« Payer pour un rapport sexuel, c’est l’imposer »

C’est terrible, une couverture médiatique. Une ministre, somme toute courageuse, parle de pénaliser le client…et voilà que les sites internet (le parisien, orange…) font des sondages instantanés à la con êtes-vous pour ou contre ?

Mais évidemment, ça fait râler, on crie au moralisme, à la répressivité. Parce que c’est une question débile ! Parce qu’avoir une politique de pénalisation du client, cela veut dire beaucoup PLUS qu’être pour taper sur les doigts des clients. Cela veut dire faire une politique globale dont le fond est le renversement de la honte et de la focalisation sur les personnes prostituées. C’est pour ça que j’ai écrit ce billet il y a deux jours. Il ne s’agit pas de punir, il s’agit de faire prendre conscience, enfin, à la société, que le corps des femmes n’est pas à vendre, et que quand il y a prostitution, ce n’est pas parce qu’une femme a envie de chercher son plaisir de cette façon (si si, c’est une idée qui court) et encore moins parce que c’est « la même chose que vendre son travail manuel »…que « payer pour un rapport sexuel, c’est l’imposer », comme le dit un homme dans le clip ci-dessous.

C’est de dire que seule l’existence d’une demande de sexe tarifé, c’est à dire dans le déni du désir de l’autre, explique l’existence de ce trafic. C’est juste une déclinaison de l’esclavage. Le « maître » de l’esclave a « besoin » du « travail de l’esclave », en fait du tout pouvoir sur son corps pour ne pas avoir à chercher une autre forme de relation ou à s’interroger sur sa position. Le maître et le proxénète, a « besoin » du « travail du sexe », en fait du tout pouvoir sur le corps d’une femme pour ne pas avoir à chercher une autre relation ou à s’interroger sur sa position de maître, de dominant.
Ainsi, ce qu’on demande lorsqu’on dit qu’on est pour la pénalisation du client, ce n’est pas de punir. C’est seulement de dire : ce ne sont pas les personnes prostituées qu’il faut incriminer. C’est la demande qu’il faut éliminer. Pour cela, l’amende n’est qu’un moyen, au sein d’une politique beaucoup plus globale, qui consiste d’une part à communiquer sur le fait que le corps des femmes n’est pas à vendre, d’autre part à encourager les hommes qui pensent qu’on achète pas le corps des femmes, à le dire haut et fort (tout en faisant des politiques de sortie de la prostitution pour les personnes prostituées).
C’est ce qui se passe en Suède, où cette politique globale existe, et qui est le seul pays où la prostitution diminue, contrairement à ceux où la réglementation fait des personnes prostituées les proies tout à fait légales du système.

Voici deux clips qui montrent que les choses peuvent être différentes

We want sex equality aussi

Déjà en 1970, nos glorieuses aînée britanniques de chez Ford militaient pour l’égalité salariale.

41 ans après, le combat est toujours d’actualité. Et plus organisations dont le Collectif national Droits des femmes ont lancé une campagne unitaire pour l’égalité salariale, qui s’intitule : « EXIGEONS ENSEMBLE LA REVALORISATION DES MÉTIERS ET L’AUGMENTATION DES SALAIRES DANS TOUS LES SECTEURS PROFESSIONNELS FÉMINISÉS. »

Une adresse électronique spécifique pour cette campagne a été créée : egalitedesalaires@gmail.com.

En parlant de « secteurs professionnels féminisés », certaines font par ailleurs la preuve qu’il est même possible d’être patronne dans les services à la personne et de ne pas exploiter ses salariées.
A l’image de la patronne de LogiVitae, entreprise d’aide à domicile en plein essor à Paris….