Finançons la Fondation des femmes !

une-affiche-de-la-fondation-des-femmes-873961_w650Belle occasion de réapparaître ici : le lancement, jeudi dernier, de la Fondation des femmes à Paris. Cette Fondation, c’était d’évidence un besoin, et d’ailleurs, comme l’a dit Anne-Cécile Mailfert, sa fondatrice, c’était incroyable qu’elle n’existe pas encore. Parce que les droits des femmes, c’est une  cause qui vaut bien les autres, et que l’argent manque tout particulièrement aux femmes qui les défendent, à toutes les étapes.

Je n’écrirai pas long sur la soirée, car il me faut ici aller droit au but. Cette initiative, déja soutenue par la fondation FACE, France Télévisions et UP (ex chèque déjeuner) et d’autres, est d’autant plus importante que la tâche est immense, et qu’il faut enfin que les femmes aient accès à la générosité reconnue des citoyennes et des citoyens !

Dès maintenant, vous pouvez participer à l’opération 8 euros par mois tous les 8, à l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, parce que le 8 mars c’est tous les jours ! Pour cela, rendez-vous tout simplement ici : 

Fondation des femmes

Et sur Twitter, pour diffuser l’opération autour des vous, autour du hashtag #8eurostousles8 

Cela vous reviendra après déduction fiscale à 2,75 euros par mois. Les dons (objectif de la première année 300.000 euros) seront ensuite redistribués aux projets des associations de défense des droits des femmes.

A noter que la Fondation aura également une commission juridique, déjà rejointe par une vingtaine d’avocates et d’avocats, pour aider les associations dans leurs démarches.

Pour en savoir plus, quelques liens :

http://www.aufeminin.com/news-societe/la-fondation-des-femmes-voit-le-jour-et-il-etait-temps-s1766405.html

http://www.lesinrocks.com/2016/03/04/actualite/lancement-dune-fondation-des-femmes-pour-en-finir-avec-les-inégalités-entre-les-sexes-11810263/

http://madame.lefigaro.fr/societe/la-fondation-des-femmes-argent-associations-de-droits-des-femmes-020316-113120

S.G

 

 

 

 

 

#8 mars de la MMF : « tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous marcherons »

DSC_0140C’est le slogan de la MMF qui organisait cette année la manifestation du 8 mars. Très joli parcours, très belle manifestation sous le soleil, environ 5.000 personnes, et une première étape pour aller vers la liberté des femmes, et notamment de celles qui sont sous le joug patriarcal de la prostitution : l’abolition et le vote de la loi, qui passera au Sénat fin mars. Mais tant que tous les enfants n’auront pas le droit de grandir, les femmes ne pourront non plus être libres, il faut encore le rappeler…
Voici donc plus qu’un long discours une longue série de photos, qui j’espère vous plairont (cliquez sur la première, vous aurez ensuite une galerie il suffira d’appuyer sur flèche droite pour que ça défile)

S.G
PS : et en ce #8 mars, je remercie Elaine Audet, qui a mentionné mon blog en des termes très agréables à lire sur Sisyphe 

#STOPaudéni ! dénonçons la culture du viol, aidons les victimes !

« Imaginons que vous croisiez une femme s’agrippant désespérément au bord d’un précipice. Sous elle, le vide — sans aide elle ne pourra pas remonter, elle finira par tomber et s’écraser au sol.
Que faites-vous ?
Vous l’aidez bien sûr, vous lui tendez la main pour la secourir. A aucun moment il ne vous viendrait à l’idée de passer votre chemin en la laissant se débrouiller, ou pire de lui écraser les mains d’un coup de talon pour lui faire lâcher prise.
Pourtant c’est exactement ce qui se produit pour une immense majorité de victimes de viol et d’agressions sexuelles.
Car ignorer la parole de la victime, la mettre en cause, lui demander si « elle ne l’a pas un peu cherché », si « elle est sûre que c’était un viol » ou « pourquoi elle ne s’est pas débattue », ne pas lui tendre la main pour l’écouter, l’aider, la soutenir et reconnaître la gravité de ce qu’elle a subi, c’est se conduire exactement comme si l’on refusait de tendre la main à quelqu’un qui risque de tomber dans le vide. »

A l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, l’association Mémoire traumatique et victimologie présidée par Muriel Salmona lance une campagne « Stop au déni«  destinée à remettre le monde à l’endroit : les coupables à leur place, celle d’agresseurs et criminels, et les victimes à la leur, celles de victimes pour lesquelles la solidarité nationale et humaine doit s’exercer.

L’association lance donc une campagne de communication avec un dossier de presse explicatif très bien fait et très complet que vous pouvez télécharger ici : StopAuDéni_DossierDePresse

A partir de ce soir 22h, vous pourrez voir sur la page Facebook de l’événement un clip vidéo de la campagne à diffuser largement : https://www.facebook.com/events/443980902400341/?ref=ts&fref=ts

Et une campagne Twitter #stopaudeni où vous pouvez vous exprimer pour remettre le monde à l’endroit !

Aujourd’hui, ce crime qu’on ne dénonce trop souvent que lorsqu’il est une arme destinée à atteindre les hommes pendant les guerres, est une guerre quotidienne faite aux femmes et aux enfants. Le déni qui l’entoure et l’absence de reconnaissance et de soutien aux victimes qui est encore la règle sont à la mesure de la gravité des actes, et aussi la condition de leur reproduction. En ne soignant pas les victimes, on prépare une société d’hommes violents/violeurs et de femmes victimes, condamnées à revivre, dans leur mémoire ou parfois dans la réalité, les traumatismes subis. (Pour comprendre les mécanismes qui provoquent cela, lire « Le livre noir des violences sexuelles » de Muriel Salmona et ici et )
C’est donc massivement qu’il faut retourner la culpabilité et la responsabilité collectives. Les victimes ne sont pas les coupables, ce n’est pas à elles de changer la société. C’est aux coupables d’arrêter, et à la société de l’exiger d’eux. C’est à la société d’aider les victimes, pour qu’elles puissent mener une vie digne qui sorte de la survie. Ainsi, on peut mener toutes les politiques d’égalité professionnelle qu’on veut, de lutte contre les stéréotypes, tant que la famille sera le premier lieu où s’exerce la violence contre les personnes, contre les femmes massivement, contre les enfants peut être encore plus massivement, il ne faut pas espérer qu’un jour les filles puissent s’épanouir à leurs justes capacités. Mettre fin au déni, c’est donc le préalable à toute volonté d’établir une société juste, de liberté, égalité et de « Care », de solidarité envers les personnes vulnérables. Ainsi l’article premier de la déclaration universelle des droits humains dit : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Il est temps de moderniser ce dernier mot et de dire que TOUS les êtres humains, doivent agir, toujours, envers les autres humains, (et aussi la plupart du temps envers les êtres vivants en général), dans un esprit de respect de leur liberté, égalité, dignité, et d’empathie réciproque, que cette dernière ne soit plus réservée à une moitié de l’humanité. Pas de justice, pas de paix ! #Stopaudéni Sandrine GOLDSCHMIDT

8 mars : c’est beau une manif la nuit !

Bon, il pleuvait, y avait pas tant de monde que l’an dernier (manif post élections et ministère), mais c’était une manif du 8 mars, donc importante, et surtout, c’était à la tombée du jour, et c’est joli pour les photos. Brève galerie

Sister siders : hommage à Nina Simone vendredi et samedi soir à L’Entrepôt

caesistersiderCette année, je n’aurai pas le temps de faire un programme des événements autour du 8 mars. Mais le site du ministère des droits des femmes a mis en place une carte interactive visible ici : http://carte-droits-des-femmes.fr/. Par ailleurs, le ministère lancera le 8 un site #8marstoutelannée avec un calendrier des événements organisés jusq’au 8 mars 2014 (qui sera évolutif).

Et je rappelle que la thématique 2013 de l’Onu est la lutte pour l’élimination des violences des hommes contre les femmes. La 57e session de la Commission de la condition des femmes, se tient du 4 au 15 mars 2013 au siège des Nations Unies à New York, sur ce thème (suivez le hashtag #CSW57. sur twitter). A Paris demain soir la manifestation traditionnelle se déroulera à partir de 18h30 de Place Stalingrad à Bastille, à noter l’appel à manifester d’un collectif de féministes et de lesbiennes contre l’impunité des violeurs, contre le patriarcat et la guerre : contreviolsrwanda.info

keepersofkaAprès la marche, je voulais donc vous parler d’un autre style de lutte, par la musique : le collectif Sister Siders, dédié aux projets Afro Alternatifs portés par des musiciennes, organise à l’Entrepôt deux soirées (dans le cadre du festival women’s roads) vendredi et samedi à partir de 20h en hommage à Nina Simone. Avec  Cae dont je vous ai déjà parlé qui se produira avec son guitariste Hervé Samb, et le groupe vocal Keepers of Ka (Cae, Kadja Nsé, Ferricia Fatia, Silex, Habiba Schulz), ensemble vocal afro-alternatif.

Au coeur de leur démarche, « une réponse à l’invitation faite par l’auteure Audre Lorde dans son ouvrage « Sister Outsider », qui constitue le socle de notre réflexion ». Elles explorent trois dimensions dans ce collectif à découvrir et surtout à écouter : afro-alternatif, sororité et diaspora. En particuler, tenter l’expérience de la sororité dans un milieu musical dur et individualiste, est un joli défi que ces artistes relèvent depuis plusieurs années déjà (puisque je vous en parlais dans mon premier billet en 2009, ici).


www.keepersofka.com
www.sistersider.com

Le corps des femmes n’est pas une marchandise

Voici les images de la manifestation du 8 mars, et plus particulièrement du rassemblemet abolitionniste de la fin de manif.
Je ne dirais qu’un mot : « ni à vendre, ni à prendre, le corps des femmes, n’est pas une marchandise ». Ce sont les femmes qui le disent.
Bon visionnage !

Et si vous voulez en savoir plus, voici nos arguments, pour l’abolition, c’est à dire la fin de toutes les mesures répressives à l’encontre des personnes prostituées, l’interdiction d’achat d’acte sexuel, et des moyens massifs pour la réinsertion des personnes prostituées, à lire ici : https://sandrine70.wordpress.com/2012/03/13/pour-les-personnes-prostituees-contre-le-systeme-prostitueur/

Les femmes dans la création contemporaine

Ce week-end, je serai à Marseille, pour la clôture d’une semaine artistique consacrée à la création contemporaine des femmes, avec chaque jour une artiste à l’honneur.

Cette manifestation a été organisée, dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes :  « sur le territoire du 3ème arrondissement de Marseille, un des principaux poumons culturels de  la ville », par La Collective, association fondée par  les artistes Françoise Sémiramoth et Gilles Benistri, et propose une programmation d’arts visuels contemporains visant à mettre en évidence la place des femmes dans la création contemporaine.

J’ai été invitée à y parler donc de ce sujet lors d’une table-ronde samedi à 17h…à quel titre? En tant qu’organisatrice du festival féministe de documentaires Femmes en résistance, je n’ai guère d’avis sur l’art contemporain…mais je peux parler de la place et des rôles des femmes dans la création cinématographique. Pas de façon universitaire ou scientifique, mais par le fruit d’une décennie d’observation du cinéma, avec en tête la question du genre. C’est un sujet qui me tien à coeur, et je pense l’aborder par deux biais complémentaires : celui de l’argent, de l’organisation professionnelle du secteur et celui de la représentation des femmes au cinéma – où comment l’esthétique véhicule un modèle de société progressiste ou rétrograde.

D’abord, pour comprendre l’aspect économique, il faut s’interroger sur la place des femmes dans le cinéma. Quels métiers occupent-elles ? Ont-elles accès, et plus qu’avant, à la réalisation, l’écriture ? Participent-elles à l’équipe technique ? Au montage ? Aux processus de décisions financiers ?

Les femmes, traditionnellement, ont surtout été scriptes et monteuses. Aujourd’hui, elles sont, en France, plus souvent réalisatrices (11%) ce qui est presque le double des autres pays occidentaux, et fait qu’on crie souvent cocorico. Elles sont encore peu nombreuses dans les équipes techniques (chef op’, son, lumière), alors même qu’elles sont parfaitement capables physiquement de porter le matériel. Enfin, si elles sont de plus en plus nombreuses en écoles de cinéma -environ la parité- elles ne reçoivent qu’une infime minorité des financements.

En effet, dans un monde du cinéma où l’argent conditionne souvent la production -et surtout aujourd’hui la distribution des films, la situation est-elle égalitaire entre femmes et hommes ? Peut-on se satisfaire, en tant que programmateur ou programmatrice, de répondre -ce que j’ai entendu souvent : je suis égalitaire, je ne regarde pas le sexe du réalisateur avant de sélectionner un film, mais uniquement sa qualité ? Dans un pays où l’esthétique cinématographique est souvent le critère absolu de la critique, qu’en est-il ?

La place des femmes dans la production et la réalisation

Dans les faits, de nombreuses réalisatrices, n’ont pas accès à de gros financements de fiction, à part quelques exceptions. Elles se tournent, grâce à la légèreté du matériel, qui n’est plus si cher à acquérir, vers l’auto-production. et vers la diffusion en festivals. Elles montent des films de bric et de broc, et souvent, faute de réseaux, leurs films n’ont pas accès aux grands festivals ou aux salles. Le revers de la médaille, c’est que si cela n’empêche pas de créer, cela ne rend pas plus visible. Car quelques films excellents, comme Stella de Sylvie Verheyde, sont reconnus comme tels à leur sortie, puis disparaissent des palmarès de l’année. Et on en entend plus parler. Le succès n’est donc pas garant d’une facillité pour un deuxième film…

Même de grandes réalisatrices, comme Pascale Ferrand, ont parfois eu du mal à obtenir le financement de leurs films. Or, ou parce que, les films qui obtiennent les financements, sont extrêmement formatés sur « ce qui marche ». Et ce qui marche, dans l’histoire du cinéma, c’est « des films d’action », « des films sentimentaux bleuettes… », etc… Ainsi, les stéréotypes véhiculés par le contenu sont des critères du financement. Les décideurs et les réalisateurs étant majoritairement des hommes, les critères esthétiques du cinéma ayant été déterminés par des hommes, quelle place reste à une autre création ? A une vraie création ?

En résumé, la question économique et de pouvoir au sein du secteur a-t-elle une influence sur le type de films réalisés par des femmes ? Entre fiction et documentaire ? Entre fiction grand public ou d’auteur-e-s ? Et à leur accès au « marché » du cinéma ?
Ce qui mène à la seconde partie d’une réflexion qui me tient particulièrement à coeur : en conséquence de ce contexte, que filment les femmes ? Quelle place les femmes occupent-elles dans le contenu de la création cinématographique contemporaine ? Comment les femmes sont-elles représentées à l’écran ? L’image des femmes au cinéma ne véhicule-t-elle pas une politique réactionnaire et contraire au principe d’égalité entre les femmes et les hommes ?

Hollywood et le cinéma, l’invention de la femme-objet ?

Pour comprendre les images du cinéma, il faut revenir sur son histoire : éclos au début du XXe siècle -donc aussi au moment où émerge fortement la revendication suffragiste, il pourrait être un outil formidable pour une représentation égalitaire de la société. Une femme, Alice Guy, a été la première réalisatrice de fiction, d’ailleurs. Elle a été totalement écartée de l’histoire du cinéma, alors qu’on se souvient de Georges Méliès jusque dans les grandes productions hollywoodiennes.

Ainsi, ce qui aurait pu être un outil de progrès féministe, s’est transformé en outil conservateur. Le cinéma qui devient dominant, la fiction hollywoodienne, est très stéréotypé et marqué par un code de censure puissant. En termes de genre, de classe et de race, il est un outil ultra-conservateur pour ne pas dire réactionnaire. Ainsi, pour parler des femmes, elles sont devenues des objets au cinéma, et de plus en plus au fur et à mesure que la publicité a pris le pouvoir sur la culture.

Un premier curseur – le nombre de femmes réalisatrices mentionné tout à l’heure, est important. A l’époque où Delphine Seyrig tourne « Sois belle et tais-toi » interrogeant des actrices américaines sur leurs rôles, quasiment seulement des hommes écrivent et réalisent des films. On ne s’étonne donc qu’à moitié que les femmes n’y soient que des faire-valoir de grands héros masculins. Qu’elles soient moins payé-e-s. Qu’on retienne essentiellement le glamour, l’attirance de leur corps et pas leur personnalité ou leur action dans le film. Elles n’ont jamais de grands rôles centraux.

Aujourd’hui, qu’en est-il ? Il y a plus souvent des premiers rôles pour des femmes, certes. Il faut bien renouveler les histoires. Mais même dans des films avec plusieurs femmes au centre, si l’on analyse en détail, il y a peu d’évolution. Même dans de nombreux films réalisés par des femmes, le sujet principal de préoccupation reste l’homme. Bien sûr, il y a des exceptions, je pense à Stella, ou Louise Wimmer, ou aux films de Jane Campion.

Alors pour montrer que ceci n’est pas une simple impression de féministe, il y a l’insuffisamment célèbre « Bechdel Test ».  Un film passe le bechdel test si :

-il y a plus d’une femme dans un film

-il y au moins deux femmes qui se parlent

-elles se parlent d’autre chose que d’hommes (leurs mari, père, fils, frère, ami…)

Et aujourd’hui comme il y a quelques décennies, le constat est accablant. Un chiffre : sur les 9 films nominés aux Oscars, seuls deux le passaient. Lesquels ? un film qui parlent essentiellement des femmes, La couleur des sentiments, et « The descendants », le film avec George Clooney. Tous les autres, y compris The Artist, ne le passent pas.

Je n’ai pas fait le test avec les César, puisque je n’ai pas vu suffisamment des films nominés. Mais si l’on prend le film qui a eu le plus de succès en France l’an dernier, Intouchables, malgré la présence de personnages féminins qui se parlent entre elles, elles ne se parlent que des deux héros, des hommes.

Une culture gangrenée par la publicité et la pornographie

Le plus terrible, pour moi, est comment la publicité et la pornographie qui l’inspire influent sur la culture. Ainsi, malgré plus d’un siècle de représentation des femmes en images animées ou fixes au travers de la publicité et des magazines, il y a une représentation dominante, et une gangrénisation par la « culture » pornographique, qui vient multiplier la règle millénaire de mise à disposition du corps des femmes au service de la sexualité des hommes. Si vous faites attention aux affiches, vous vous rendrez compte non seulement que le corps des femmes est transformé, corrigé, donc violenté : par la chirurgie esthétique (vous avez peut-être entendu le témoignage d’Emmanuelle Béart à ce sujet, qui explique comment les femmes sont aiguillées à trouver une solution à leur manque de confiance en elles ou d’estime de soi par la chirurgie esthétique, et cela à un niveau sans équivalent dans le show biz), le maquillage, et photoshop. Le corps des femmes est en outre morcelé : Infidèles, Hasta La Vista, sont des exemples récents flagrants de sexisme :  les femmes sont des jambes, pour le plaisir des hommes . Dans le film porno il y a en outre ce qu’on appelle le cadrage porno du nombril au haut des cuisses avec au centre le sexe. Il y a sinon des dos, des corps entiers parfois…mais très très souvent, il manque juste un petit détail…la tête !!
Les femmes n’ont pas de corps entier -leur corps est découpé comme de la viande. Et elles n’ont pas de tête. Jusque dans des représentations accompagnant des manifestations féministes. Pour dire à quel point l’imaginaire de toutes et tous est pollué par cette invasion d’images (en outre véhiculée en masse par les magazines féminins).

Or, je l’ai déjà dit ici. Qu’est-ce qu’une femme sans tête ? C’est une morte. Qu’est-ce qu’une morte en survie ? C’est un objet. Qu’est-ce qu’un objet ? C’est une chose qu’on peut acheter, tordre dans tous les sens, avoir à disposition.
Alors tout est-il si catastrophique dans la représentation et la création contemporaine ?
Existe-t-il des voies vers la liberté et une autre représentation ? Que faire face à cela ?

Peut-on représenter les femmes ?
Oui, je pense qu’il y a des autres représentations possibles. Qu’il nous faut y travailler, parce qu’on est très loin de savoir faire. J’explorerai demain dans la troisième partie de ce papier, quelles sont celles qui me viennent à l’esprit : la parole, le documentaire, l’action collective. D’où l’importance de manifestations comme celles-ci.

S.G

La Collective a invité SAFFIR, galerie nomade et la Galerie Paradis à participer à cette programmation nommée « Contemporaines ».

programmation vidéo réalisée avec La  Collective au Studio de la Friche de la Belle de Mai 41 rue Jobin 13003 Marseille du lundi 12 au samedi 17 mars de 16 à 19h30

8 jours, 8 artistes, 1 ou 2 artistes par jour.

Artistes :

Claire Dantzer,

Gasc Démolition,

Emmanuelle Sarrouy-Noguès,

Françoise Sémiramoth,

Javiera Tejerina-Risso,

Mélanie Terrier

Megalo

Manifestation du 8 mars : « abolition, pour la liberté sexuelle !

Bon, après les FEM, hier soir, qui ont connu un vaste succès -Cigale comble- et une ambiance mouvementée, à la hauteur de la vivacité du mouvement féministe, c’était la manifestation du 8 mars. Nous avons diffusé les cartes et les tracts du manifeste pas de justice pas de paix (vous pouvez d’ailleurs voir le diaporama de la diffusion du film à la Cigale ici : http://pasdejusticepasdepaix.wordpress.com/2012/03/08/pas-de-justice-pas-de-paix-fem-8-mars/), et nous avons vécu un grand moment de solidarité féministe en fin de manif. Un grand rassemblement abolitionniste s’est fait devant le génie de la Bastille. Face à ceux qui affirment être féministes en dénonçant le fait que vouloir pénaliser le client serait une violence contre les femmes (?!), nous avons répondu que non, ce ne sont ni les féministes qui sont violentes contre les prostituées, ni les discours abolitionnistes qui sont responsables de la mort de celles-ci. C’est la violence sexuelle, c’est la prostitution, tout simplement, c’est la société prostitueuse…
Alors nous avons dit haut, et fort, chanté même « pas à vendre, pas à prendre, le corps des femmes n’est pas une marchandise », pendant une bonne vingtaine de minutes, ce qui à largement couvert le bruit des parapluies rouges…

C’était une première, la revendication abolitionniste au coeur du 8 mars, ce n’est pas la dernière !

Car la liberté sexuelle, c’est sans argent, ni proxénète, ni client…

Je vous laisse découvrir ces belles photos de Christine, qui montrent bien notre engagement, pour toutes les femmes, et pour tous les êtres humains, pour une société juste et solidaire.

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Les rendez-vous parisiens du 8 mars : abolition, pas de justice, pas de paix !

Quelques rapides rappels pour aujourd’hui :

La manifestation à l’appel du CNDF c’est à 18h30 à Nation, arrivée Bastille ! Voici le début du communiqué officiel d’appel à la manifestation :

 « L’ EGALITE SE CLAME AUSSI DANS LA RUE

8 mars. Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Journée de solidarité avec les femmes qui se lèvent et combattent partout de par le monde, notamment celles qui sont au cœur du printemps arabe.

De lutte, vous avez bien lu ! Oui, car les femmes, surtout les plus précaires, ont de quoi lutter‘. Lire la suite ici : http://www.collectifdroitsdesfemmes.org/spip.php?article347

Ce sera aussi un 8 mars abolitionniste, comme je vous le disais ici : https://sandrine70.wordpress.com/2012/03/06/8-mars-2012-pas-degalite-sans-abolition-de-la-prostitution/

Ce sera enfin un 8 mars « Pas de justice, pas de paix », nous diffuserons la plainte et les cartes postales; L’action du jour, c’est l’envoi aux sénateur-e-s de la plainte et de la video : http://pasdejusticepasdepaix.wordpress.com/

Après la manifestation, ce sera le tour de la marche de nuit, non-mixte : pour clamer notre droit à circuler, de jour, comme de nuit, en sécurité !  Rendez-vous Bastille 20h30 : http://agfeministe.wordpress.com/2012/02/24/marche-de-nuit-non-mixte-ag-exceptionnelle/

Et en prime, les 4 photos de la campagne PJP, ci-dessous :

 

Campagne pour que justice soir rendue aux victimes de viol : Jour 3, pas de justice, pas de paix

Il m’a menacée de mort. Je n’ai pas porté plainte. Chaque année en France, 70.000 femmes ne portent pas plainte pour le viol qu’elles ont subi.

La 3ème photo de la campagne est visible sur le blog du manifeste Pas de justice, pas de paix.

Demain,vous sera proposée une action que vous pourrez faire depuis votre ordinateur, pour montrer votre détermination à permettre que justice soit rendue aux victimes de viols en France ! Seule une mobilisation massive permettra de faire bouger les choses !

D’ici là, vous pouvez toujours signer la pétition : http://lapetition.be/en-ligne/petition-10319.html,

rejoindre la page Facebook : http://www.facebook.com/pages/Manifeste-pas-de-justice-pas-de-paix/339714649387698, et faire suivre à vos contacts !

L’action se poursuivra mercredi à la Cigale à l’occasion de Feministes en mouvements, où vous pourrez voir un petit clip video de présentation de l’action. Et dans les semaines et les mois qui viennent !

Pas de justice, pas de paix