Talents aiguillés… vers le bas !

Le « no comment du jour » : 20 minutes s’empare d’une étude pour révéler un scoop : les femmes ont de l’ambition, pour moitié d’entre elles. Ca donne ceci : un titre : « talents aiguilles », une photo, en contre-plongée, d’une femme en mini-mini-jupe et talons, qui avance, avec une toute petite petite tête.

 

talentsaiguillets

Rapide analyse tout de même. Ca a dû leur faire sacrément peur. Que les femmes soient ambitieuses. Ce n’est pas leur rôle. Ce n’est pas pour cela qu’on leur a créé des carcans vestimentaires (jupes étroites, talons aiguilles justement). Au point que si, pour une fois, il lui ont laissé une tête, à la femme choisie pour illustrer la une, elle est minuscule. En revanche, en contre-plongée, ses jambes nues et ses talons sont bien grands (quoi que les jambes sont ultra-maigre).

Car il ne faudrait quand même pas qu’elle oublie que c’est cela qu’on attend d’elle, et qu’elle se mette à imaginer que ce qu’elle peut apporter à la société par ses compétences intellectuelles -ses compétences tout court- nous intéresse. On ne lui demande pas d’en avoir dans le cerveau, mais bien qu’elle soit disponible à tout moment pour les désirs objectifiants des hommes. D’ailleurs, si elle est ambitieuse, dit la légende, elle est « prête à faire des sacrifices ».

En vrai, les sacrifices font qu’elle est épuisée, souvent, si elle est mère en même temps en particulier.

Mais bon, ce n’est pas à cause des enfants. C’est bien parce que le père si père il y a s’occupe infiniment moins des enfants et des tâches ménagères, c’est parce qu’au travail elle doit se conformer aux horaires instaurés par des hommes pour maintenir leur privilèges, parce qu’en plus elle doit se conformer à l’image pornifiée et objectifiée qu’on attend d’elle.

Qu’elle veuille avancer, pourquoi pas, mais qu’elle n’aille pas imaginer que ça changera quoi que ce soit ! Car après le plafond de verre, après le plancher collant, il y a le talent aiguille, qui assure de la clouer à jamais dans le plus dangereux des stéréotypes…

S.G

Le double effet kiss-cool de la pénalisation du client prostitueur

A lire, le double effet kiss-cool de la pénalisation du client prostitueur

irréductiblement féministe !

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En version courte sur le site de Libération – Société – Rebonds :
http://mobile.liberation.fr/societe/2013/07/02/il-est-temps-de-penaliser-le-client-prostitueur_915424
En version courte sur Prostitution et Société :
http://www.prostitutionetsociete.fr/eclairage/point-de-vue/il-est-temps-de-penaliser-le

L’état français qui a fait le choix de l’abolition en 1960, doit maintenant l’appliquer. Bien que la question soit polémique, il est temps d’agir et de faire preuve de courage politique.
Une véritable politique abolitionniste exige de voter une loi globale : renforcer la lutte contre la traite, abroger le délit de racolage, pénaliser le client, adopter de sérieuses alternatives sociales et agir dans le domaine de la prévention et de l’éducation.

Les personnes prostituées sont avant tout victimes des violences sexuelles du système prostitueur, aussi, la loi sur le racolage qui prévoie six mois de prison, doit-elle être abrogée.
En revanche, ce sont bien les coupables des violences qui faut pénaliser. La lutte contre la traite et les mafias du sexe doit s’intensifier ; le client…

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11ème édition : Résistance à l’obscurantisme !

La prochaine édition du festival féministe de documentaires Femmes en résistance aura lieu les 28 et 29 septembre prochains à Arcueil ! Save the date !

Femmes en résistance

capture-d_ecc81cran-2012-06-25-acc80-20-50-02.pngPour sa onzième édition, qui se déroulera les 28 et 29 septembre toujours à l’espace municipal Jean Vilar d’Arcueil, le festival Femmes en résistance s’intéressera aux femmes qui, partout à travers le monde, résistent à l’obscurantisme, sous toutes ses formes.

L’obscurantisme, c’est le refus de la pensée et des droits à l’autre, sous prétexte qu’en tant que dominant-détenteur du pouvoir, on peut nommer et imposer, donc faire passer pour vérité ce qui n’est que défense de ses intérêts ou son opinion.

C’est aussi le moyen de justifier auprès des opprimé-e-s la soumission qui leur est imposée en invoquant comme donné et incontestable ce qui n’est qu’un dogme.

Pour les femmes, le phénomène est mondial et traverse toutes les sociétés. Partout, il est dévastateur. Véhiculé à grande échelle par les idéologies religieuses et capitalistes ou par ceux qui s’en emparent, il impose violences, privations de liberté, freins à l’émancipation des…

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Redonner au monde sa cohérence pour éliminer les violences

nc2b017-diable_coqDepuis que j’ai moi même un enfant -une fille- j’ai toujours pensé que nous avions en face de nous avec les enfants non seulement des personnes humaines dont les droits doivent être d’autant plus défendus qu’ils et elles sont plus vulnérables, mais aussi des perles d’humanité : des enfants nous avons tout à apprendre, avec les enfants nous avons tout à construire, plutôt que de continuer à les détruire, comme le fait l’institution familiale autoritaire qui prédomine, particulièrement dans le cadre des violences qu’ils et elles -beaucoup trop nombreux d’entre eux- subissent.

Ce sentiment est renforcé par la lecture, l’écoute et l’expérience de ce qui concerne les troubles post-traumatiques, en particulier au travers du travail de la docteure Muriel Salmona, psychiatre psychotraumatologue et Présidente de l’association mémoire traumatique et victimologie, qui a fait de son combat pour les victimes une ligne de vie.

Au centre de son combat, et cela a été un des aspects les plus intéressants de l’émission « Pas de quartier » sur Radio Libertaire hier (elle y présentait son livre indispensable « le livre noir des violences sexuelles » et vous pouvez réécouter l’émission ici : http://media.radio-libertaire.org/backup/24/mardi/mardi_1800/mardi_1800.mp3)

la nécessité de redonner une cohérence au monde qui, du fait des systèmes de pouvoir et de domination, en premier lieu patriarcale, parentale et économique, devient le lieu d’un système absurde, incohérent, et dont l’incohérence même est la garantie de sa perpétuation.

Je m’explique (en essayant d’être aussi claire que Muriel) : l’enfant naît avec des neurones miroirs qui l’aident à se construire. Et si le monde tourne à l’endroit, ces neurones miroirs lui permettent de connaître l’empathie. Ainsi, lorsqu’une violence est commise, et qu’elle provoque une souffrance, alors ces neurones font que l’enfant ressent la souffrance et éprouve alors de l’empathie. Cette empathie fait normalement que si il impose une souffrance -volontaire ou involontaire à la personne en face de lui, alors il s’arrête.

Le problème, c’est que si le petit garçon ou la petite fille subit des violences, et que l’adulte qui les commet ne fait pas preuve de cette empathie, ne réagit pas à sa souffrance, alors cela crée un stress intolérable pour son cerveau. Si en plus, la personne qui commet ces actes est une personne qui devrait d’autant plus éprouver de l’empathie qu’elle est censée être celle qui vous protège et vous aime -père, mère, famille…alors le stress est encore pire. Et le cerveau devient incapable de gérer ce stress, et de réguler les « drogues » de l’hyper-vigilance qu’il génère. Celles-ci le mettent en danger vital, et ça seule façon de s’en sortir, est de disjoncter, provocant la dissociation, une anesthésie émotionnelle.

Cette anesthésie émotionnelle, si elle se double d’un enfermement du souvenir émotionnel dans la mémoire traumatique, fait que le stress vécu pourra réapparaître à l’identique au moindre rappel, stimulus, faute d’avoir pu, dans la mémoire autobiographique, devenir un souvenir dont on arrive peu à peu à se distancier émotionnellement.

Tout ceci, provoque donc une souffrance intolérable, fait vivre aux victimes un enfer, alors qu’en même temps il n’y a pas de symptômes à l’identique d’un bras cassé pour lequel il faut à l’évidence un plâtre. En outre, la poursuite du « tout est normal », l’indifférence des autres adultes, surtout lorsqu’il y a révélation des faits, vient « achever » les victimes dans leur recherche de cohérence. Elles souffrent de symptômes qui ne sont pas reliées aux violences : les conduites dissociantes, qui sont interprétées par les autres comme de la faiblesse de leur part, alors qu’elles sont le fruit de l’incohérence et de la violence.

Pire : ce processus est en outre le garant de la reproduction de la violence. En effet, lorsqu’un enfant a été victime ou témoin de cette violence absurde et non nommée, niée, et alors qu’on fait de lui le responsable (1), il développe une anesthésie et une dissociation et est victime de crises de mémoires traumatique. Dans ces cas-là, il a plusieurs moyens pour réagir : s’anesthésier par des conduites dissociantes : prise de drogues, alcool, mais aussi de comportements qui vont le pousser vers la création d’un nouveau stress qui permettra la disjonction. Ainsi, il peut arriver qu’à ce moment là, envahies par le scénario de l’agresseur, elles reproduisent la violence : contre elles-mêmes ou contre les autres. Car le scénario de recherche de l’anesthésie de la personne qui les a violenté-e-s les a envahies au point qu’ils/elles savent inconsciemment que ce scénario est anesthésisant pour les bourreaux. Et donc que de le reproduire va leur permettre de s’anesthésier.

C’est là qu’intervient un facteur fondamental : celui du choix. Et ce choix n’est pas le même selon qu’on est un homme ou une femme. Ou plutôt, il n’est pas le même selon qu’on a été -au-delà- des violences, construits comme un dominant et valorisé en tant que tel. Donc, les hommes ont une plus forte probabilité de devenir violents envers les femmes parce que c’est ce que l’on attend d’eux et qu’ils en bénéficient. C’est socialement valorisé, sous les termes de « virils », de « capable d’autorité ». Et, comme l’expliquait Muriel, c’est même valorisé socialement dans l’entreprise : ce sont des gens qui savent ne pas se laisser envahir par leurs émotions (forcément, ils n’en ont pas avec l’anesthésie). Donc licencier des collaborateurs en détresse, laisser mourir des personnes dans la rue, regarder martyriser des enfants ou ne pas s’émouvoir de voir violer ou battre des femmes, ne les trouble pas plus que ça. Dans ce système, les dominants, même s’ils ont été victimes, sont donc les bénéficiaires : ils ont les moyens de s’anesthésier très efficacement en reproduisant la violence sur d’autres. Ce qui n’enlève rien à leur culpabilité : ce sont des crimes qu’ils commettent, et c’est un choix qu’ils font de persévérer dans cette violence.

Tandis que celles qui ont des comportements de retournement de la violence sur elles mêmes, et ne font jamais de mal à personne, sont considérées comme anormales. La preuve, c’est que les jeunes agresseurs/violeurs qu’a suivi Muriel et qui, par un long travail incessant de remise à l’endroit du monde, qui se retrouvent à leur tour conscients que ce qu’ils ont fait est très grave, sont d’un coup moins valorisés qu’avant pour peu qu’ils aient des idées suicidaires ou retournent la violence contre eux-mêmes (2) et sont plus rejetés par leurs familles que s’ils violaient/violentaient d’autres personnes. Et ce non seulement parce que cela se verrait moins (1% de condamnation pour les viols), mais aussi parce que la tolérance de la société à l’égard des violences masculines est immense.

roses
Si la rose existe, le monde peut être à l’endroit

Pour en revenir aux victimes, et finalement à tous les êtres humains, nous avons besoin de redonner de la cohérence au monde. Et de revenir à ce que les enfants savent, ont toujours su au fond:qu’avoir de l’empathie c’est normal. Que de ne pas supporter de voir souffrir des personnes, a fortiori qu’on est sensées aimer (mais dans un monde idéal on pourrait aimer tout le monde), c’est normal. De tout faire pour que ces souffrances s’arrêtent, c’est normal. De ne pas arriver à être dans l’anesthésie inhumaine des dominants, c’est normal.  Il faut aussi dire que depuis le départ ce sont les enfants en nous qui ont raison : vouloir des relations douces et gentilles avec les autres, c’est normal. Que trouver la pornographie inhumaine et criminelle, qui consiste à filmer des tortures sexuelles et physiques à des femmes (certes actrices, mais ça ne change rien) c’est normal. Que de dire que la prostitution c’est du viol et que le viol, c’est la destruction des femmes, ce n’est pas moraliste ni liberticide, c’est juste normal. Que d’avoir envie d’une sexualité libérée de toute forme de violence et de domination, ce n’est pas bisounours, c’est normal. Et que d’aider les personnes qui en ont besoin, c’est normal.

Enfin, il faut encore remettre le monde à l’endroit en confirmant aux victimes ce qu’elles savent et nous disent, si on les écoute :  que même si un jour elles ont été victimes, ce n’est pas une honte, ce n’est pas à elles d’avoir honte. Elles resteront toujours les victimes de ces actes, de ces hommes violents, de cette société qui marche sur la tête, mais elles ne sont pas des victimes en soi. Elles sont des êtres humaines qui ont le droit de vivre selon leur désir et leurs rêves d’enfants, dans un monde remis à l’endroit. Et elles ont le droit qu’on soit contentes pour elles.

C’est ce que fait depuis plus de 10 ans Muriel Salmona, une oeuvre d’humanité et hymne à la vie malgré les crimes contre l’humanité. Mieux, elle commence à être un tout petit peu entendue. C’est ce dont tous les enfants rêvent : un monde à l’endroit, ou aimer c’est partager douceur et attention à l’autre, ou vivre c’est aimer dans l’empathie. Et tant pis si cela semble simpliste à ceux qui tentent de survivre dans un monde à l’envers.

C’est le monde à l’endroit des enfants, celui qui fait dire à une enfant de 8 ans (la mienne) : « l’amour, forcément c’est gratuit, ça ne peut pas s’acheter ».  C’est le monde des enfants, des vivant-e-s, et il serait temps qu’on les regarde, et qu’on les écoute.

Sandrine GOLDSCHMIDT

(1)je m’explique : imaginez un enfant de 2 ans battu par un adulte. C’est découvert, on rompt avec l’adulte. L’enfant ne se souvient pas des sévices. Et puis, un jour, comme il est de la famille, on renoue. Tout à l’air de bien se passer jusqu’à ce qu’on découvre que le garçon s’est mis à son tour à infliger des sévices à un autre, sans que lui-même d’ailleurs y comprenne quoi que ce soit).

(2) Muriel explique que quand elle traite des jeunes agresseurs elle ne les « lâche pas » jusqu’à ce qu’ils remettent le monde à l’endroit et comprennent qu’ils ont fait quelque chose d’inadmissible. « Tu as subi des violences mais tu n’avais pas le droit de faire ça et on va analyser pourquoi tu as pu faire ça : parce que depuis ta naissance le monde est à l’envers, remettons le à l’endroit. Et il n’y a que quand ils dénoncent inlassablement ce monde et leurs actes en ce monde qu’ils peuvent « guérir ».

Tunisie : liberté pour Amina, Marguerite, Pauline et Joséphine !

RASSEMBLEMENT
Mardi 11 juin – 18 heures 30
Près de l’Ambassade de Tunisie
au métro St François Xavier
 
 à 16h30 une délégation sera reçue par l’ambassadeur de Tunisie
Voici le texte d’appel des assos féministes dont Femmes en résistance :
Solidaires d’Amina Sbouï et de Pauline, Marguerite et Joséphine, militantes Femen, les associations et organisations signataires condamnent leur maintien en prison, le report de leurs procès et l’aggravation des chefs d’accusation qui pèsent sur elles, porte ouverte à des peines beaucoup plus lourdes.

Manifester pacifiquement pour une cause, celle des droits des femmes tunisiennes en l’occurrence, ne doit en aucun cas conduire en prison.

Nous exigeons leur libération immédiate et leur exprimons notre solidarité dans ces moments très difficiles.

Nous demandons au gouvernement français, à Laurent Fabius et à Najat Vallaud Belkacem de tout mettre en œuvre pour qu’elles soient libérées et qu’Amina vienne poursuivre ces études en France, comme elle le souhaite.

Nous appelons à un rassemblement devant l’ambassade et les consulats de Tunisie partout en France le mardi 11 juin à 18h30.

 
 
Signataires : Marche Mondiale des Femmes, Comité de Soutien à Amina, Prochoix Paris, Femen,
 UniEs-vers-Elles, Femmes Solidaires, Clara-Magazine, La CLEF, Collectif National Droits des Femmes, Réseau féministe « Ruptures », Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, Les EfFRONTé-e-s, MMF22, Ligue du Droit International des Femmes, Maison des Femmes de Montreuil, Bagdam Espace Lesbien Toulouse, Femmes ici et ailleurs, Ni Putes Ni Soumises, Osez le Féminisme, Les Insoumises, Femmes migrantes Debout, Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes, MMF 31, Le Relais de Sénart, Association Droits des Femmes Paris XXème, Collectif Tenon, Collectif Libertaire Anti-sexiste, Association FEM (féministe écologiste mixte), Fédération nationale Solidarité Femmes, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Émission Femmes Libres, Femmes en résistance, Libres MarianneS, Parole de Femmes, Coordination13-MMF-PACA, Encore Féministes !, Toujours Elles 85, ATTAC, les Maisons des Potes, Manifeste des Libertés, UFAL, SUD Groupe GFI, Parti Communiste Français, Parti de Gauche…
CONTACT : 06 80 63 95 25

« Les Echos » : hommes 12, femmes 0, les journalistes femmes se révoltent

Je ne parle pas souvent de là où j’ai travaillé avant…Les Echos, premier quotidien économique français, que j’ai quitté suite à son rachat par LVMH. A l’époque, il y avait 3 femmes rédactrices en chef. Elles étaient très minoritaires, et déjà c’était plus dur pour elles pour l’avancement et les augmentations. C’était il y a 5-6 ans. Mais aujourd’hui c’est pire. A tel point qu’elles ont décidé un mouvement de protestation « visible » dans le journal de ce matin : la grève des signatures. En effet, non seulement il n’y a plus aucune femme rédactrice en chef, mais en plus, l’inégalité salariale et de promotion est suffisamment criante pour qu’une quarantaine de femmes journalistes présentes sur 75 dans le mouvement aient décidé unanimement de cette grève, que certains hommes soutiendraient même.
Voici leur explication ci-dessous, et mon commentaire :

Bravo, c’est rarissime un mouvement commun de femmes au sein d’un média, c’est un signe que les femmes ne se laissent plus faire et de l’avancée de nos idées, et je suis fière de mes ex-collègues et pour certaines amiesq ui connaissaient bien mon engagement…

Bravo ! parce que c’est la clé du plancher collant et surtout de la visibilité des femmes dans les médias : tant qu’ils seront tenus par des hommes, il pourra y avoir une majorité de femmes journalistes dans les rédactions, le sexisme y sera toujours aussi fort.Et leur mouvement, du fait que ce sont des collègues, a été immédiatement visibilisé par l’Afp et repris sur le web.

Bravo, mais justement pour toutes ces raisons, il se peut qu’une grève des signatures ne soit pas suffisante…et mes ex-collègues reconnaîtront mon radicalisme si je leur dis qu’il faudra probablement après ce succès rester vigilantes et aller plus loin…priver une journée le journal de leur travail permettrait sans doute encore plus de se rendre compte combien elles sont indispensables et compétentes !

Hommes : 12, femmes : 0 Pourquoi nous, femmes, faisons aujourd’hui la grève des signatures
Nous, femmes journalistes aux Echos, sommes devenues, au fil des ans, invisibles. C’est pourquoi nous avons décidé de faire une grève des signatures dans les éditions papier et web du vendredi 7 juin 2013. Chaque jour, aux Echos, nous sommes aussi nombreuses que les hommes à faire ce journal. Mais il n’y a de femme ni à la rédaction en chef ni à la direction de la rédaction du quotidien. Les femmes ont peu à peu disparu de cette équipe. Nous espérions beaucoup de la nouvelle direction de la rédaction mais rien n’a changé.
On nous dit qu’aucune femme ne correspondait aux profils recherchés ! Les Echos ne manquent pourtant pas de femmes compétentes, motivées et ambitieuses. Mais elles ne sont pas considérées. Ces dernières nominations renforcent le malaise, prégnant depuis plusieurs années au sein de la rédaction du quotidien, concernant la carrière des femmes : augmentations individuelles de salaire, primes au mérite, mobilité interne, gestion de la période de maternité.
Nous appelons aujourd’hui la direction des Echos à prendre la mesure du problème et à agir en conséquence.
Laurence ALBERT, Marina ALCARAZ, Caroline d’AVOUT, Laura BERNY, Eléonore de BAILLIENCOURT, Anne BAUER, Carole BIBILY, Elisabeth BEYEKLIAN, Marianne BLIMAN, Véronique BROUTARD, Emmanuelle CHABERT, Dominique CHAPUIS, Catherine CHATIGNOUX, Julie CHAUVEAU, Myriam CHAUVOT, Véronique CHOCRON, Catherine CIMAGUS, Leïla de COMARMOND, Elsa CONESA, Marie- Christine CORBIER, Cécile CORNUDET, Isabelle COUET, Marie-Josée
COUGARD, Florence COUPIN, Hélène CROIZE-POURCELET, Sabine DELANGLADE, Pascale-Marie DESCHAMPS, Anne DRIF, Catherine DUCRUET, Clémence DUNAND, Anne FEITZ, Anne FLATEAU, Isabelle FICEK, Elsa FREYSSENET, Béatrice GAIGNAND, Solveig GODELUCK, Béatrice GOIGNARD, Arielle GONCALVES, Frédérique HUMBLOT, Muryel JACQUE, Muriel JASOR, Christine JULIEN, Isabelle LABUSSIERE, Sophie LACAZE-MASMONTEIL, Annette LACOUR, Valérie LANDRIEU, Claire LEBEAUPIN, Véronique LE BILLON, Laurence LECOEUR, Isabelle LESNIAK, Catherine LIMAGNE, Valérie MAZUIR, Stéphanie MEUNIER, Véronique MINGUY, Aminata N’DIAYE, Constance PAINDAVOINE, Celia PENAVAIRE, Florence RENARD, Ninon RENAUD, Reijane REIBAUD, Véronique RICHEBOIS, Martine ROBERT, Virginie ROBERT, Lucie ROBEQUAIN, Laure SALA, Fabienne SCHMITT, Valérie de SENNEVILLE, Nathalie SILBERT, Marie-Christine SONKIN, Cécile TEXERAUD, Geneviève THIBAUD, Anne-Sophie VION, Michèle WARNET