Une manif’ pour la journée internationale des droits des femmes sous un air printanier ça fait du bien. Alors nous n’étions pas des dizaines de milliers, mais tout de même, c’était une belle journée pour manifester, et nous étions plus nombreuses et nombreux que ceux de Belleville (« 8marspourtoutes », avec le STRASS).
Voici donc quelques photos, et deux liens qui viennent compléter mon article d’hier sur la campagne #stopaudeni de l’Association mémoire traumatique et victimologie :
-une pétition à Christiane Taubira ministre de la justice pour « FAIRE APPLIQUER LA LOI AFIN QUE LES VIOLS ET AGRESSIONS SEXUELLES SOIENT RECONNUS PAR LES TRIBUNAUX : ICI
-Un article qui met en avant le scandale du silence fait sur les violences et viols commis à l’encontre des enfants : ICI
Je ne sais pas si c’est d’avoir écrit qu’il fallait bouger si c’est le rayon de soleil sur Paris ou de vouloir conjurer l’avancée du temps et les légères torsions de chevilles sous la pluie, en tout cas, en ce 17 janvier, j’ai réalisé un exploit après lequel je courais depuis 4 ans à peu près…monter à nouveau en haut de Notre-Dame (j’avais dû le faire il y a 27 ans environ) pour chatouiller le menton des gargouilles et ressentir l’immensité parisienne. Auparavant, j’avais retrouvé les mouettes trouvillaises que j’avais filmé entre Noël et nouvel-an venues faire un plongeon dans les bassins des Tuileries.
Retrouver un regard presque touriste, ou disons vacancier sur Paris, c’est très agréable. Cela fait donc marcher, voir de belles choses, éviter le métro, et voilà un bon moyen de chasser toute velléité de morosité (la morosité des Français étant un chou gras dont se repaissent les médias)
Je m’écarte un peu à nouveau de mes sujets habituels pour une petite pause photographique…
Vous avez peut-être, comme moi, lu le Da Vinci Code. C’est lui qui m’a fait découvrir le nombre d’or, cette transcription mathématique humaine de l’harmonie et la perfection. Ce qui fascine avec ce nombre, plus que sa mathématique, c’est sa récurrence…dans la nature. Depuis que mon nouveau smartphone est particulièrement adapté aux photos de près, je me suis ainsi mise à photographier les fleurs. Et j’ai été sidérée par l’omniprésence d’une géométrie parfaite, qui se dessine dans toutes les fleurs à 5 pétales. Ainsi, on y retrouve les branches de l’étoile du Pentagone de toutes les façons : parfois dans les pétales, mais aussi dans les dessins à l’intérieur des pétales, dans les coeurs des fleurs, leur pistil, et jusqu’aux trous entre les pétales ou… à leur ombre. Or le nombre d’or se retrouve dans la géométrie du Pentagone. Et ces fleurs sont d’une beauté assez exceptionnelle.
Voici une galerie des « fleurs penta ». Demain, ou ces prochains jours, je poursuivrai avec la spirale, autre expression connue du nombre d’or, et qu’on retrouve magnifiquement dans les roses.
Je n’ai jamais couru, l’hiver, à la recherche du soleil lointain. Mais voilà deux ans que j’ai la chance d’aller quelques jours, avant de recommencer l’année et ses combats, personnels et politiques (les deux étant souvent liés ;), au bleu du ciel du sud français, un bleu de cinéma, qu’on croirait presqu’irréel.
C’est miraculeux, parce que là où l’on ne peut normalement approcher (Eze), Aigue-Mortes, Pont du Gard, Uzès, Grau-du-roi est alors sous un ciel d’une pureté inouïe et on est quasi seul-e-s. Une occasion rêvée de visiter certains des plus beaux lieux de l’histoire de France, de la romanité ou autre. Et lorsqu’on contemple l’Histoire telle qu’elle nous est racontée, on s’amuse aussi, d’en découvrir la partialité. D’un coup, les femmes ont disparu. On ne les voit plus nulle part. Arènes de Nïmes, bâtisseurs de tours et de remparts, rois qui s’en vont défendre non pas des êtres humains mais des lieux-saints, on dirait que de 2.000 ans d’histoire les femmes furent absentes.
Absentes ? Presque, il y a cette tour « de Constance », bâtie du temps de Saint-Louis à Aigues-mortes, et où l’on enferma les femmes protestantes pendant les guerres de religion. Je ne jurerais pas qu’on ne le disait pas sur place (j’ai une grande paresse à lire les panneaux explicatifs plutot qu’à faire le tour des remparts au soleil), mais cela n’était guère affiché.
Absentes ? Pas tout à fait encore, puisque ce sont elles qu’on retrouve, partout, derrière les comptoirs, guichetières ou hôtesses d’accueil…pas dans l’Histoire, mais dans le service…
Absentes ? Alors oui, complètement, de l’histoire des braves nîmois, (sauf bien sûr pour nous distribuer billets et lunettes 3D), petit film de 22′ en 3D donc, qui retrace l’histoire des « héros » nîmois dans la maison carrée, magnifique édifice romain, qui sert de décor aux interrogations aux Dieux (des hommes) d’un prêtre (un homme) : qui fut le plus brave des Nîmois (des hommes) dans l’histoire ? Et là, on voit un aigle qui parcourt la nature, et on voit quelques combats, menés par des gladiateurs, soldats du roi, militants pour la liberté religieuse, toréadors…pas une femme dans tout cette horizon…
Maison carrée Nîmes
Mais surtout, « magie » de la 3D, on se paie une franche « rigolade » de n’apprendre de l’histoire de la ville que ces grands héros, quand tous (sauf le toreador), sont équipés d’une très grande arme, épée, lance, fleuret, qui nous arrive droit dedans…
Dès lors qu’en plus de ses lunettes 3D, on a chaussé ses lunettes féministes depuis pas mal de temps, on voit aors dans ce petit film de propagande locale, un joli concentré de tout ce qui fait une histoire purement masculiniste, dans une ville qui s’enorgueillit toujours de ses corridas (mais où le Conseil municipal, semble quasi-paritaire…).
Bon, mais au fil de ces jours magiques du sud, au détour d’une boutique, j’ai aussi eu la chance de recevoir un petit livre, qui raconte l’histoire d’Hildegarde de Bingen, cette petite abbesse devenue grande écrivaine et compositrice, remarquée par le Pape, dont je vous reparlerai…en attendant, quelques photos de la magie bleue du sud…
Une idée m’est passée par la tête, parcourir ma galerie photos de 2012. Et en faire « une année en images ». Au passage, je vous donne deux chiffres, livrés par wordpress : 264 articles cette année, pour 200.000 pages vues (126.000 en 2011).
Avant de vous proposer la galerie photos, quelques liens qui manquent dans les rétro 1, 2, 3, 4, 5, quelques sujets que je n’ai pas classés mais qui ont marqué l’année, qui ont rapport au féminisme radical, à la pornification des femmes et au backlash : le débarquement des Femen en France, dont il a été question ici et ici. Ce texte sur 1Q84, qui s’en rapproche, ou encore nos pauvres hommes chosifiés. Ah oui, et aussi, on a eu un ministère du droit des femmes et la parité au gouvernement.
Avant de vous laisser avec deux photos, les liens vers deux articles qui parlent de femmes qui ont fait l’histoire, et qui restent trop mal connues. L’une, parce que c’est « loin », l’Amérique du sud, et qu’elle est une femme, Juana Azurduy, l’autre qui vient de mourir cette année, Vitke Kempner, une héroïne.
Voici une galerie photos donc, en remontant le fil du temps, en commençant par le rassemblement d’hier pour toutes les femmes (et les enfants) encore victimes de violeurs et meurtriers qui agissent dans l’impunité à travers le monde.
Avec un message pour 2013, nous ne nous arrêterons pas là !
Une année en lutte contre l’impunité des violeurs
16 décembre : manif OUI, OUI, OUI
Déc : Taddeï ce soir plus jamais
4 Déc : l’appel de Bruxelles pour une Europe libérée de la prostitution
25 novembre : Abolition !
Manif du 25 novembre
Mouvement du Nid 94 à la Mirabal
Abolir le système prostitueur pour réaffirmer les droits humains
La prostitution est une violence
Arborautomne
15 octobre : manif suite verdict de Créteil
15 octobre place Vendôme
15 octobre place Vendôme
La radio des bonnes nouvelles, c’est Radio femmes 1, par Gerty Dambury
29_30 septembre Les 10 ans de Femmes en résistance !
Dialem aux 10 ans de Femmes en résistance
La grande Chavela Vargas nous a quitté
La lune, notre monde
La montagne et ses fleurs
29 juin Le Tokhozani Football Club à Paris
29 juin RAL, rassemblement d’action lesbienne
Réédition de Questions féministes
#jenaipasportéplainte s’exporte
Contre abrogration loi harcèlement sexuel, 5 mai
Dépôt de plainte contre le Conseil constitutionnel
Je sacrifie à la rétrospective de l’année. Parce que j’ai écrit « trop » d’articles, et pas pris le temps de les mettre dans le sommaire, alors je mettrai à la place les rétros dans le sommaire. Petits chiffres pour celles et ceux que cela intéresse : depuis fin 2009, j’ai écrit 630 billets, pour 384.000 pages vues…sûrement 200 cette année…
Il y aura donc plusieurs chapitres : Abolition 2012, Pas dejustice, pas de paix et impunité des violeurs, Femmes sans têtes, 10 ans de femmes en résistance avec des figures de femmes en résistance mal connues, Sexisme ordinaire, care et précarité économique des femmes, Manifestsations événements féministes, Cinéma et propagande de la haine envers les femmes, Féminisme radical, etc…
Pour commencer, je choisis la douceur et les respirations, dans la résistance toujours, avec musique, photos, poèmes…et la sororité
Voila pour la musique. Autre musique, celle des mots, voici quelques articles que m’ont inspiré des moments plus intimes, des dates du calendrier ou des balades près de la nature :
Et pour finir, une autre chanson, d’une de mes chanteuses préférées, Mariee Sioux, je n’ai pas fait d’article sur elle, mais sa chanson « wild eyes » est sublime de douceur, tout comme celle ci, qui nous fait partir vers un nuage de Patagonie :
En voici les paroles (je ne les traduis pas, car c’est de la poésie, et ne voudrait pas la massacrer, pardon aux non-anglicistes) :
So, so, so, so sweetly
You said out loud
We’re gonna break, we’re gonna break
With the break o’ day
And so sweetly
You stared down at me
Til I had to break, til I had to break
Those eyes away
So they would not pull at me
As I tried to make, as I tried to make
An early escape
And now the mouths of the mountains
Open with mine
I try to eat the sky
Of Patagonia
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, it cuts to bones
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, oh it cuts to bones
It can cut to bones
So, so, so, so neatly
You had told me
We’ll meet again, we’ll meet again
When the limbs are bare
And so neatly I held on tightly
A flashing feathered fingers through my hair
And now the secret’s back, only built like boulders
And they roll down the hills
Of Patagonia
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, it cuts to bones
And here the hearts, they could break through stones
But here the cold, oh it cuts to bones
It can cut to bones
And your, your, your hammers to my heart were pounding
Gonna have to take those hands
Away from your ears
Wild breaths were blown
With bolts of lightning
Oh let it strike to melt
Away this year
And so sweetly we’ll take off galloping
And then rise to the sky of Patagonia
And then rise to the sky of Patagonia
And then rise to the sky
Of Patagonia
C’est un marronnier d’octobre : le plus bel arbre du Bois de Vincennes, copalme américain adepte de l’été indien, et les feuilles ensorcelantes de l’automne, qui illuminent les dernières heures de chaleur avant la douceur des feux de cheminée. Quelques photos ramenées de ce 22 octobre 2012 (22102012)
Avec en premier lieu une projection le mardi 9 à partir de 21 heures organisée par Femmes en résistance, de 3 films fondamentaux de la lutte contre les violences faites aux femmes : la leçon de cinéma de Carole Roussopoulos lors du festival de Créteil, qui sera l’occasion de saluer l’immense apport de la vidéaste à cette lutte : sa façon de filmer, de donner la parole aux sans voix, d’être souvent la seule à aborder certains sujets, sont essentielles.
Nous projetterons ensuite son court métrage « La conspiration des oreilles bouchées », réalisé pour le Collectif féministe contre le viol et qui traite du viol par inceste et de la nécessité de briser le silence autour de ce crime contre l’humanité. A relire à ce propos la préface de Sandrine Apers au livre de Melody Moore « la force d’avancer » ici : https://sandrine70.wordpress.com/2011/10/10/le-silence-detruit-il-est-politique/
Enfin, nous rediffuserons « Pas à vendre », de Marie Vermerein, qui était passé au festival en 2010, film essentiel pour comprendre la nécessité de faire voter l’an prochain une loi en faveur de l’abolition de la prostitution, pour les personnes prostituées, contre les prostitueurs.
La séance sera présentée par Hélène Fleckinger, Nadja Ringart et moi-même. Muriel Salmona, Présidente de l’association mémoire traumatique et victimologie, sera notre invitée.
La soirée sera également l’occasion du lancement d’un projet participatif qui s’annonce passionnant, intitulé « Histoire, mémoire et bobines féministes », initié par l’Association Carole Roussopoulos, Cinecast et la Bibliothèque nationale de France. Grâce à un outil informatique novateur, vous serez invité-e-s à venir annoter, commenter des films des manifestations des années 1970. Vous pourrez l’expérimenter à Montreuil à partir du 9 octobre. Un projet destiné à conserver la mémoire et à écrire l’histoire de nos luttes, en faisant participer toutes les femmes qui se reconnaîtront ou en reconnaîtront d’autres, et permettront de recuillir des témoignages.
Enfin, l’association Carole Roussopoulos et Femmes en résistance proposeront toute la semaine des films videos à la demande.
Le festival s’annonce par ailleurs extraordinairement riche en créations, des plasticiennes aux comédiennes et créations théatrals, en passant par les videos et la musique, je vous invite à consulter le programme complet !