Ce film est construit un peu comme un conte de fées…sauf qu’ici l’histoire est vraie. Elle est celle d’une lutte féministe sincère et juste, pour que les femmes soient payées comme les hommes pour le même travail…
On en ressort revivifiée, on se dit « c’était bien en 1970… »
La lutte des 180 femmes de Ford, (sur 40000 employés), qui met au chômage technique toute l’usine, empoisonne le gouvernement britannique (car Ford menace de délocaliser si il les soutient), se déroule envers et contre tous, dans la solidarité entre femmes (politique, ouvrière, femme de patron) et la conversion des hommes à la cause de l’égalité salariale. Toutes sont femmes et à ce titre cantonnées à servir, toutes ici se rebellent et contribuent, à leur façon…
Bien sûr, quelques obstacles ont probablement été édulcorés pour les besoins d’un film grand public. Mais le ton est juste et tant mieux s’il peut ainsi toucher le plus grand nombre, surtout sachant que leur victoire (elles obtiennent la loi en 1970) législative n’empêchera pas la réalité d’être loin de l’égalité (aujourd’hui en France, 27% d’écart…)
Et le plus important, finalement, c’est ce message, dans une très jolie scène où la formidable Sally Hawkins (Be Happy) explique à son mari, qui voudrait bien recevoir des louanges, et se retrouver à nouveau au centre, alors qu’elle part pour ne pas arriver en retard au congrès des syndicats où elle doit porter la voix de milliers de femmes :
Elle n’a pas de louanges à lui faire, parce qu’il ne la bat pas ou participe à la vie domestique…c’est tout simplement : « as it should be ».
Juste comme cela devrait être, dans une société d’égalité entre les femmes et les hommes…