Women against Trump

Wonderful weather and light in Paris for a great demonstration. To support the hundreds thousands of women who marched in The US of A.

Très beau temps et lumière à Paris ce samedi pour une belle manif’ de soutien aux dizaines, centaines de milliers de femmes ayant défilé contre le nouveau Président Donald Trump.

Galerie de photos  : vous pouvez cliquer sur chaque photo pour les voir en grand.

Revue de presse : Rosen en marche et soutien féministe à Najat Vallaud-Belkacem

Ouf ! Najat Vallaud-Belkacem devient la personnalité politique de gauche préférée des FrançaisEs, selon un baromètre exclusif CSA-Les Echos. C’est heureux, ce soutien face à l’infâmie et l’innommable dont elle est l’objet d’une partie de la presse française et par certains internautes…

Les féministes la soutiennent évidemment aussi. Voici le communiqué publié aujourd’hui par de nombreuses associations (et auquel évidemment je m’associe).

Depuis sa nomination au ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud Belkacem subit une volée d’attaques et d’injures sexistes, racistes, misogynes, émanant à la fois de certains membres du personnel politique, de certains médias, de certains sites internet, de certains individus ou groupes s’exprimant sur les réseaux sociaux.

Elle est attaquée et injuriée sous divers angles : pour ce qu’elle pense, pour ce qu’elle a fait en tant que ministre des droits des femmes, pour ce qu’elle est, une jeune femme française d’origine marocaine. Sont ainsi visés ses idées, son action, son parcours, sa personne.
Nous tenons à affirmer notre entière solidarité avec Najat Vallaud Belkacem, conscientes qu’à travers elle, est aussi gravement mis en cause ce que doit être l’égalité républicaine, c’est-à-dire l’égalité entre les sexes, entre les origines, entre les personnes.

Associations signataires
Féminisme et géopolitique – 40 ans de MLF – Forum femmes méditerranée – Les Chiennes de garde – Collectif Féministe Contre le Viol – Libres MarianneS – Réussir l’égalité femmes-hommes – Ligue du droit international des femmes – Réseau féministe Ruptures – Fit une femme un toit – Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir – Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes – Le monde à travers un regard – Femmes solidaires – Le Planning Familial de Paris – Elles aussi – Association nationale des études féministes – Assemblée des Femmes – Elues contre les violences faites aux femmes – Fédération nationale Solidarité Femmes – Du côté des femmes – Fédération GAMS – Osez le féminisme ! – Féministes en mouvements

 

Par ailleurs, voici quelques bonnes nouvelles de Rosen Hicher, qui marche pour l’abolition de l’esclavage sexuel et pour la pénalisations des clients-prostitueurs : elle a bien commencé sa marche hier, et la presse parle déjà abondamment d’elle. Et ce n’est qu’un début !

Voici quelques articles déjà parus, jusqu’aux Etats-Unis et au Japon ! :

http://www.japantimes.co.jp/news/2014/09/04/world/crime-legal-world/ex-prostitute-marches-on-paris-for-law-to-criminalize-clients/#.VAi9bfl5NOk

http://www.globalpost.com/dispatch/news/afp/140903/ex-prostitute-marches-law-criminalise-clients

http://www.elle.fr/Societe/News/Une-ex-prostituee-entame-une-marche-en-faveur-de-la-penalisation-des-clients-2760970

http://www.liberation.fr/societe/2014/09/02/la-prostitution-est-une-drogue-puis-une-mort-lente_1092355

http://www.lhebdo17.com/actualite/PROSTITUTION-:-Rozenn-Hicher-marche-contre-la-prostitution.-3930.html

http://www.sudouest.fr/2014/09/03/charente-maritime-une-ancienne-prostituee-marche-pour-l-abolition-de-l-esclavage-sexuel-1659682-1531.php

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Terriennes/p-16162-Accueil.htm

http://www.emma.de/artikel/rosens-langer-marsch-gegen-prostitution-317693

 

Documentaires : La petite Roquette, luttes des femmes LIP et Kate Millett

Trois événements à ne pas manquer en huit jours, trois projections très intéressantes…on pourrait se demander pourquoi tout en même temps, mais contentons-nous de nous réjouir…

Dès demain soir au Nouveau Latina (20, rue du Temple) à 20h, la projection de « La petite Roquette », documentaire de Guillaume Attencourt sur la prison de femmes qui accueillit de 1836 à 1974 des femmes en détention préventive ou condamnée à des peines de prison de moins de 1 an.

La séance aura lieu en présence de Nadja Ringart, sociologue et féministe, qui a été détenue à la petite Roquette trois mois en préventive pour des raisons politiques avant d’être mise en liberté provisoire puis condamnée à 6 mois avec sursis. Elle a d’ailleurs écrit dans le cadre du mouvement de libération des femmes un texte sur la prison : « toutes ces femmes…une caricature, la prison », que vous pouvez retrouver dans les « Textes premiers » édités à l’occasion des 40 ans du mouvement .

Un petit extrait : « Ce n’est pas non plus de la même façon qu’un homme et une femme arrivent en prison. La population pénale féminine est différente. On trouve beaucoup plus de petits coups dans lesquels lesfemmes sont entraînées directement par le mari ou par isolement qu’elle ne peuvent assumer. Sans sparler de celles qui viennent se réfugier là contre le froid ou le mari pour quelques mois d’hiver, il est très rare qu’elles soient enfermées pour un délit dans lequel elles sont seules impliquées ou qu’elles ont seules organisé ». (publié à l’origine dans Partisans « libération des femmes année zéro »).

Deuxième projection importante, jeudi soir à Créteil, un film de Et en présence de Kate Millet, féministe « historique » américaine et auteur de « Sexual Politics », qui est cette année l’invitée d’honneur du festival.

« Three Lives », le documentaire réalisé en 1971 par Kate Millett sera projeté : c’est le portrait de trois femmes qui parlent de leur vie, « évoquent les conflits passés, les décisions et les conséquences de leurs actions qui les mènent à se réaliser en tant que femmes ».

La projection sera précédée d’une rencontre avec Kate Millett, animée par Christine Lemoine de la librairie Violette and co.

Enfin, à ne pas manquer non plus, à l’occasion de la semaine des Arts à Paris 8, la projection-rencontre « Images des LIP, lutter au féminin ».

C’est de 14h à 17h30, amphi Y. La rencontre sera animée par Hélène Fleckinger, enseignant-chercheuse en cinéma. Ca devrait donc être très intéressant. Toutes les infos complémentaires sont dans le flyer ci-dessous !

Un féminisme sans vague-arrière (à l’âme)

IW8Parfois, la tournure que prend la représentation du féminisme dans la société et jusque dans les manifestations de rue nous donne un peu du vague à l’âme. Quand d’un coup, se revendiquent féministes les tenantEs d’une pensée qui selon nous reproduisent le système de domination patriarcale. Quand on veut nous faire croire qu’il y a un « nouveau féminisme » et qu’il s’agirait simplement de courants, et non de divergences profondes entre un féminisme d’une part, et un anti-féminisme de l’autre, qui est d’autant plus efficace qu’il prend les atours et les mots du premier (voir l’appropriation -judicieuse parce que la formule initiale est insuffisamment précise mais n’est qu’une formule et non une pensée- du « mon corps m’appartient » par le néolibéralisme patriarcal : puisque mon corps m’appartient je peux le vendre…d’où la nécessité de préciser « mon corps c’est moi » et je suis inaliénable..).

Les plus grandes penseuses féministes sont souvent restées peu connues. Cela fait partie du système oppresseur : si l’on ne diffuse pas la pensée qui conteste l’ordre établi, on l’empêche de se répandere. Forcément la transmission ne se fait pas, et vague après vague, les femmes doivent tout recommencer. C’est le cas de Maria Deraismes (1823-1894), oratrice, dramaturge et journaliste républicaine et anticléricale. Ses textes furent édités sous le titre « Eve dans l’humanité’. Elle avait fondé l’hebdomadaire « Le droit des femmes » et l’organisation féministe « L’association pour le droit des femmes ». Nicole Pellegrin, dans son anthologie « Ecrits féministes, de Christine de Pizan à Simone de Beauvoir », décrit son apport -très original pour l’époque, de la façon suivante :

« Son originalité s’exprime plus encore dans la défense des droits féminins au plaisir sexuel -un sujet tabou- et dans ses condamnations, explicites et réitérées, de la prostitution, dont elle fait moins une « plaie sociale » et un problème d’hygiène publique qu’un sous-produit du patriarcat »

En clair, on est il y a 150 ans dans les mêmes problématiques qu’aujourd’hui. D’un côté ceux qui prétendent qu’il faut réglementer la prostitution « pour des questions de santé et d’hygiène », de l’autre celles et ceux qui font le lien avec le patriarcat, la domination masculine qui ravage la santé des personnes prostituées et va à l’encontre de la dignité humaine.

Voici ce qu’elle écrit, qui remet les pendules à l’heure et le monde à l’endroit :

« L’Occident favorise la prostitution, en d’autres termes le commerce de la chair humaine elle viole en même temps la liberté et la dignité de l’être conscient. […]

La prostitution régie par l’Etat réduit à néant les principes de justice, de droit, de solidarité sur lesquels s’appuient les sociétés modernes. Le mépris de la loi, dans ce qu’elle a de plus auguste et de plus sacré, est quotidiennement autorisé.

En effet, dans l’esprit de la loi, toute peine, tout châtiment infligé a toujours comme but la moralisation présumée du condamnée, lors même que les moyens expiatoires employés sont défectueux. Or, le contraire arrive dans la prostitution patronnée par l’Etat, la délinquante est considérée comme incurable et loin de s’efforcer à la moraliser, on l’oblige à récidiver d’office. C’est ainsi qu’une jeune fille, une femme appréhendée sur la voie publique pour excitation à la débauche, est immédiatement inscrite comme devant continuer à se prostituer, suivant la volonté des passants. Dans ce cas, c’est l’Etat qui est récidiviste ».

NDLR : ici, elle dénonce le fait qu’il y a des zones réservées à la prostitution : l’activité n’est pas interdite, mais est délinquante celle qui « racole en dehors des clous ». On la remet sur le trottoir « dans les clous ». C’est donc comme aujourd’hui, avec le délit de racolage…elle ne soutient donc pas que les femmes qui se prostituent sont délinquantes, mais critique l’attitude de l’Etat à leur égard.

« La société croit se justifier en arguant qu’il n’existe ici ni jugement, ni condamnation, que c’est simplement un règlement de police, une mesure administrative, dont l’objet est d’assurer l’ordre public et la décence extérieure (NDLR : toujours vrai avec la loi Sarkozy / racolage passif…)« 

(…)

Qu’on avoue donc franchement que c’est une façon ingénieuse, mais absolument criminelle, de satisfaire la dépravation des hommes; et le comble de l’impunité, c’est que l’homme complice reste indemne. Evidemment, si les femmes étaient pour quelque chose dans l’élaboration des lois, cette iniquité scandaleuse n’eût jamais eu de réalité.

(…)

Deux solutions se présentent : ou les hommes peuvent régler leurs moeurs et s’en tenir au mariage; ou il faut déclarer les moeurs libres pour les deux sexes avec une égale responsabilité des deux parts : recherche de la paternité, etc.

Elle discute ensuite de ces pseudo « besoins sexuels des hommes » en disant que la nature n’y est pour rien et que l’homme social est bien capable de se contrôler. S’il ne le fait pas, donc…

« A quoi nous en prendre, si ce n’est au gaspillage des forces mal gérées en humanité ? Et qui est responsable de ce gaspillage si ce n’est l’éducation sotte et coupable donnée à la jeunesse masculine ? ».

Conclusion de tout cela, qui est un vrai ancêtre de manifeste abolitionniste ( 1- suppression du délit de racolage, 2-punition du vrai responsable, 3-éducation à une vraie liberté sexuelle pour tout le monde – il ne manque que les alternatives à la prostitution) :

« La prostitution est une tache, une ignominie séculaire qu’il faut au plus vite faire disparaître sous peine d’immobiliser le progrès »

(…)

Pour venir à bout de cette plaie sociale, il est nécessaire qu’une protestation publique se produise avec éclat; il n’y a plus à invoquer la question d’hygiène, la science médicale a fait justice de ces erreurs, elle a démontré par une série d’exemples probants que la réglementation était plus funeste que favorable à la santé publique ».

Conclusion :

« Considérant que la prostitution à laquelle l’Etat prête son appui est le plus grand outrage fait à la conscience humaine,

Considérant tous les maux sociaux qui en résultent;

Je demande que les femmes étrangères, dont les pays sont soumis à ces honteux règlements, s’unissent aux femmes françaises, pour réclamer l’abolition de la police des moeurs ».

Elle a prononcé ce discours dont je vous livre les meilleurs passages au Congrès du droit des femmes en juin 1889.

Aujourd’hui, 125 ans après, nous allons obtenir cette abolition en France. Elle avance aussi en Europe. Que de temps il aura fallu depuis Maria Deraismes ! Et que de résistance au backlash il nous faut avoir ! Car ce que n’avait peut-être pas prévu cette grande féministe, c’est la force de l’obscurantisme, qui vise à faire perdurer cet outrage à la conscience humaine. Et je voudrais que ceux qui, à Amnesty International, tentent aujourd’hui de faire passer l’idée que la prostitution ne serait pas une atteinte aux droits des femmes mais serait un « droit de l’homme », lisent et relisent ces mots écrits 100 ans après la révolution française.

Aujourd’hui encore donc, il faut lutter. Et des femmes remarquables le font à travers le monde, dont des survivantes de la prostitution avec un immense courage : Rebecca Mott, bien sûr qui nous rappelle l’évidence (« this is torture) concernant la prostitution, et Rachel Moran, qui en ce 8 mars, s’adressait aux Norvégiennes dans un discours à écouter.

Cliquez ici pour voir la vidéo (c’est en anglais)Elle s’adressait aussi à Amnesty. Et rappelait elle aussi quelques évidences, et posait quelques questions à l’organisation internationale :

– « Ce qui se passe dans les bordels n’a rien à voir avec de la sexualité et rien à voir avec du travail. C’est de l’oppression ».

– « Quand les droits des femmes ont-ils cessé d’être des droits humains » ?

J’ajouterais : quand les droits des femmes seront-ils enfin des droits humains ?

S.G

 

 

 

 

 

 

8 mars : photos de manif ensoleillée #stopaudeni

DSCF6205Une manif’ pour la journée internationale des droits des femmes sous un air printanier ça fait du bien. Alors nous n’étions pas des dizaines de milliers, mais tout de même, c’était une belle journée pour manifester, et nous étions plus nombreuses et nombreux que ceux de Belleville (« 8marspourtoutes », avec le STRASS).

Voici donc quelques photos, et deux liens qui viennent compléter mon article d’hier sur la campagne #stopaudeni de l’Association mémoire traumatique et victimologie :

-une pétition à Christiane Taubira ministre de la justice pour « FAIRE APPLIQUER LA LOI AFIN QUE LES VIOLS ET AGRESSIONS SEXUELLES SOIENT RECONNUS PAR LES TRIBUNAUX : ICI

-Un article qui met en avant le scandale du silence fait sur les violences et viols commis à l’encontre des enfants : ICI

-Des ressources pour mieux comprendre : ICI

IVG : images de manif’

IMG_6478Jusqu’à 40.000 personnes ont défilé dans toute la France en soutien aux Espagnoles, entre 15 et 30.000 à Paris, c’est rare de voir autant de monde (et autant de monde qu’on ne connaît pas) dans une manif féministe à Paris, et il paraît qu’à Madrid et dans toute l’Espagne la mobilisation a été à la hauteur.

Partout donc, les femmes sont prêtes à retourner dans la rue s’il le faut pour défendre ce droit acquis mais qui -comme tout droit des femmes- disait Beauvoir, risque d’être remis en cause. Voici quelques photos de la manifestation, il faisait beau, c’était beau, Paris, alors j’en ai fait pas mal

 

Soutenons le droit à l’avortement ! Rendez-vous le 1er février

abortoLes députéEs de l’Assemblée nationale sont en train d’examiner le projet de loi du gouvernement sur l’égalité femmes-hommes.
Pour avoir une vision féministe critique de ce projet (elles l’ont examiné de plus près que moi), voici le communiqué de presse du Cndf (Collectif national droit des femmes) : Une égalité femme-homme encore inachevée.

Il précise les mesures prises et leurs limites. Les deux points phares dont il a été beaucoup question ces temps-ci concernent d’abord le congé parental, censé être incitatif pour les pères, avec pour objectif de passer de 18.000 pères qui le prennent aujourd’hui (pour 520.000 mères) à 100.000 en 2017. Il est de fait un peu réduit : à 6 mois pour un premier enfant, sauf si le deuxième parent le prend, auquel cas il passe à 1 an. Et à 2 ans et demie à partir du deuxième enfant, et 6 mois de plus si le deuxième parent le prend. Reste à savoir si la faiblesse de la compensation financière ne fera pas encore et toujours pencher la balance pour choisir de perdre 6 mois de congé plutôt que de perdre trop d’argent, en sachant que dans 80% des cas c’est le père qui gagne plus que la mère (voir le très bon article des « Nouvelles news »).

L’autre mesure qui a fait parler d’elle, c’est la question du renforcement du droit à l’IVG. Dans un contexte européen de recul, avec la loi espagnole contre laquelle les femmes sont en train de lutter (voir plus bas), l’amendement qui supprime la notion de « détresse » dans le droit à l’avortement est bienvenu. En effet, on remplace par une notion neutre : le texte prévoit qu’une femme puisse demander une IVG si elle « ne veut pas poursuivre une grossesse » et non plus parce que « son état (la) place dans une situation de détresse », ce qui était le cas dans la loi Veil de 1975.

Par ailleurs, l’amendement déposé par des députés de droite demandant le déremboursement de l’IVG a été massivement rejeté.DSCF4044

Deux jours après la traditionnelle « marche pour la vie » , je rappelle que l’appellation est trompeuse. Il ne s’agit pas de leur part de défendre la vie mais le contrôle par les hommes de la reproduction, et une forme de haine de la liberté des femmes. Défendre la vie étant beaucoup plus important lorsqu’un enfant est né (lutter contre les violences qu’il subit, mettre en place une société qui lui offre la possibilité de grandir et devenir autonome de la meilleure des façons) et lorsqu’il devient ensuite une femme. J’en parlais ici en expliquant combien la notion de « pro-vie » est rhétoriquement perverse et trompeuse : Moi, je ne suis pas pro-vie.

Nous, qui défendons le droit à l’avortement libre et gratuit, sommes pro-choix.

C’est aussi une inspiration qui ne doit pas nous empêcher de voir les risques d’attaques contre le droit à l’avortement qui se multiplient à l’échelle européenne, d’où la nécessité de se mobiliser massivement le 1er février à Paris, en soutien aux Espagnoles qui organisent un grand rassemblement à Madrid.

Samedi 1er février, jour crucial pour venir dire que nous ne lâcherons rien de nos droits !

C’est le 1er février à 14h00 place Joffre : vous pouvez vous inscrire à l’événement Facebook ici : https://www.facebook.com/events/463766723728171/

Reportage à l’Eurolesbopride, une belle réussite

Le village
Le village

Voici un petit compte-rendu en images et quelques mots sur l’Eurolesbopride, qui s’est terminée hier à Marseille.

Alors que l’Europride n’a pas été à la hauteur des attentes, cette première manifestation a été un succès !

Au fil des jours, le village lesbien s’est rempli, et les conférences ont été très suivies (80 à 100 participantes en moyenne)

Organisée à l’initiative du Centre Evolutif Lilth basé à Marseille (et qui a 200 adhérentes dans toute la France), et avec des associations partenaires, dont la CLF (Coordination lesbienne en France), et avec le concours d’autres organisations comme les LOCs (Lesbiennes of Colors), la rencontre a été marquée de nombreux moments forts qui ont permis de bien mettre en lumière la nécessité d’espaces de réflexions et de convivialité non mixtes…ce qui forcément, n’a pas plu à tout le monde, et montre bien à quel point la lesbophobie est omniprésente. Il semble en effet que l’idée que des lesbiennes féministes veuillent se réunir en non mixité pour discuter entre elles de sujets qui les concernent et en particulier du sexisme omniprésent, provoque systématiquement un rejet qui n’a pas lieu d’être. En effet, se réunir entre soi en associations est un droit et une nécessité qu’il faut toujours réaffirmer. Car c’est la seule façon de pouvoir dire en quoi, jusque dans le mouvement homosexuel, la lutte contre le patriarcat est une nécessité absolue.

DépartretouchéJe n’ai pas pu assister à toutes les conférences, je signalerai quelques moments intéressants : l’analyse de Bernadette Doleux sur la lesbophobie au travail, soulignant comment l’entreprise, sous couvert d’être un lieu de mise en valeur des compétences, est une sorte de caricature des rôles patriarcaux hommes femmes, les uns dans des rôles virils et les autres ultra-féminisés. Toute entorse à ces rôles -a fortiori par les lesbiennes, étant sévèrement réprimée. Des rencontres avec des lesbiennes et féministes venues de toute la France (associations La Lune de Strasbourg, Voix d’Elles à Grenoble, etc.), autour des « Lesbiennes dépassent les frontières », réseau de soutien aux demandeuses d’asile en France, et les rencontres internationales co-organisée par les LOCs et la CLF avec la venue de nombreuses activistes de Méditerranée et d’ailleurs.

Pour nombre d’entre nous le temps fort de la semaine a été la marche de nuit du Palais de Longchamp au Vieux Port. Une manifestation sans sono, mais avec des chants et la Batucadykes, qui a mis l’ambiance sur le trajet. Et les moments de concert aussi. Voici une galerie photos et une vidéo.

En résumé, bravo aux organisatrices, et on revient à Marseille quand vous voulez !

Maintenant, que le gouvernement rencontre les féministes !

arton856Depuis mon article lundi, le gouvernement a donc rencontré les associations de pères se disant lésés, la presse a commencé à se faire l’écho de qui se cachait derrière l’homme en haut de la grue, et les stratégies masculinistes ont été mises au jour.
De plus, le gouvernement a affirmé que la garde alternée ne serait pas systématique, et souhaite favoriser la médiation pénale. Il est donc logique et indispensable qu’il entende maintenant la voix des féministes : la médiation familiale en cas de conflit, ne peut en effet surtout pas concerner les situations de violences faites aux femmes, étant une mise en danger des femmes sous emprise.

Je relaie ici le communiqué de presse du Collectif national droits des femmes qui demande une rencontre (espérons qu’il ne soit pas nécessaire de monter en haut d’une grue pour l’obtenir. Parce que là où un homme a été glorifié, ne doutons pas que des femmes seraient insultées), et quelques articles supplémentaires sur la question des pensions alimentaires très majoritairement impayées, et les stratégies masculinistes.

Le communiqué du CNDF

« Par un geste spectaculaire Serge Charnay vient de relancer le focus sur le « combat des pères ».
En l’occurrence il s’agit d’un père qui s’est vu retirer le droit de visite sur son fils et qui se plaint de ne pas l’avoir vu depuis 2 ans. Celui ci, par son geste, dénonce la prétendue partialité des juges femmes qui attribuent quasi systématiquement la garde à la mère. Il oublie cependant de dire que la majorité des pères ne la réclame pas et que ce sont les mères qui, du fait du non partage des tâches, prennent en charge encore très majoritairement l’éducation des enfants. Il oublie aussi de dire que les situations de garde alternée sont en progression, pas toujours dans les meilleurs conditions pour les enfants d’ailleurs.
En fait, il faut savoir qu’en France, au nom du maintien à tout prix du sacro saint lien familial, il est rare que le droit de visite et l’autorité parentale soient retirés au parent qui n’a pas la garde de l’enfant. De fait Serge Charnay a été condamné en septembre 2012 pour « soustraction d’enfant ». Il a menacé son ex compagne et a été violent contre son beau père.

L’autre père qui a imité son acte était lui accusé par son ex compagne de violences conjugales.

En effet, la famille n’est pas toujours le havre de paix et d’amour que d’aucuns se plaisent à imaginer. C’est en son sein que la plupart des violences sont perpétrées contre les femmes et /ou les enfants dans leur grande majorité, les enquêtes en attestent. Et ces violences laissent des traces de toutes sortes sur les enfants que leurs mères sont parfois amenées à protéger lors d’un divorce.
C’est pour cette raison que quand la garde alternée a été instituée par la loi du 4 mars 2002, les féministes se sont félicitées de son principe mais ont réclamé qu’elle soit interdite en cas de violences perpétrées au sein de la famille, ce qu’elles n’ont pas obtenu. Le problème reste entier et la revendication la même.

Jean Marc Ayraut a réclamé que les associations de pères soient reçues promptement par Christiane Taubira. Ce qu’elle a fait. A l’issue de cette rencontre, elle a suggéré de donner une place plus importante à la médiation pénale dans les conflits familiaux. Nous réaffirmons encore une fois qu’en aucun cas des violences conjugales ne doivent être assimilées à un « conflit familial » et demandons l’interdiction totale de la médiation dans ces situations.

Nous demandons que les associations féministes qui luttent contre les violences faites aux femmes soient reçues aussi promptement par Mme Taubira que l’ont été les associations de pères qui s’estiment sans cesse lésées par les avancées du mouvement féministe en faveur de l’égalité. »

—————————-

A lire aussi le communiqué des Effrontées : http://effrontees.wordpress.com/2013/02/19/cp-le-masculinisme-haut-perche-et-bien-recu/

Sur les pensions alimentaires, cet article des Nouvelles news :Les pensions alimentaires, l’autre pomme de discorde des séparations

pomme de discorde oui, mais pomme d’Adam, puisque ce sont les hommes qui ne la paient pas…

Sur la répartition des gardes, les chiffres d’un Juge aux affaires familiales sur rue89

Et sur les stratégies masculinistes :

Le masculinisme : son histoire et ses objectifs

Le mouvement masculiniste au Québec : l’antiféminisme démasqué

Cineffable, 24e édition : « s’emparer de notre réalité et repenser notre fiction »

Pour sa 24e édition qui se déroulera de mercredi soir à dimanche, Cineffable, le festival lesbien et féministe de Paris a l’ambition de transmettre la culture lesbienne et politique, définie comme « la lutte contre les oppressions de l’hétéropatriarcat ; c’est aussi un lien unissant les écarts et désaccords, à tartiner à l’envi dans l’écoute et le respect de l’autre, plus que jamais indispensables. Notre culture c’est, sur les pas de nos artistes, se réapproprier notre part d’utopie, s’emparer de notre réalité et repenser notre fiction. C’est vous inviter toutes, pendant et au-delà de ces 5 jours, à décoloniser l’imaginaire. »

Un vaste programme dans un festival qui se déroule cette année au théatre de Ménilmontant (15, rue du Retrait métro Gambetta), que s’emparer de la réalité et repenser notre fiction. Reste à savoir si cette année, le festival parviendra, au travers des fictions présentées, à réellement à incarner cette décolonisation, ce qui semblait si difficile l’an dernier,
quand de nombreux films reprenaient à ce point les codes pornographiques, voire l’esthétisation de la torture : https://sandrine70.wordpress.com/2011/11/02/la-torture-ca-nest-pas-esthetique-ni-artistique-encore-moins-subversif/

Cette année, le programme documentaire semble très riche. Avec trois axes principaux :

-les grandes figures féministes et lesbiennes françaises avec les documentaires « Carole Roussopoulos, une femme à la caméra », « Un écrivain en terres mâliques » (entretien avec Michèle Causse) et « Marie-Josèphe Bonnet, histoires d’amours féminines ».

-Les documentaires sur la situation des femmes dans le monde : « Ladies’ Turn , « Cartografia de la soledad » sur la situation des veuves en Inde, Népal et Afghanistan mais aussi « Voices Unveiled: Turkish Women Who Dare », « Voces desde Mozambique », « Sex Crimes Unit »…

Et « un état des lieux parfois dur mais indispensable sur la difficulté de vivre son homosexualité dans le monde : « Call Me Kuchu » en Ouganda, le percutant « Taboo… Yardies » en Jamaïque, « 365 without 377 » en Inde, « Our Story – 10 Years Guerrilla Warfare of Beijing Queer Film Festival » ainsi que le Sud-africain « Waited For ». »

Plus d’infos sur le site du festival : http://www.cineffable.fr/fr/edito.htm et la grille horaires à télécharger ici : ProgrammeCineffable2012