Trois événements à vous annoncer aujourd’hui : non, pas le nouveau gouvernement, peut-être en parlera-je tout à l’heure à Radio libertaire, mais pour cela vous n’avez pas besoin de moi. Taubira gardée à la justice, Vallaud-Belkacem aux droits des femmes, ville, jeunesse et sports, et la parité conservée (la parité mais aux postes que les hommes ne jugent pas régaliens -sauf la justice, comme avant), on va dire que le changement n’est pas très significatif pour l’instant….
Les événements que je veux annoncer sont pour les Parisiennes et les Parisiens, même s’ils concernent tout le monde.
D’abord,
une rencontre de l’association « Filles du Monde Indien » (FMI) au cinéma la Lucarne à Créteil demain 3 Avril à partir de 18h30.
Voici ce que sa présidente en dit : « Nous vous accueillerons avec quelques douceurs, salées et sucrées, le tout accompagné d’un tchai de printemps. Il y aura des stands d’artisanats pour pouvoir acheter des souvenirs et soutenir les femmes Indiennes, Bangladeshies (…) A 19h nous vous projeterons le documentaire : « Mother Anonymous » de sheela saravanan (10mn) sur la question de la grossesse pour autrui. 19h15 début de la conférence en présence de Kuljit Kaur qui est arrivée en France. Elle nous parlera des avancées des lois indiennes en faveur des femmes et notamment la récente mesure contre le harcèlement sexuel au travail, les mesures nouvelles contre les violences faite aux femmes. A demain ! »
Par ailleurSamedi 5 avril à 15 heures à la fontaine Stravinsky près de Beaubourg aura lieu un rassemblement en solidarité avec les femmes rwandaises qui ont porté plainte pour viol contre des militiaires français (voir le site http://contreviolsrwanda.info/)
Et au comptoir Général à partir de 14 heures, un autre événement important : « Luttes des femmes en Colombie », avec une conférence-débat avec Florence Thomas et Olga Gonzaler, la projection d’un documentaire « guérisseuses de maintes lunes » (voir ci-dessous) et enfin des chants féministes par le groupe Aquelarre, que vous connaissez si notamment vous êtes venues à Femmes en résistance.
Je ne connaissais pas Monica Zetterlund…une grande star et interprète de jazz…et également comédienne…et pourtant elle eut beaucoup de succès. Mais voilà, c’est le lot de nombreuses femmes talentueuses…on ne raconte pas assez leur histoire. Alors tant mieux si un film, « Valse pour Monica » le fait (il paraît qu’il a été premier au box office en 2013 en Suède), même si malheureusement, le résumé du film ne peut s’empêcher de la ramener à son « rôle naturel »…jugez plutôt :
Au début des années 1960, Monica, une jeune suédoise déterminée à devenir une icône du jazz, se lance dans la carrière de ses rêves qui la mènera de Stockholm à New York. Elle y côtoiera Miles Davis, Ella Fitzgerald, ou encore Bill Evans, qui adaptera pour elle son immense succès : « Waltz for Debby ». L’histoire vraie de Monica Zetterlund, légende suédoise du jazz, qui sacrifia son rôle de mère et sa vie amoureuse à sa quête de consécration.
Mais gardons le côté positif : nous savons désormais qui elle est (pour celles et ceux qui le savaient déjà, pardonnez mon inculture) et pouvons écouter ses chansons !
D’un côté, il y a l’actualité. De l’autre, il y a le monde du spectacle, avec ses divertissements, ses pas de danse. En général, le deuxième est fait pour oublier le premier. Ainsi, « se divertir », c’est oublier qu’on va mourir, c’est oublier tout ce qui nous enrage, nous rend triste, nous énerve dans l’actualité. C’est donc s’éloigner un instant du monde et penser à autre chose. Pourtant, bien souvent, ce soi-disant monde du divertissement, est un monde de dissociation violente. Des hommes y chantent nombreux, combien ils voudraient tuer les femmes qu’ils aiment ou prétendent avoir aimé. Le dernier énergumène du genre en date, j’en ai oublié le nom, mais ce n’est pas grave, il ne mérite rien de plus que l’oubli, a écrit : « je vais te tuer un jeudi ma chérie », s’amusant de faire des rimes de la violence masculine.
Ce double monde à l’envers, il nous dit dans la rue que certains clament « liberté » en demandant d’interdire aux femmes de décider de si elles voudront mettre au monde un enfant, en se mobilisant contre l’IVG, quand d’autres chantent les femmes comme des objets dont on se débarrasse. Mais il y a aussi un monde à l’endroit. Dans celui-là, de nombreuses femmes j’espère, rejoindront les militantes le 1 er février pour manifester en soutien aux Espagnoles.
Dans ce monde là, le monde à l’endroit, pendant que les premiers défilaient sur les Boulevards, Anne Sylvestre a chanté sur scène. Elle n’a pas repris sa chanson sur l’avortement, « Non tu n’as pas de nom » (voir ci-dessous) mais elle l’a évoquée. Et surtout, toutes ses chansons sont la preuve que ce monde à l’endroit existe, que l’on peut, pendant plus de 50 ans, chanter sur scène la vie sans en faire un divertissement de dissociation. Quand Anne Sylvestre chante sur scène, à bientôt 80 ans, avec une énergie et un regard qui portent la vie en ce qu’elle a de plus vrai, on est à la fois dans la réalité de ce monde et dans sa poésie. On n’est pas en train d’échapper à notre condition humaine, on l’incarne plus que jamais. On prend plaisir à entendre la vie, les mots, on rit, on tremble, on vibre.
Qu’elle parle du sort qui est fait aux femmes (« juste une femme ») ou de ce que les humains font à l’environnement (le lac Saint-Sébastien), qu’elle parle des femmes grandes (Gulliverte) ou du petit bonhomme avec son sac à dos, qu’elle parle des « grandes balades » qui ennuient tant les unes et enthousiasment tant les autres ou qu’elle nous cuisine de féministes et abolitionnistes « calamars à l’harmonica », toujours, c’est la vie qu’elle chante, cette vie qu’elle « écrit pour ne pas mourir ».
La Cigale ayant enchanté, elle a bien signalé à ses fidèles amoureux des fabulettes, qu’elle ne comptait pas s’arrêter, et nous comptons bien sur elle pour continuer à nous inspirer !
La rentrée 2014 est riche en événements. Pas seulement des événements de lutte, manifestations pour nos droits, pressions sur le gouvernement pour aller plus loin dans la lutte contre les violences…
Mais aussi des événements qui vont nous aider à tenir le coup, à regarder la face non morose des choses. Alors sur ce blog, j’essaierai de faire partager des coups de coeur, de ceux qui aident à vivre quand l’actualité nous enverra des poignards dans le dos, quand notre espace sera envahi par des pousseurs de ballon rond, quand nos rêves de sororité et de tendresse seront balayés par un vent mauvais, alors nous pourrons nous tourner, comme toujours, vers elles.
On pourrait les appeler nos héroïnes, mais elles ne manqueraient pas à ce point d’humilité que de souhaiter ce titre qui après tout nous remet dans un monde d’idoles. Elles sont des femmes, juste des femmes, qui savent nous transmettre mieux que quiconque une émotion, un ressenti, des mots d’une douceur ou d’une justesse qui nous parle comme aucune autre.
J’en citerai deux aujourd’hui, car les FranciliennEs auront la chance de pouvoir aller les voir sur scène, mais tout le monde peut les lire et les écouter.
Anne Sylvestre, qui présentera son spectacle « Juste une femme » (du nom de son dernier album) pendant 3 jours à la Cigale, les 17 et 18 janvier au soir, et dimanche 19 à 15h. Juste une femme, qui depuis 50 ans écrit des chansons comme nulle autre, et que nous découvrons tous les jours. Pour les gens qui doutent ou Roméo et Judith, pour mon chemin de mots ou écrire pour ne pas mourir, pour l’enfant qui tombe au fonds du puits mais aussi si la pluie te mouille, qu’elle soit remerciée, et écoutée, encore, de nombreuses années.
Autre magicienne des mots, de celles qui font qu’on lit un roman en se disant que peu de phrases auparavant nous avait tant parlé, Lola Lafon, écrivaine et chanteuse, vient de sortir son quatrième roman : La petite communiste qui ne souriait jamais. Je ne l’ai pas encore lu mais des précédents je vous avais déjà parlé ici : https://sandrine70.wordpress.com/2011/08/08/la-petite-fill…bout-du-chemin
J’ai donc hâte de le lire et de vous en parler, j’espère d’ici la rencontre qui aura lieu mercredi 5 février à 19h à la librairie Violette and Co, et après la lecture concert qu’elle donnera à la maison de la poésie le lundi précédent.
Que le mois de janvier commence avec ces deux artistes uniques des mots, ceux là qui nous aident à dénouer nos âmes, est de bon augure pour cette année qui commence.
NB : Anne Sylvestre sort un 21e album à ne pas manquer, et elle sera à Violette and co pour la présentation de sa biographie par Daniel Pantchenko : « Et elle chante encore ? « (Fayard) le vendredi 24 mai à 19h. A ne pas manquer è
Mercredi soir, je suis allée voir Anne Sylvestre en concert. Grâce à une amie chère, c’était la seconde fois que j’avais la chance d’assister à un de ses concerts. La première fois, c’était en décembre 2011, à Ivry-sur-Seine, un concert un peu particulier : d’abord j’y étais allée en vélo -je vous expliquerai(1), ce qui m’est fortement contre-indiqué ;-). Enfin parce que la grande Anne s’était blessé le poignet 3 jours plus tôt, et qu’elle était tout de même sur scène, et impressionnante.
Cette fois-ci, c’était au Casino de Paris, occasion de retrouver le quartier de mes 20 ans (je ne peux traverser la place Trinité sans penser au meilleur croissant de Paris à 2 pas, dans la rue Pigalle où j’habitais, et sans penser à Jean-Pierre Léaud descendant sa bouteille de lait après une « nuit buissoniere » aux pieds de l’Eglise.
Au Casino de Paris, Anne Sylvestre s’était entourée de 3 musiciennes, piano, cordes et vents, pour l’accompagner sur les chemins poétiques de la vie qu’elle chante, celle d’une femme, celle des femmes. Amour, féminisme, petites choses de la vie quotidienne, j’aime la richesse du répertoire. Et son écriture tout à fait exceptionnelle pour qui prend le temps de bien l’écouter. Elle sait nous faire rire, tout comme nous interpeller, glisse des messages abolitionnistes dans une chanson sur les souvenirs d’une « femme au foyer » (« les calamars à l’harmonica »).
Elle rend des hommages à des amies disparues qui savaient parler le langage de l’eau (« le lac Saint-Sébastien »), nous amuse de son dégoût de « l’obligation sociale » des balades et de devoir marcher dans la boue, ou d’un « quart d’heure de langue de p. ».
Enfin, elle nous parle de nous, les femmes, dans tous les aspects de nos vies. Avec « Gulliverte », qui n’avait jamais si bien résonné en moi qu’en l’entendant chanter sur scène, et « juste une femme », où elle répond, avec finesse et justesse au mépris de la société, des médias et des hommes puissants pour les femmes victimes de violence, en précisant…qu’il y a bien mort d’âme. Et en une chanson, rend justice à toutes.
S.G
(1) sérieusement, c’est quoi l’intérête du vélo ? un vélib’, jamais à la bonne taille (mal aux genoux), on peine quand ça monte, on s’ennuie quand ça descend, mais on n’a pas le temps de voir le paysage qui défile trop vite, on ne peut quand même pas s’arrêter tous les deux mètres pour faire une photo, enfin on a froid et le vent dans les yeux fait pleurer les yeux. Et on arrive à la station vélib’ à 10′ de chez soi complètement crevée, les jambes en compote…A tout prendre, je préfère le RER..
Aujourd’hui, c’est un jour où nous avons des branchies. Aujourd’hui, je voudrais que nous nagions en eaux douces, loin de l’air froid d’un Printemps qui n’a que trop tardé. Heureusement, nous avons notre imaginaire, qui nous permet de remplacer la chaleur par celle qu’inspirent en nous des musiques apaisantes.
Apaisement sous l’eau des poissons qui dansent dans Fantasia, sous l’air d’une danse arabe…
Apaisement aussi parce qu’on espère qu’après ce 1er d’avril, l’air va enfin s’adoucir, et qu’on pourra aussi rêver d’être oiseaux, pour nous envoler vers les nuages. C’est ce que suscite en nous cette artiste exceptionnelle, découverte grâce aux « Femmes s’en mêlent », absolument sublime. Elle s’appelle Tiny Ruins, la chanson « Bird in the Thyme ».
Et enfin, forcément devrais-je dire, celle qui l’a suivie lors de ce concert à La Cigale (cf photo), artiste de toutes les saisons (« The Snow, », « The Ocean ») Alela Diane, qui est Elle aussi et avant tout, une « Lady Divine »…
Arabian Dance de Fantasia où nous dansons avec les poissons
Cette année, je n’aurai pas le temps de faire un programme des événements autour du 8 mars. Mais le site du ministère des droits des femmes a mis en place une carte interactive visible ici : http://carte-droits-des-femmes.fr/. Par ailleurs, le ministère lancera le 8 un site #8marstoutelannée avec un calendrier des événements organisés jusq’au 8 mars 2014 (qui sera évolutif).
Et je rappelle que la thématique 2013 de l’Onu est la lutte pour l’élimination des violences des hommes contre les femmes. La 57e session de la Commission de la condition des femmes, se tient du 4 au 15 mars 2013 au siège des Nations Unies à New York, sur ce thème (suivez le hashtag #CSW57. sur twitter). A Paris demain soir la manifestation traditionnelle se déroulera à partir de 18h30 de Place Stalingrad à Bastille, à noter l’appel à manifester d’un collectif de féministes et de lesbiennes contre l’impunité des violeurs, contre le patriarcat et la guerre : contreviolsrwanda.info
Après la marche, je voulais donc vous parler d’un autre style de lutte, par la musique : le collectif Sister Siders, dédié aux projets Afro Alternatifs portés par des musiciennes, organise à l’Entrepôt deux soirées (dans le cadre du festival women’s roads) vendredi et samedi à partir de 20h en hommage à Nina Simone. Avec Cae dont je vous ai déjà parlé qui se produira avec son guitariste Hervé Samb, et le groupe vocal Keepers of Ka (Cae, Kadja Nsé, Ferricia Fatia, Silex, Habiba Schulz), ensemble vocal afro-alternatif.
Au coeur de leur démarche, « une réponse à l’invitation faite par l’auteure Audre Lorde dans son ouvrage « Sister Outsider », qui constitue le socle de notre réflexion ». Elles explorent trois dimensions dans ce collectif à découvrir et surtout à écouter : afro-alternatif, sororité et diaspora. En particuler, tenter l’expérience de la sororité dans un milieu musical dur et individualiste, est un joli défi que ces artistes relèvent depuis plusieurs années déjà (puisque je vous en parlais dans mon premier billet en 2009, ici).
Je sacrifie à la rétrospective de l’année. Parce que j’ai écrit « trop » d’articles, et pas pris le temps de les mettre dans le sommaire, alors je mettrai à la place les rétros dans le sommaire. Petits chiffres pour celles et ceux que cela intéresse : depuis fin 2009, j’ai écrit 630 billets, pour 384.000 pages vues…sûrement 200 cette année…
Il y aura donc plusieurs chapitres : Abolition 2012, Pas dejustice, pas de paix et impunité des violeurs, Femmes sans têtes, 10 ans de femmes en résistance avec des figures de femmes en résistance mal connues, Sexisme ordinaire, care et précarité économique des femmes, Manifestsations événements féministes, Cinéma et propagande de la haine envers les femmes, Féminisme radical, etc…
Pour commencer, je choisis la douceur et les respirations, dans la résistance toujours, avec musique, photos, poèmes…et la sororité
Voila pour la musique. Autre musique, celle des mots, voici quelques articles que m’ont inspiré des moments plus intimes, des dates du calendrier ou des balades près de la nature :
Et pour finir, une autre chanson, d’une de mes chanteuses préférées, Mariee Sioux, je n’ai pas fait d’article sur elle, mais sa chanson « wild eyes » est sublime de douceur, tout comme celle ci, qui nous fait partir vers un nuage de Patagonie :
En voici les paroles (je ne les traduis pas, car c’est de la poésie, et ne voudrait pas la massacrer, pardon aux non-anglicistes) :
So, so, so, so sweetly
You said out loud
We’re gonna break, we’re gonna break
With the break o’ day
And so sweetly
You stared down at me
Til I had to break, til I had to break
Those eyes away
So they would not pull at me
As I tried to make, as I tried to make
An early escape
And now the mouths of the mountains
Open with mine
I try to eat the sky
Of Patagonia
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, it cuts to bones
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, oh it cuts to bones
It can cut to bones
So, so, so, so neatly
You had told me
We’ll meet again, we’ll meet again
When the limbs are bare
And so neatly I held on tightly
A flashing feathered fingers through my hair
And now the secret’s back, only built like boulders
And they roll down the hills
Of Patagonia
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, it cuts to bones
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, oh it cuts to bones
It can cut to bones
And your, your, your hammers to my heart were pounding
Gonna have to take those hands
Away from your ears
Wild breaths were blown
With bolts of lightning
Oh let it strike to melt
Away this year
And so sweetly we’ll take off galloping
And then rise to the sky of Patagonia
And then rise to the sky of Patagonia
And then rise to the sky
Of Patagonia
Hier, je vous parlais d' »Elles resistent » aux violences masculines faites aux femmes, qui se déroule à La Parole errante à Montreuil du 8 au 15 octobre.
Un festival comme son nom l’indique, qui offre un espace aux femmes artistes pour exprimer leurs luttes, états des lieux, résistances, utopies. Un festival pluridisciplinaire, qui du coup s’interroge sur la forme à donner à la représentation des femmes, pour la libérer des violences masculines et sexistes.
Des violences qui sont fruit de la guerre contre les femmes et nécessitent une lutte et une réflexion permanente. Lors des réunions pour son organisation, au moment d’en faire un « visuel » pour la com’, a été dit par Michèle Larrouy qui l’organise, une chose très juste : on ne mettra pas de femmes, car on le constate quand on travaille sur la question, il est si difficile de trouver des images qui ne nous morcèlent pas ou ne nous mortifient pas.
Du coup, lorsque j’ai vu cette affiche, du festival Arthemise, qui aura lieu les 17 et 18 novembre, au Divan du Monde, je n’ai pu m’empêcher de réagir.
Organisé par Osez le féminisme, c’est un festival dont l’objectif est de présenter des artistes femmes. il s’annonce riche en événements, en types de spectacles, et part du juste constat de l’inégal accès des femmes aux scènes.
Mais… l’affiche n’a rien de féministe, et tombe, malheureusement, dans les clichés de la plupart des festivals et des images pornifiantes : une femme maigre, utlra-maquillée, grands yeux un peu comme les « bratz », ces figurines pour filles qui nous défigurent…Ce qui vient encore conforter l’idée exprimée par Michèle Larrouy et que je partage avec vous régulièrement, qu’il est extrêmement difficile de ne pas tomber dans ces pièges lorsque nous tentons de nous représenter.
Le festival, qui proposera, après la Parole errante et Femmes en résistance (festivals pluridisciplinaires également), de nombreuses disciplines artistiques, organise aussi des débats. Ceux-ci aborderont les difficultés d’accès des femmes aux plateaux et aux galeries, affirmeront les femmes comme « créatrices, et pas seulement procréatrices », « artistes femmes, et arts de la rue ».
J’espère qu’ils sauront à leur tour les relier aux violences faites aux femmes. En effet, c’est probablement dans le domaine artistique une des choses les plus cruciales à prendre en compte. Les violences faites par des hommes aux femmes comédiennes, artistes, chanteuses, sont pour beaucoup dans le fait que nombre d’entre elles fuient les plateaux ou les projecteurs. Plus que leur statut de procréatrices, c’est les violences subies qui les empêchent de créer.
Espérons donc que le festival Arthemise saura le mettre en avant, comme ce sera le cas à la Parole errante le samedi 13 octobre à 17h, lors d’un débat intitulé : “Rencontre sur les discriminations sexistes et les violences sexuelles dans le monde de l’art et de la culture”. (en non-mixité) et dont voici le résumé : tout au long de leurs carrières les femmes artistes sont confrontées aux discriminations et aux violences. Cette rencontre se propose d’être un espace d’échanges d’expériences pour nourrir des stratégies féministes de résistance dans ces secteurs professionnels.”
Dialem, c’est un duo de slam engagé, composé de Diata et Patrick, elle qui écrit tous les textes, lui les musiques.
Engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, Diata a souvent travaillé en partenariat avec différentes associations, en particulier dans son département la Seine-Saint-Denis. On l’avait également entendue à la Cigale le 7 mars, lors de l’interpellation des candidats à la présidentielle par les Féministes en mouvements. Plus récemment, elle est venue chanter pour les 10 ans de Femmes en résistance le 30 septembre à l’espace municipal Jean Vilar d’Arcueil.
Ses textes, à la fois forts et poétiques, ont suscité une attention soutenue de la part du public, exigeant du festival. Il faut dire que Dialem ne mâche pas ses mots. Elle décrit avec beaucoup de justesse et de vérité le quotidien de nombreuses femmes victimes, la difficulté pour elles de parler, témoigner, être entendues. Ainsi sa chanson 20h, qui figure dans son album qui vient de sortir, intitulé : « mots pour maux », que vous pouvez vous procurer en allant sur son site : http://www.dialem.fr/.
Totalement autoproduit, en partenariat avec l’observatoire des violences du 93, il ne coûte que 8 euros -pour couvrir les frais de production- et a pour seul objectif la sensibilisation aux violences faites aux femmes.
Dialem est vraiment un duo à découvrir, l’auteure et chanteuse Diata une personnalité déterminée dans son engagement, comme elle le dit, maintenant qu’elle s’est lancée dans le combat pour les droits des femmes, il lui est devenu difficile de chanter autre chose.
En outre, elle intervient dans des ateliers d’écriture organisés par l’observatoire des violences envers les femmes.
Le 12 octobre, elle chantera au festival de Marne au sud-est théatre à Villeneuve Saint-Georges (94) et sera ce week-end au festival « elles resistent » aux violences masculines qui se déroule à la parole errante.