Il y a un an, j’écrivais ceci : https://sandrine70.wordpress.com/2012/09/03/abolition-de-la-prostitution-limposture-mediatique/.
Aujourd’hui, alors que deux députées ont déposé un rapport sur une proposition de loi à inscrire au calendrier législatif, qui propose une très timide pénalisation du client (au regard des violences subies par les personnes prostituées du fait que ces hommes paient pour disposer d’êtres humainEs), une grande chaîne de radio nationale lance une pétition contre cette pénalisation.
Affirmant que Brigitte Lahaie, animatrice, s’oppose à la pétition, ils invitent à la signer en ajoutant « nous nous opposons à cette proposition de loi ». Qui sont-ils pour le faire ? Des spécialistes de la question ? Des militantEs qui ont travaillé des années au plus proche de la réalité de la prostitution ? Non, simplement des hommes et quelques femmes instrumentalisées pour défendre ce scandaleux « droit de l’homme ».
Le droit de quoi ? Avoir des fantasmes, comme le disait il y a quelques jours une militante pro-prostitution? Non, il ne s’agit pas de cela. Ce droit qu’ils ont, c’est celui de détruire des femmes par une violence sans nom.
Alors tous les jours, à nous, féministes, on nous reproche notre « partialité » lorsque nous dénonçons les violences masculines. On nous censure lorsque nous voulons exprimer notre libre opinion. Les tribunes des abolitionnistes sont régulièrement rejetées de journaux comme Le Monde, même signées par 55 associations…On nous reproche de vouloir censurer les « artistes » lorsque ceux-ci lancent de véritables appels au viol, ou, sous couvert de « ne surtout pas avoir de message », se font le jeu des pro-prostitution (#Ozon).
Et là, une grande chaîne de radio nationale se fait le porte-voix d’une pétition contre la pénalisation des clients ?
Enfin, la partialité des médias éclate donc au grand jour. L’imposture est dévoilée. Alors merci, RMC, au moins maintenant les choses sont claires !
PS : ah oui, et j’aime bien le (e) entre parenthèse, pour faire croire qu’il y a aussi des clientes…
A reblogué ceci sur FéeMiniste.
La perche de RMC est trop grosse et les initiales s’ y prêtent … Mais, c’est valable pour beaucoup d’autres
Merci pour votre article.
Regardez ce sur quoi je viens de tomber, qui fait de Brigitte Lahaie une héroïne de la féminité assumée : http://retourdactu.fr/2011/04/05/lhomme-ennemi-public-numero-un
Je vous invite à vomir avec moi.
Je vous en prie, commentez. Commentez.
et bien sûr rien de mieux que de mettre une femme à l’affiche pour défendre ce « droit de l’homme »… écoeurant ! :o(
C’est vrai qu’un visage de femme , avec un texte mentionnant « du » client(e) de prostitué(e)s , constitue un mélange de genre et un brouillage de message assez curieux, pour sans doute adoucir la violence du propos.
J’en profite pour pousser un cri : Hou ! pour NVB qui a posé , habillée certes, dans le dernier numéro de LUI, en lecture libre dans des bistrots.
C’est pire qu’une « très timide pénalisation du client ». La prostitution est réduite à un délit mineur. Ca n’est pas avec des sanctions pénales aussi légères qu’elle va reculer. Alors que la criminalisation de la prostitution est justifiée à plus d’un titre, esclavage moderne, travail illégal, abus sexuel, violation des droits de l’humain, les seules propositions de nos élus consistent à en faire une banale infraction au code de la route. Etaient prévues dans un précédent rapport Bousquet-Geoffroy des peines absolument dérisoires allant de l’amende à 2 mois de prison. J’ai entendu récemment la députée Maud Olivier affirmer qu’il était hors de question de les envoyer en prison. Bientôt un autre député proposera que les clients soient punis par un avertissement.
Contrairement à ce qui est régulièrement dit dans les médias, le volet répressif est le PLUS important, car il est dissuasif. Tout le reste n’est que de la poudre aux yeux qui ne sera pas ou peu appliqué. Je vois dans ces histoires de prévention, d’alternatives socio-professionnelles ou même de lutte contre le proxénétisme un moyen de masquer que l’essentiel du projet d’interdiction a été bâclé.
Je n’ai jamais pensé que le gouvernement allait interdire la prostitution. Je n’ai en revanche jamais eu de doute sur sa volonté de protéger le pouvoir masculin.