4 septembre : Les AmiEs de Femmes en résistance invitent Muriel Salmona à Violette and Co

4 septembre 2013 à 19h à la Librairie Violette and Co

Rencontre avec Muriel Salmona organisée par Les AmiEs de Femmes en résistance

Voilà c’est la rentrée. Après le Panthéon hier, cap sur le festival féministe de documentaires que je co-organise depuis 8 ans maintenant et dont c’est la 11e édition, Femmes en résistance à l’obscurantisme !  Vous pouvez découvrir le programme ici et je vous en reparlerai bien sûr.

Mais cette année, nous innovons en créant le groupe « Les AmiEs de Femmes en résistance », auquel vous pouvez adhérer (voir modalités ici) et ainsi nous aider à enrichir notre programmation (rémunération des artistes, financement de déplacements de personnalités). Pour animer le groupe, nous organiserons des rencontres réservées aux membres pour discuter de la programmation passée et future du festival.

Et pour inaugurer sa création, nous avons, avec notre partenaire depuis 11 ans, la librairie Violette and Co, décidé d’organiser une « rencontre du mercredi » à la librairie féministe de la rue de Charonne, et avons invité Muriel Salmona, psychiatre psychotraumatologue, meilleures spécialiste de la mémoire traumatique en France, Présidente de l’association Mémoire traumatique et Victimologie. Elle viendra parler de l’indispensable livre qu’elle a écrit et est sorti au printemps:  « le livre noir des violences sexuelles », paru aux Editions Dunod.

La rencontre se déroulera en 2 temps : présentation du groupe « les AmiEs de Femmes en résistance » et présentation du programme (la plaquette de la 11e édition sera disponible) puis discussion avec Muriel autour de son livre.

Elle le dédicacera ensuite et vous pourrez adhérer également adhérer sur place aux AmiEs de Femmes en résistance !

Voici deux liens à propos du travail de Muriel Salmona d’articles parus sur mon blog :

Redonner au monde sa cohérence pour éliminer les violences

Evénement : sortie du Livre noir des violences sexuelles

 

5 femmes au Panthéon !

PanthéonCertes, le Panthéon, lieu où « aux grands hommes la patrie » se veut « reconnaissante n’est pas le lieu idéal pour commémorer les figures historiques féminines. Toutefois, si l’on agit dans un monde d’hommes, alors il faut bien viser les lieux qu’ils reconnaissent comme historiques. C’est, féministement rageant, mais assez obligé.

Et je crois que cela ne peut guère faire de mal que la République rende honneurs aux femmes qui ont fait son histoire. Et c’est toujours réconfortant de se réunir, pour des actions, mêmes symboliques, qui montrent qu’on n’est pas seules.

Voici donc des photos de l’action co-organisée par Osez le féminisme, La Barbe et la CLEF (Coordination pour un lobby européen des femmes) au Panthéon ce 26 août, pour demander au Président de la République la Panthéonisation de 5 femmes :

Solitude, figure de la lutte des escalves noirEs en Guadeloupe, Olympe de Gouges, révolutionnaire et rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Louise Michel, héroïne de la Commune de Paris, Simone de Beauvoir, l’auteure du « Deuxième sexe » et Germaine Tillion, ethnologue et résistante.

De l’humour les féministes ? J’appelle l’AFP

« les féministes peuvent avoir de l’humour. C’est l’info du jour. Il faut appeler l’AFP ».

Non, non, ce n’est pas une blague…

Oui oui, c’est bien la conclusion de la journaliste après une interview hallucinante d’Anne-Cécile Mailfert, porte-parole d’Osez le féminisme, sur France Inter ce matin. 43 ans après, la femme du soldat inconnu doit se retourner dans sa tombe…(bon, c’est de l’humour, mais je ne sais pas si c’est drôle), d’entendre que les efforts des féministes atteignent si peu les cerveaux médiatiques…laquelle journaliste va même s’étonner que le féminisme d’OLF ne souhaite pas émasculer les hommes

Commémoration des 40 ans de l’action de l’Arc de triomphe…

Voici un bon résumé en quelques mots de ce que les médias font à la vérité et à l’histoire, de ce que l’histoire fait aux femmes…

Et puis je pointerai une question en particulier qui m’a interpellée. Clara Dupont-Monod qui adopte la tendance actuelle que le féminisme, cela serait quand même beaucoup mieux quand c’est des hommes qui le portent…en effet, dès qu’un homme serait féministe, il faudrait le féliciter et le remercier. Mais les femmes, ouh la la cela doit être des mangeuses d’hommes !

Alors ça vaut bien, 43 ans après l’action devant l’Arc de Triomphe, d’aller ce soir devant le Panthéon pour une nouvelle action, co-organisée par OLF et La Barbe, pour demander la « Panthéonisation » de deux femmes…

http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/parite/3048-manifestation-pour-un-pantheon-mixte

Marchandisation et recul de l’humanité

ciel en feuAvant de partir en vacances, 2 sujets soumis à vos réflexions.

Quand l’information n’est plus qu’un produit, l’humanité recule

-Un article poignant d’une journaliste pigiste italienne en Syrie, qui montre admirablement que malgré l’immense qualité journalistique de certainEs, souvent les plus mal payés, l’information de nos jours n’est plus possible. Pour une seule et simple raison, comme elle dit : les rédactions veulent « faire savoir », et non pas « faire comprendre », et pour cela, Internet suffit, avec son instantanéité. Cela veut dire aussi, que l’information n’est plus une nécessité démocratique (et sûrement depuis longtemps mais le mythe subsiste, et chez celles et ceux qui deviennent journalistes, et celles et ceux qui pensent que les journalistes sont à la fois privilégiéEs et indépendantEs), mais devenue un produit marchand dont seule compte la rentabilité. Celle-ci ayant l’avantage -non pas de plaire à ceux et celles qui la reçoivent-, mais de servir les intérêts dominants (c’est bien la seule explication possible au fait qu’on paie si  cher pour enquêter sur les maîtresses de Berlu, ou pour un sommet institutionnel, quand on accorde à peine l’aumône à de vrais reportages).

Et que pour les faiseurs d’info, l’humain n’a plus d’importance. Voici comment commence son témoignage : « Aujourd’hui, mon rédacteur en chef a regardé les infos et a pensé que je faisais partie des journalistes italiens qui ont été kidnappés. Il m’a envoyé un e-mail: «Si tu trouvais une connexion, pourrais-tu tweeter ta captivité ?»

J’ajouterai qu’un drame en plus de celui de la guerre, c’est que les pigistes, et probablement les femmes encore plus (toujours plus précaires et maltraitées que les hommes) qui deviennent journalistes pour changer le monde et, comme elle le dit, au lieu de vivre et se protéger, s’exposent à la violence de ce monde rempli de testostérone… :

Si je suis effrayée, c’est parce que je suis lucide. Parce qu’Alep n’est que poudre à canon et testostérone et que tout le monde est traumatisé: Henri, qui ne parle que de guerre ; Ryan, bourré d’amphétamines. Et pourtant, à chaque fois que nous voyons un enfant taillé en pièces, c’est d’abord vers moi, la femme «fragile», qu’ils se tournent, pour savoir comment je me sens. Et je suis tentée de leur répondre : je me sens comme vous. »

La traduction française est donc à lire ici : Lettre d’une pigiste perdue dans l’enfer syrien

Quand l’être humain est vendu en morceaux, l’humanité recule

Ni poules pondeuses, ni vaches à lait

Autre sujet dont on a un petit peu parlé ces jours derniers : celui du fameux « e-loue », qui a l’habitude de faire commerce de coups médiatiques sur le dos des femmes…Après avoir proposé les services, ‘un coup plublicitaire » selon lui, de « loue une petite amie » il y a 3 ans, le voilà qui fait sa pub sur une femme qui veut « louer ses seins » pour vendre son lait à des couples homosexuels qui ne pourraient pas faire bénéficier leur enfant de lait maternel, et pour cause.
Malheureusement je le prédisais dans mon article sur la GPA il y a deux ans, et voila que cela se publicise. Dans la logique de marchandisation d’êtres humains en morceaux, les femmes, (depuis des siècles, mais en accéléré depuis des décennies, on représente les femmes comme séparées de leurs corps, sans têtes, morcelées, pour mieux faire accepter qu’on les achète en pièces détachées), deviendront-elles des vaches à lait pour ces messieurs ?

Car si, autrefois, il y avait déjà des nourrices, ne rêvons pas : déjà, elles étaient exploitées, socialement et la disparition de cette activité fut un progrès. Ensuite, entre temps, il est devenu parfaitement possible de nourrir un enfant sans lait maternel. Il n’y a donc à la fois aucune nécessité à cette activité et d’ailleurs, cela ne serait même pas une raison. En effet, accepter que des hommes puissent acheter à une femme du lait maternel, c’est les faire rentrer dans un lieu réservé aux femmes et où peu à peu on avait fini par faire -en général- admettre qu’elles étaient souveraines. Donc, par le bien d’une soi disant liberté de vendre ou louer des morceaux de soi, on redonne aux hommes tout pouvoir sur les femmes, qui peuvent être soumises, par la pression économique, à louer leurs seins. Pire, certains ne manqueront pas de dire que c’est une mesure égalitaire (que toutEs puissent bénéficier du « droit au lait maternel »). En outre, cela pose exactement les mêmes problèmes que dans d’autres formes de prostitution : Si elles veulent arrêter d’allaiter, ou de tirer leur lait, dans quelles conditions pourront-elles le faire ? Va-t-on créer des « usines à lait »(1), y aura-t-il, dans certains pays pauvres, des femmes dans des étables en batterie qu’on traira pour donner du lait à ceux qui ne peuvent allaiter leurs enfants ?

Bien sûr, je pousse l’image un peu loin, mais quand on voit ce qui se produit en Inde ou dans d’autres pays, en rapport à l’adoption, où des femmes sont dans des « usines » à produire des bébés, malheureusement, je ne suis pas si sûre de forcer le trait.

Enfin, je n’arrive pas à comprendre pourquoi il est évident qu’on n’a pas le droit de faire commerce du sang ou des organes, par peur que les trafics mènent au crime et à la déshumanisation, mais que certainEs continuent à penser que quand il s’agit de ce qui est féminin (le lait maternel, l’utérus), alors on aurait la liberté d’en faire une marchandise, sans réfléchir à la déshumanisation qui va avec… enfin plutôt, j’ai peur de comprendre…

et me dis qu’il vaut mieux partir en vacances…

S.G

(1) les banques de lait existent déjà, « pour le don de lait. Pourquoi pas, lorsqu’une femme veut arrêter d’allaiter, le temps que ce soit moins douloureux, tirer le lait pour une banque de lait. Mais ça sert à quoi ? Sinon à favoriser, encore et toujours l’idée que le lait maternel serait meilleur et qu’il faudrait que tous les enfants puissent en bénéficier ? Ce qui est faux, même pour les prémas et même il y a 43 ans (j’ai été élevée au biberon et cela ne m’a pas empêchée de grandir). Et quand bien même le lait maternel serait « un peu meilleur », en quoi est-ce déterminant pour la santé, par exemple, en comparaison du fait qu’on ne fait rien pour la prévention de la violence au sein de la famille ?

Deuxièmement, l’allaitement, on ne le dit jamais, mais c’est aussi un moyen pour les hommes de faire des économies…sur le « dos » des femmes, si l’on en croit la dernière phrase de cet article : « Le ministre Hébert croit par ailleurs que l’économie réalisée sur l’achat de lait commercial pour ces enfants contribuera à entraîner des économies pour le réseau ».

Enfin, je remplace donc le mot banque par « usine », pour mieux exprimer l’image que je voulais véhiculer.

Quelques réflexions sur le viol de guerre, crime contre l’humanité

Ceci est un ensemble de réflexions dont je ne dirais pas qu’elles sont toutes incontestables ou vraiment abouties, mais auxquelles il me semble important de réfléchir, ensemble.

En 2008, l’Organisation des nations unies a reconnu le viol de guerre comme crime contre l’humanité.

Aujourd’hui, quand on pense aux viols de guerre, on pense en premier lieu à la République démocratique du Congo, RDC, où la situation est dramatique. On pense, parfois aussi, aux viols de femmes allemandes par « le libérateur soviétique », l’homme au couteau entre les dents. On pense enfin aux Japonais, qui ont violé des milliers de femmes coréennes qu’ils appelaient femmes du réconfort.

On parle moins des viols commis par les soldats français sur les terrains de guerre, et encore moins des viols commis par les GI, les soldats américains de la seconde guerre mondiale. A ce titre, le travail de l’historienne américaine Mary Louise Roberts est à la fois pionnier et crucial. A lire son interview récemment parue dans Le Monde, on y apprend des choses essentielles, pour mieux comprendre comment, quoi qu’il arrive et quelles que soient les circonstances, la société virile et patriarcale utilise les femmes comme cela l’arrange.

On ne parle pas non plus des viols organisés par les nazis dans les camps de concentration, « de peur que cela ne minimise l’horreur des camps » ? Hein ? Quoi ? Oui, car s’il y avait des bordels, des hommes prenaient du bon temps ? Les femmes, niées, encore et toujours. Je faisais le tour de la question ici l’an dernier : Jusqu’au bout de l’horreur

Ce crime contre l’humanité à grande échelle n’est pris en compte politiquement que lorsque cela sert les intérêts du dominant, de celui qui veut conserver le pouvoir.

Ainsi, les crimes de l’armée rouge sur les femmes, sont considérés comme « normaux » -après tout, ce ne sont que des viols de femmes, jusqu’à ce que les communistes, ex-alliés, deviennent ennemis. Les crimes commis par les GI, on ne doit pas les mettre en avant, cela serait un « manque de loyauté » envers le libérateur, qui en plus à coup de plan Marshall aide le pays à se relever.

 

Ainsi, en premier lieu, dénoncer les crimes de viols de guerre d’autrui, a plusieurs fonctions, toutes liées à entériner un peu plus la victoire :

-blanchir ses propres crimes et de les passer sous silence (à cet égard, le paragraphe sur la façon dont seuls des noirs ont été condamnés et exécutés pour les viols en France, illustrant à la fois le racisme de l’armée américaine et de la population française est très intéressant)

-assurer son impunité : il ne s’agit pas de rendre justice aux femmes victimes de ce crime contre l’humanité, mais de dire : les monstres, c’est les autres. Eviter de se poser des questions sur les responsabilités du système d’organisation sociale et politique dans la possibilité des crimes contre l’humanité, de la Shoah, des génocides et de toutes les horreurs de la guerre, dont le génocide par le viol. Il est plus facile de penser, en réfléchissant à la Shoah et à tous les crimes commis pendant les guerres, que le problème n’est pas le système, mais bien le monstre.

On utilise l’idée du monstre idéologique et personnifié dans un homme -le dictateur- pour expliquer l’horreur rendue possible par une combinaison de facteurs. Je prends l’exemple de la Shoah : des facteurs à la fois politiques (faiblesse de la république de Weimar, montée des fascismes et totalistarismes), historiques (humiliation du traité de Versailles, antisémitisme millénaire), économiques (ampleur de la crise), culture sociale de violences éducationnelle envers les enfants (éducation à l’ordre et à la discipline cf « la mort est mon métier » de Robert Merle ou Hannah Arendt sur la banalité du mal), sur fond de système patriarcal fondé sur des systèmes de domination sexistes, classistes et racistes, peuvent donner des éléments d’explication à la survenue du pire (et j’en oublie certainement). Autant d’éléments dont certains sont propres à l’Allemagne des années 1930/40, d’autres à la personnalité du dictateur. Mais dont la plupart auraient très bien pu avoir lieu ailleurs. On se concentre sur le soi-disant monstre pour justifier que ce sont les autres qui sont responsables et que cela ne peut arriver chez nous. Idem avec le stalinisme, où là encore ce que l’on dénonce, c’est une idéologie monstrueuse, incarnée dans un dirigeant et tous ceux qui le suivent. L’objectif ultime étant donc de ne pas remettre en cause l’organisation sociale qui pousse à la violence et de pouvoir…

-recommencer : car c’est le meilleur moyen, finalement, d’assurer la possibilité de la perpétuation du système.
En clair, si je (ou la société) ne m’interroge pas en quoi je suis colonisée par le système et donc inconsciente des mécanismes de la violence, je suis condamnée à en être la victime et/ou à les reproduire.

Le viol est un crime contre l’humanité, d’une guerre au quotidien contre les femmes, qui commence par la guerre contre les enfants

Le viol est donc devenu crime contre l’humanité, en tant qu’arme de guerre. C’est une incontestable avancée du droit international.

L’ONU, constatant   que « l’immense majorité de ceux qui subissent les effets préjudiciables des conflits armés sont des civils ». Et que « les femmes et les filles sont particulièrement victimes de la violence sexuelle utilisée notamment comme arme de guerre pour humilier, dominer, ou intimider ».
« Le viol est une forme de violence sexuelle qui peut, dans certains cas, subsister après la fin des hostilités ». Les violences sexuelles sont également de nature à « exacerber considérablement tout conflit armé » et « faire obstacle au rétablissement de la paix et de la sécurité internationale. »

Donc, voici le viol-arme de guerre crime contre l’humanité ou élément constitutif du crime de génocide, ce qui est une excellente chose. Mais amène à se poser plusieurs questions :  Qui sera jugé et comment ? Et pourquoi, dans un système patriarcal mondial où le viol est passé sous silence, la culture du viol omniprésente et le silence et la terreur imposés aux femmes, a-t-on obtenu une telle avancée ?

La seconde phrase des nations unies citée ci-dessus nous donne une indication : « les violences sexuelles sont de nature à exacerber tout conflit armé et faire obstacle au rétablissement de la paix ». Il semble en effet nécessaire à l’ONU de préciser que le problème du viol n’est pas seulement la déshumanisation qu’il entraîne (« humiliation, domination, intimidation »), mais bien le fait qu’il empêche le retour de la paix pour les hommes ! Car violer la femme d’un homme, si celui-ci est encore en vie, c’est toucher à son bien, et donc le rendre plus furieux et prêt à reprendre le combat…

Autre interrogation : tous les crimes de viols de guerre seront-ils également jugés ou allons-nous nous retrouver devant le même mécanisme que celui qui a vu quasi exclusivement des hommes noirs exécutés pour viols à la fin de la seconde guerre mondiale ? Je m’explique : aujourd’hui, on envisage éventuellement de porter devant la justice internationale des crimes de viols qui viennent d’être commis. Mais puisqu’il s’agit de crimes contre l’humanité, ils sont imprescriptibles. Donc, il est en théorie parfaitement logique et légitime de vouloir poursuivre des crimes anciens de plusieurs décennies. Et de part et d’autre des conflits. Car le crime contre l’humanité n’est quasiment jamais que d’un seul côté, surtout lorsqu’il s’agit de viol.

Enfin, pourquoi réserver la notion de crime contre l’humanité – génocide- au seul viol de guerre ?

En effet, le viol comme arme de guerre n’est pas l’apanage des seuls conflits armés ni d’un seul côté des conflits. Il est l’apanage du système patriarcal et des hommes en son sein, qui instrumentalisent des humaines pour en faire des objets de négociation et de pouvoir. Ainsi chaque année, des enfants et des femmes en sont victimes par millions, et la justice, les institutions, ne font pas grand chose pour l’empêcher.

On retrouve alors les mêmes processus cités ci-dessus : on ne dénoncera le viol que lorsqu’il est le fait « du monstre ». Que lorsqu’il est le fait « du dominé » racialement et classistement (aux Etats-Unis, les hommes condamnés pour viols sont noirs, en France ils sont pauvres, alors que sociologiquement ce sont les hommes de partout qui violent), et que s’il n’empêche pas le système de continuer à broyer des humains. Ainsi, le viol des enfants au sein de la famille, passe incroyablement inaperçu alors que c’est bien évidemment là qu’il est le plus dévastateur. Et garant de la reproduction du système (en effet, en « apprenant » par la violence à l’enfant à se soumettre et à être dominé, on garantit qu’il n’aura pas de possibilité de se révolter)

En conclusion, je dirais donc que le viol, et la peur du viol, sont des armes utilisées pour la perpétuation du système de domination, et devrait donc incontestablement, toujours, et sous toutes ses formes, être reconnu comme un crime contre l’humanité. Dont les enfants, les femmes, certains hommes sont les victimes, et dont les coupables sont toujours les hommes. C’est donc l’entièreté du système de domination masculine et de possession de l’enfant par l’adulte qu’il faut changer.

S.G

 

Pourquoi on dit que les femmes aiment les hommes drôles…

…à cause d’une étude stupide ou au moins sa recension : celle-ci, c’est le pompon. On titre, que les femmes seraient programmées génétiquement pour aimer les hommes drôles. Ah ! Ah ! Ah!

Bon, je n’ai pas vu l’étude d’origine, donc ma critique porte sur l’article (précision pas intuile) qui nous explique le pot aux roses.

Donc, des chercheurs américains ont pris un échantillon (publié dans Neuroscience)  :

1- 22 enfants, garçons et filles ! (il y a 40 ans déjà, on avait déterminé que les femmes et les hommes avaient des cerveaux différents sur un échantillon de cet ordre, la suite avait prouvé que c’était totalement faux dès qu’on prenait un échantillon plus grand). On ne tire pas de conclusions sur l’humanité sexuée sur 22 individus…

déjà donc, c’est bidon.

2- Des enfants âgés de 6 à 13 ans. Ah bon, parce que la construction sociale du genre, c’est bien connu, ne commence pas dès la naissance. Donc, si on observe des choses à 6 ans, c’est génétique ? pfff…

3- Ils leur ont montré différentes vidéos et ont observé leurs réactions. je cite l’article : Et l’imagerie médicale montre nettement que le cerveau « émotionnel » des jeunes filles associé à la récompense connaît un pic d’activité devant les vidéos comiques. Les garçons préfèrent de leur côté ce qui est « positif ». « Nos données, pour la première fois, révèlent que les différences sexuelles dans l’appréciation de l’humour existent déjà chez les jeunes enfants »,

Ok il y a des différences sexuelles sur 22 enfants, déjà conditionnés depuis 6 ans à 13 ans aux rôles sociaux de sexe !

4-Le pompon, c’est la conclusion :

« précise l’étude, qui en conclut que les femmes choisiraient de préférence un partenaire qui les fasse rire ».

Oui, forcément, c’est logique. Les femmes préfèrent les vidéos drôles donc elles préfèrent des hommes drôles comme partenaire.

Cet été, on fait un concours de bêtise ? Ou alors, on retourne lire des choses sérieuses sur le cerveau qui est à la fois ultra-plastique, sensible à l’environnement, et qui ne permet pas de déceler de différences sexuées d’ordre biologique. Et on essaie de se poser la question aussi : pourquoi les journaux sont tellement friands de rapporter ces âneries (cf photo)…


S.G

8 commandements féministes de résistance à l’obscurantisme

Voilà, le programme de la 11e édition de Femmes en résistance (28-29 septembre à Arcueil) est sorti, Vous pouvez le consulter en entier en cliquant sur la photo !Une 23-07