Voici un rapide coup de gueule après lecture du document issu du comité interministériel aux droits des femmes, en attendant un texte plus long et plus argumenté.
Comme le faisait remarquer Muriel Salmona, qui en parlera mieux que moi, le chapitre consacré à la lutte contre les violences omet tout simplement…de mentionner les soins spécifiques pour les victimes. Un problème de santé publique, les violences des hommes contre les femmes ? Non, on a du affabuler…
Rien non plus sur le chantage fait aux femmes qui dénoncent des violences sexuelles par les conjoints qu’elles ont quitté, souvent pour cela…
rien sur les violences faites aux enfants et aux petites filles…
En revanche, il est prévu d’expliquer aux jeunes filles qu’il faut qu’elles prennent soin de leur santé : « le changement de comportement des femmes vis-à-vis de l’alcool et du tabac depuis des décennies se reflète dans l’accroissement des taux de mortalité. Le cancer du poumon progresse de manière significative chez les femmes : +105% entre 1990 et 2005 alors que les taux baissent chez les hommes. Des campagnes de prévention, de sensibilisation et d’information doivent être envisagées dès le plus jeune âge, avant l’exposition aux risques. »
Rien sur le fait que les comportements addicitifs ou de mise en danger des femmes soient justement liées aux conséquences psychotraumatiques des violences subie très tôt ! Et pourtant, on peut compter sur Muriel Salmona, Présidente de Mémoire traumatique et victimologie, pour leur avoir signalé !
Et d’ailleurs, de qui faut-il donc s’occuper, pour qui doit-on débloquer de l’argent ? Pour les femmes victimes de violence ? Ah non, mais pour les « auteurs », il semblerait que oui. Enfin, les auteurs, hein, cela veut dire les hommes agresseurs !
En effet, tout un chapitre est intitulé :
PRENDRE EN CHARGE LES AUTEURS ET PREVENIR LEUR RECIDIVE
« Les programmes de prise en charge des auteurs de violences intrafamiliales et conjugales seront développés par les services pénitentiaires d’insertion et de probation sous la forme de groupes de paroles collectifs. D’autres initiatives pourront être prévues à l’issue de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive qui rendra ses recommandations en février 2013 ».
Si je comprends bien, on veut mettre en place des groupes de parole…pour les hommes ? avec l’argent public ? Et en prison ?
Mais ON NE LES Y MET PAS, EN PRISON !!!! alors c’est sûr, ça va pas coûter cher…
Mieux que moi, je vous livre la réaction d’une femme qui a été victime à la lecture de ces mesures, un témoignage qui montre l’absurdité de ces politiques, qui encore une fois, ne font rien contre l’impunité des agresseurs :
« Quand les victimes femmes et enfants adoptent des conduites à risques par exemple , leur culpabilité est déjà grande et leur santé, leur vie est en danger, alors leur expliquer que c’est mal de fumer, de boire, de ne pas manger , de se mettre en situation de danger … ne servira strictement à rien si ce n’est à augmenter la culpabilité des victimes, et bien d’autres conséquences. Les soins adaptés c’est du vital mais ça passe à la trappe encore … La prise en charge des victimes zéro, les femmes et enfants ne comptent pas , ne méritent pas d’être soignées, on pense aux coupables mais surtout pas à les punir, non, on veut les « prendre en charge », et qui sont ils : des hommes …je suis dégoûtée ».
Il y a de quoi !
Pou celles et ceux qui veulent lire l’origine de ce courroux : CI-DDF-RELEVE-V7
S.G