Payer pour un rapport sexuel, c’est l’imposer

Il y a quelques semaines, je publiais cet article; il me semble assez opportun de le re-publier aujourd’hui. C’était dans le contexte de la proposition de pénalisation du client.

Là c’est dans un contexte où les journaux (en particulier aux US), semblent avoir du mal à imaginer que si une femme est prostituée, elle puisse quand même être victime de viol. Je ne sais pas la vérité, je ne prononce pas sur les faits.  Je veux juste, alors que je lis  ça et que la une du journal est l’évenutalité d’un retour en politique de DSK, redonner quelques éléments de réfexion.

Non seulement une femme prostituée peut être violée, mais la prostitution, c’est une des formes les plus extrêmes de la violence envers les femmes. Et c’est le système prostitueur (société, réseaux +client) qui en est responsable.

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« C’est terrible, une couverture médiatique. Une ministre, somme toute courageuse, parle de pénaliser le client…et voilà que les sites internet (le parisien, orange…) font des sondages instantanés à la con êtes-vous pour ou contre ? Mais évidemment, ça fait râler, on crie au moralisme, à la répressivité. Parce que c’est une question débile ! Parce qu’avoir une politique de pénalisation du client, cela veut dire beaucoup PLUS qu’être pour taper sur les doigts des clients. Cela veut dire faire une politique globale dont le fond est le renversement de la honte et de la focalisation sur les personnes prostituées. C’est pour ça que j’ai écrit ce billet il y a deux jours. Il ne s’agit pas de punir, il s’agit de faire prendre conscience, enfin, à la société, que le corps des femmes n’est pas à vendre, et que quand il y a prostitution, ce n’est pas parce qu’une femme a envie de chercher son plaisir de cette façon (si si, c’est une idée qui court) et encore moins parce que c’est « la même chose que vendre son travail manuel »…que « payer pour un rapport sexuel, c’est l’imposer », comme le dit un homme dans le clip ci-dessous. C’est de dire que seule l’existence d’une demande de sexe tarifé, c’est à dire dans le déni du désir de l’autre, explique l’existence de ce trafic. C’est juste une déclinaison de l’esclavage. Le « maître » de l’esclave a « besoin » du « travail de l’esclave », en fait du tout pouvoir sur son corps pour ne pas avoir à chercher une autre forme de relation ou à s’interroger sur sa position. Le maître et le proxénète, a « besoin » du « travail du sexe », en fait du tout pouvoir sur le corps d’une femme pour ne pas avoir à chercher une autre relation ou à s’interroger sur sa position de maître, de dominant. Ainsi, ce qu’on demande lorsqu’on dit qu’on est pour la pénalisation du client, ce n’est pas de punir. C’est seulement de dire : ce ne sont pas les personnes prostituées qu’il faut incriminer. C’est la demande qu’il faut éliminer. Pour cela, l’amende n’est qu’un moyen, au sein d’une politique beaucoup plus globale, qui consiste d’une part à communiquer sur le fait que le corps des femmes n’est pas à vendre, d’autre part à encourager les hommes qui pensent qu’on achète pas le corps des femmes, à le dire haut et fort (tout en faisant des politiques de sortie de la prostitution pour les personnes prostituées). C’est ce qui se passe en Suède, où cette politique globale existe, et qui est le seul pays où la prostitution diminue, contrairement à ceux où la réglementation fait des personnes prostituées les proies tout à fait légales du système. Voici deux clips qui montrent que les choses peuvent être différentes

3 réflexions sur “Payer pour un rapport sexuel, c’est l’imposer

  1. J’aime beaucoup ce que vous dites et votre façon de le dire !
    Un homme qui aime et entend respecter et faire respecter les femmes !

  2. Bonjour,

    suite à l’affaire DSK, les féministes font quoi de l’agression commise sur tristane BANON, elle ne porte pas plainte mais on est au courant….
    Que fait-on de cette information d’une agression commise par DSK en France…On ferme les yeux…..On sait qu’il insiste, qu’il harcèle les femmes, c’est un homme pas beau etde par son pouvoir, il pense que…
    Les avocats américains ont défendus M.Jackson qui a mis des enfants dans son lit avec la complicité des parents et cela c’est réglée via beaucoup d’argent…à ces mauvais parents américains…cette affaire américaine s’est réglée à coup de pognon et M.JACKON s’en est sorti…Il était en grande souffrance (il en est mort d’ailleurs) et nous étions tous complices de ces faits graves.

    Où sont les féministes concernant le<comportement de DSK sur les faits commis en France dans notre pays ????

    Une féministe en colère, anita

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