Arrêtez de nous tuer ! #8mars

Capture d’écran 2016-03-08 à 11.07.38Aujourd’hui, je publie le cri et l’appel d’une femme, Pauline Arrighi, militante féministe, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes,. Un cri contre les violences commises tous les jours à notre encontre à travers le monde. Un massacre, dont les auteurs sont toujours des hommes. Merci à elle.

 

« C’est le 8 mars aujourd’hui, et comme je suis une femme, on va me proposer des roses et des réductions sur le maquillage et les strings. On va me souhaiter bonne fête.

Non, je ne passerai pas une bonne fête, pas cette année non plus.

2016 n’a que deux mois et une semaine, et je voudrais faire un bilan. Il est trop tôt pour un bilan de l’année? Pourtant, on peut déjà parler de massacre.

5 femmes tuées par balles, 6 femmes poignardées (pour l’une d’elles, de 120 coups de couteau dans le corps, une autre a été tuée sous les yeux de sa fille de 6 ans), 3 femmes égorgées ainsi que les 2 enfants de l’une d’elles, âgés de 6 ans et 10 mois, 2 femmes violées puis étranglées, une autre étouffée.
Par un mari ou un “compagnon jaloux”, ou par un ex qui “ne supporte pas la rupture”.

Messieurs les tueurs, Ingrid, Géraldine, Marina, Elvira, Chantal, Sylviane, Fabienne, Sonia, Tatiana, Nathalie, Jocelyne, Carine et cinq autres femmes anonymes ne méritaient pas la mort.

Selon vos propres dires, vous les avez tuées parce qu’elles ont voulu vous quitter,

vous étiez jaloux, colérique… violent ?

Dans la majorité des cas, les femmes tuées par leur conjoint ou ex avaient porté plainte pour des violences conjugales. Elles étaient en danger de mort et elles le savaient. Leurs enfants aussi étaient en danger. Humiliées, menacées, frappées, violées, terrorisées. Si elles restent, c’est la mort. Si elle partent, c’est la mort.

A partir de combien de femmes tuées pourra-t-on parler de massacre ? Une par jour, dix par jour ? Chaque victime a son bourreau, chacune est isolée, enfermée dans un foyer qui était pour elle une prison et une chambre de torture. Ignorée par la police qui n’y voit que des chamailleries de couple, puis dénigrée par la Justice qui conclura à un “crime passionnel”. Chacune n’aura droit qu’à un article dans la presse locale.

Chaque victime est isolée, et pourtant chacune est tuée par la même rage de possession, la même hargne à faire d’une femme sa chose. Non, quand un homme tue sa femme après l’avoir torturée pendant des années, ce n’est pas un “drame conjugal dans un contexte de séparation”.

Comment appelle-t-on, dans le langage courant, un homme qui

-pense que sa femme peut être traitée comme sa bonne, son objet sexuel ou son punching ball ?
-pense que si elle le trompe, il doit “laver son honneur”, éventuellement dans le sang ? On appelle ça un macho.

Et un homme qui tue une femme par rage de la posséder est un criminel machiste, comme il y a des criminels racistes, antisémites ou homophobes. La haine des femmes, de celles qu’ils considèrent comme “leur” femme, est meurtrière.

Le massacre des femmes en France peut être empêché. Si les femmes victimes de violences masculines sont prises en charge et protégées avant qu’elles ne soient tuées. Si la police, la Justice, mais aussi le voisinage, c’est-à-dire nous-mêmes, se rendent compte, enfin, que la violence d’un homme contre sa compagne ou son ex n’est pas de l’amour, mais de la haine, et que cette haine tue.

Pour le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, prenons la décision de mettre fin à un massacre. Prenons la décision de conquérir notre droit à vivre réellement libres
Chaque femme a le droit de quitter son compagnon, d’en changer tant qu’elle veut, aucune n’est la propriété d’un homme, quelle que soit la relation qui a pu les lier dans leur passé.

Aujourd’hui, en France, une femme qui dit à un homme : “je ne t’appartiens pas” risque la mort. Au nom des mortes et des vivantes, au nom de nos filles, de nos sœurs et de nous-mêmes, j’ai envie de crier : laissez-nous accepter ou refuser, rester ou partir, et surtout : arrêtez de nous tuer !

Pauline Arrighi

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Photo en haut: panneau « inser » dans Maso et miso vont en bateau, de Delphine Seyrig, Carole Roussopoulos, Ioana Wieder et Nadja Ringart.

Photo en bas : pastel « pas de justice pas de paix », ©Sandrine Goldschmidt

Rien ne justifie la violence

Aujourd’hui, vous verrez sur Twitter une campagne d’action avec la diffusion d’une lettre ouverte sous le hashtag (mot-dièse) #StopVEO.
Qu’est-ce que la VEO ? La violence éducative ordinaire. La fessée, oui mais pas que et je vous renvoie pour tous les arguments de fond à mon article de ce début d’année Interdire la fessée, oui mais pas que.

StopVEO est un mouvement qui demande que les Etats prennent des mesures contre la violence éducative ordinaire, car elle fait des millions de victimes, mais aussi parce qu’elle est source  de la violence qui ensuite dévaste l’humanité, jusqu’aux plus extrêmes (qui bien sûr ont une responsabilité humaine entière dans leurs actes et que nous n’excuserons ô grand jamais). L’idée, qui vient notamment des recherches les plus sérieuses sur le sujet, est la suivante : « la première condition pour qu’un être humain ne devienne pas violent, c’est de ne pas lui enseigner la violence par l’éducation qu’il subit, de ne pas le laisser dans l’abandon affectif, de ne pas lui donner l’exemple de la violence, de ne la justifier d’aucune façon ». Si vous voulez en savoir plus, visitez le site mis en place à l’occasion de cette campagne : http://stop-veo.fr/la-violence-educative-ordinaire/

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Rien ne justifie donc la violence, quelle qu’elle soit, et nous devons favoriser une éducation bienveillante. C’est non seulement possible, mais indispensable et facile…

Voici la lettre que vous pouvez partager avec ce tweet sur les réseaux sociaux : lettre ouverte à demandant l’interdiction des VEO !

Madame la Secrétaire d’État,

À l’occasion du 26e anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, nous vous interpellons de nouveau sur la nécessité d’adopter une loi interdisant toutes les violences envers les enfants, qu’elles soient physiques, verbales ou psychologiques, et ce quelles qu’en soient les circonstances.

Cette loi, qui serait insérée dans le code civil, par sa valeur éducative et dissuasive, constituerait un marqueur fort, signifiant qu’il est désormais interdit de frapper les enfants dans notre pays.

Vous persistez cependant à nier la nécessité d’une telle loi.

Et ce, malgré le coût faramineux des violences sur enfants pour notre société, malgré l’avis de plusieurs institutions françaises et étrangères, qui estiment que notre législation ne protège pas suffisamment les enfants des châtiments corporels et ne respecte pas certaines conventions et chartes internationales auxquelles la France a adhéré.

Pour ne citer que les rapports et décisions rendus en 2015 :

  • Dans son rapport au Comité des Droits de l’Enfant du 27 février, le Défenseur des droits recommandait d’inscrire dans la loi la prohibition des châtiments corporels [1] ;
  • Dans une décision rendue publique le 4 mars, le Conseil de l’Europe estimait que la France ne respectait pas l’article 17 de la Charte européenne des droits sociaux [2] ;
  • Le 15 avril, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe adoptait une résolution selon laquelle la France violait la Charte sociale européenne en n’ayant pas interdit par la loi toute forme de punition corporelle des enfants [3] ;
  • Enfin, le rapport de la commission Enfance et adolescence, pour le développement complet de chaque enfant et adolescent, réalisé dans le cadre de France Stratégie et remis au Président de la République le 30 septembre, appelait explicitement au vote d’une loi, insérée dans le code civil, condamnant les châtiments corporels [4].

Madame la Secrétaire d’État, malgré votre position défavorable à une évolution législative, vous vous êtes engagée à promouvoir une éducation non-violente. Une nouvelle fois, nous souhaitons connaître les démarches que vous avez prévu de mettre en place en 2016.

À titre d’exemple, les pistes suivantes pourraient être retenues :

  • La formation obligatoire de tous les personnels travaillant avec des enfants sur les conséquences scientifiquement démontrées, et désormais indéniables, des violences sur les enfants (violences même “minimes” et aujourd’hui encore acceptées car prétendument éducatives : fessées, gifles, humiliations verbales…). Pour mémoire, les conséquences sont, à court terme, développement de l’agressivité, promotion de la violence comme solution acceptable pour résoudre les conflits et, à long terme, dépression, perte de confiance en soi, etc.
  • Un encart dans les carnets de santé des enfants, informant très clairement des conséquences des violences éducatives (cf. ci-dessus) et donnant quelques pistes pour une éducation non-violente et respectueuse des droits de l’enfant.
  • Des campagnes d’information, pour informer et répéter que la fessée n’est pas un outil éducatif contrairement aux idées reçues. Et que toute violence grave démarre par des “petites” violences.

Il vous appartient, Madame la Secrétaire d’État, de faire respecter le Droit des Enfants pleinement en légiférant et en accompagnant les parents pour qu’ils éduquent leurs enfants sans violence physique, psychologique ou humiliation.

Comme 47 pays l’ont déjà fait depuis 1979 [5] (l’Irlande étant le dernier en date [6]), interdisez les châtiments corporels et faites, enfin, du pays des Droits de l’Homme le pays des Droits de l’Enfant.

Madame la Secrétaire d’État, devenez la porte-parole des enfants, impulsez rapidement un projet de loi courageux et ambitieux contre les châtiments corporels et les violences psychologiques envers les enfants.


Nikki de Saint-Phalle ou quand la rage devient une oeuvre éternelle

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Je suis allée voir l’exposition Nikki de Saint-Phalle. Je ne vous raconterai pas sa vie et son œuvre exceptionnelles, des « nanas » au jardin des Tarots en passant par ses performances de tirs de peinture, vous pourrez les trouver bien mieux expliqués ailleurs. Mais j’ai envie de partager le choc réjouissant de voir rassemblée ici au Grand Palais (jusqu’au 2 février) cette œuvre exceptionnelle, artistique pas seulement parce qu’elle est politique, mais parce qu’elle magnifie le politique.

IMG_0740Dès le premier « collage » avec le petit singe en peluche et le wagon de train vert, dès la première huile de femme préfigurant les nanas, dès la première porte peinte « à la Pollock », j’ai vécu une expérience intérieure. Il se passe quelque chose au plus profond. Une inventivité, une liberté d’expression, peu communes. « Peindre la violence », dit le premier panneau de l’exposition, oui mais aussi tout simplement peindre la vie, ses émotions, sa rage (voir ci-dessous le mur de la rage), avec une modernité folle dans les habits IMG_0776d’une autre époque ?

L’exposition est ponctuée de vidéos qui nous font découvrir dans son visage, sa voix, la beauté de la passion et de la révolte, alors que son discours féministe, sur un ton qui évoque la radio d’antant, reste dans notre actualité.

Nikki de Saint-Phalle parle dans les années 60 de la domination masculine et du système patriarcal avec une intense lucidité. Mais ce qui fait que ces mots ne restent pas ceux d’une énième théoricienne ou militante du féminisme, c’est qu’elle est poète, peintre, sculptrice, créatrice d’un monde où les femmes ont un rôle. IMG_0751Le système ne nous donne pas de place (voir la capture d’écran vidéo), qu’à cela ne tienne, elle fabrique des gigantesques nanas, qui décrivent une société matriarcale dans laquelle la tête est un peu moins présente -mais toujours là, et l’amour et la justice un peu plus…

IMG_0785Elle dénonce, évidemment, la violence des pères et des amants (voir l’amant crucifié). Elle dénonce « la mère dévorante aussi ».

Elle tire sur ses tableaux, en peinture, précurseure là encore d’une mode des performances, mais elle le fait dans la continuité de son œuvre, et du sens de son œuvre. Ainsi, elle tire sur son art, plutôt que de tirer sur les hommes, et de devenir terroriste (cf citation ci-dessous).

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C’est donc en transformant sa rage en œuvre d’art, qu’elle change le monde et touche au cœur de nos émotions.

L’exposition rend magnifiquement la joie de la création, la force de la révolte, et donne envie de parcourir la Toscane, l’Europe et le monde, pour aller voir sur place comment, par ses statues monumentales, elle a imposé à un monde gris les couleurs de la vie.

Pour finir, quelques photos supplémentaires,  en commençant par le mur de la rage

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Sandrine GOLDSCHMIDT

 

Réalités de la prostitution : la violence des clients

M50On entend souvent les anti-abolitionnistes dire : « les abolitionnistes » sont responsables de la mort des prostituées. Un comble. Parce qu’on veut pénaliser les clients-prostitueurs, qui sont ceux là même qui exercent la violence, de l’acte sexuel imposé et contraint par l’argent, plus de toutes les violences qu’ils s’autorisent avec ce « permis de violer » .

Ainsi, on entend beaucoup parler du meurtre d’une prostituée suédoise par son conjoint, qui « serait le résultat de la politique abolitionniste suédoise ».

Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’en 15 ans (depuis que la loi qui pénalise les « acheteurs de femmes » a été votée), une seule prostituée a été assassinée, et qu’en plus c’est dans le cadre d’une affaire de violence conjugale. Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’en 30 ans aux Pays-Bas, pays réglementariste, plus de 120 meurtres de personnes prostituées ont eu lieu , (1983-2013) :http://www.dutchnews.nl/news/archives/2013/05/cold_case_team_identities_poss.php]

Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’en France aujourd’hui, les clients-prostitueurs, sont les coupables d’une violence extrêmement fréquente sur les personnes prostituées, comme le montre l’actualité des derniers quinze jours (Ainsi, le Mouvement du nid lance une alerte (voir ci-dessous).

Et qu’il n’y a qu’en les pénalisant et les responsabilisant, que la situation pourra changer. Il n’y a qu’en s’attaquant à la demande que la lutte contre le proxénétisme pourra avoir de l’effet pour démanteler les réseaux. Sinon, on en démantèlera un, aussitôt un autre se constituera.

Ce qu’on ne dit pas, c’est que tout cela n’est possible que parce que les « clients » sont des hommes qui considèrent les femmes comme des produits/objets à leur disposition, comme l’expliquent Claudine Legardinier dans leur enquête, première du genre, sur les prostitueurs,  « la prostitution constitue une ouverture de droits sur le corps dautrui, notamment féminin, en entérinant dans les esprits lidée quil sagit dun produit disponible que tout homme peut légitimement sapproprier ».[Claudine LEGARDINIER et Saïd BOUAMAMA, Les clients de la prostitution. Lenquête, Paris, Presses de la Renaissance, 2006.]

 

ALERTE DU MOUVEMENT DU NID – FRANCE

Voici la terrible réalité de la prostitution, illustrée par 15 jours de « faits divers » (du 20 juin au 4 juillet seulement !)

– A Clichy-la-Garenne, un « client » tue à coups de couteau une escort girl juste après avoir quitté sa femme (03/07/14)

– A Torcy, deux adolescentes de 14 et 16 ans contraintes à la prostitution subissent les agressions sexuelles de 40 « clients » (26/06/14)

– A Paris, une prostituée chinoise finit par dénoncer les proxénètes qui l’exploitaient et la torturaient (21/06/14)

– A Mulhouse, deux CRS sont condamnés pour avoir violé une prostituée roumaine en situation irrégulière (20/06/14)

 

Présent dans 32 départements auprès de 5000 personnes prostituées chaque année, et témoin au quotidien de faits similaires, le Mouvement du Nid demande l’inscription à l’ordre du jour du Sénat, et l’adoption immédiate, de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.

 

Notre association documentera sans relâche ses faits et dénoncera le cas échéant la complicité de ceux qui refusent de mettre fin à l’impunité des exploiteurs prostitueurs (proxénètes et clients).

 

3 juillet 2014 (le Parisien) : un client régulier de la prostitution tue à coup de couteau une « escort-girl » à Clichy – la – Garenne

«Il a notamment expliqué s’être acharnée à coups de couteau sur cette prostituée, de nationalité dominicaine et qui était âgée de 32 ans, alors qu’il venait de quitter sa femme, révèle un proche de l’affaire. Il semblait fréquenter de nombreuses prostituées».

http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/clichy-la-garenne-le-meurtrier-presume-d-une-escort-girl-interpelle-03-07-2014-3974819.php à

26 juin 2014 (RTL) : deux adolescentes fugueuses de 14 et 16 ans contraintes à la prostitution par des proxénètes à Torcy

« Sa fille de 14 ans lui a raconté avoir été « livrée » pendant 5 jours à la prostitution par plusieurs jeunes hommes lors de sa fugue. « Une quarantaine de clients se sont succédé pendant cinq jours dans cet hôtel (…) dans lequel ces deux jeunes filles étaient retenues », confie une source policière au quotidien régional. « Les prestations sexuelles étaient tarifées entre 200 et 250 €. Ces deux adolescentes étaient toujours sous la surveillance de deux des trois proxénètes ».

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/torcy-deux-ados-fugueuses-contraintes-de-se-prostituer-7772882406

21 juin 2014 (Le Parisien) : un réseau de prostitution chinois démantelé à Paris

« Coups, tentative d’étouffement avec un oreiller, brûlures de cigarettes. Elle se plaint également que son argent lui est confisqué. La victime explique que son supplice est orchestré par une femme, avec la participation de trois hommes de main, tous de nationalité chinoise. »

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-demantelement-d-un-reseau-de-prostitution-chinois-7-personnes-ecrouees-21-06-2014-3941895.php

20 juin 2014 (RTL) : le calvaire d’une prostituée roumaine violée par deux CRS

« Elle était en situation irrégulière et vous l’avez utilisée comme un objet sexuel dont on pouvait se servir gratuitement »

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/le-calvaire-d-une-prostituee-roumaine-violee-par-deux-crs-7772768583

 

Pas de tête, mais un bébé dans le ventre ?

A l’époque d’ « Histoires d’A », les femmes enceintes étaient d’abord des femmes…

NB : je précise suite à la réaction de l’association que je ne mets en aucun cas son projet et son travail en cause et je vous invite à lire le commentaire qui m’a été adressé, ci-dessous et qui donne le point de vue de l’association. Cela ne change pas le mien, je pense qu’il aurait fallu -si l’on montre une femme même pour parler d’un bébé dans le ventre, qu’on ne montre pas en même temps une femme sans tête. L’objectif de cet article n’est pas de montrer du doigt l’asso, mais bien de faire prendre conscience de ces images que toutes et tous nous véhiculons sans toujours nous rendre compte de ce qu’elles induisent.

Ce matin, au fil de Twitter, je tombais sur la mise en avant des « maisons de naissance », qui encouragent l’accouchement moins médicalisé et pourquoi pas à la maison. Interessée à titre professionel à voir de quoi il retourne, je clique sur le site du « Calm », « Comme à la maison », Association pour la maison de naissance des Bleuets.

Et voilà que mon coeur se retourne. Une grande photo en page d’accueil, sensée montrer la maternité épanouie, d’une femme avec un très gros ventre…et pas de tête !. Alors bien sûr, le Calm n’a pas l’apanage de ce type d’image. Elles sont de plus en plus fréquentes et nous envahissent, et nous semblons indifférentes à cette violence quotidienne qui nous est faite. C’est une grande tendance dont j’ai déjà parlé ici. Les femmes sont de plus en plus souvent représentées sans tête absolument partout. Mais quand on parle de femmes enceintes, alors c’est devenu quasiment systématique. Ou quand on parle des dérives de l’utilisation des femmes à des fins de reproduction dans un monde marchand (avec la grossesse pour autrui/mères porteuses), c’est toujours le cas : on montre des femmes sans tête, qui ne sont plus que des ventres. Le cadrage est d’ailleurs fait de telle sorte qu’on sent bien que la tête a été coupée délibérément. Alors quand cela concerne la GPA et donc le morcellement de l’être humain au profit de quelques uns, on pourrait presque y voir une signification politique. Il y a une vraie concordance entre la façon de traiter les mères et l’image qui en est donnée. C’est une façon de dissocier par la représentation le lien mère-enfant, et correspond à ce qui se fait dans la maternité pour autrui.

En revanche, lorsqu’il s’agit de promouvoir la « maternité heureuse », c’est là que toute la violence de la façon dont nous nous représentons nous-mêmes saute aux yeux (ou devrait). Ces images sont insupportables ! Et pourtant elles ne semblent pas faire réagir. Surtout quand l’image accompagne une carte de voeux pour 2014 qui explique :

« En 2014, dessine-moi une maison de naissance où les sages-femmes seront indépendantes où mes parents seront accompagnés de façon où la physiologie sera respectée, où je viendrai au monde dans un moment de douceur ».

Je ne mets pas la photo dans l’article, mais vous pouvez la voir ici : http://www.mdncalm.org/87-articles/154-tous-nos-voeux-pour-2014

Il est grand temps qu’en matière de maternité tout autant qu’en matière d’égalité, les femmes soient enfin considéréés comme des êtres humains, non ?

S.G

Vidéo de la manif’ : l’abolition, maintenant !

Voici les images tournées par Mariana Colotto (merci !) lors de la manifestation d’hier, qui a réuni environ 1.000 personnes (selon la police, je prends donc l’estimation la plus basse). Une très belle mobilisation, toute en orange, en soutien à la parole des personnes prostituées, et donc pour demander le vote de la loi d’abolition la semaine par l’Assemblée nationale (et ensuite par le Sénat), et d’essayer d’y faire encore apporter des amendements qui l’améliorent (meilleur soutien aux victimes, délit pour les prostitueurs). On continue jusqu’au vote de la loi !

 

Sexisme de comptoir

Club pour hommes

Habiter la banlieue et fréquenter occasionnellement les terrasses des cafés locaux…

c’est tout un enseignement sur le sexisme ordinaire…deux jours, deux exemples :

hier, la boulangerie étant fermée, il a fallu prendre un sandwich au café en face. Le boulanger y finissait sa journée, et visiblement, ou plutôt audiblement puisqu’il s’en vantait, n’en était pas à son premier verre. De sa voix douce telle un murmure (nan je rigole), il faisait bénéficier à toute la rue des heures les plus passionnantes de sa vie : « moi j’ai toujours à mon bras : ma femme, ma fille ou un verre », c’est ma famille ! Poésie des objets de comptoir…

Ce matin, un café en terrasse, pas au même, mais celui de l’autre côté de la place. Voilà qu’un homme parle d’un ami, qui a une nouvelle compagne. Celle-ci a eu semble-t-il l’outrecuidance de se mêler de la vie du chien du Monsieur. Elle a fait quelque chose qu’il ne fallait pas, et, plus grave, de ne pas obéir au gars qui lui a dit qu’il ne fallait pas le faire, exprimant qu’étant fille de vétérinaire, elle pensait que…mais attention, une femme n’a pas le droit aux arguments d’autorité ! Car une femme ne fait pas autorité. Un homme nous repaît perpétuellement de « mansplaining », de son avis qui est forcément intéressant pour nous puisqu’il est un homme, quitte à ce soit sur ce qu’il ne connaît pas du tout. Mais une femme…

Bon mais ce n’est pas ça le motif principal du courroux du gars. En effet, elle parlait avec tous les hommes du lieu, malgré le fait qu’elle était la compagne de machin. Et là, franchement… Cela lui valut -mais vous le voyez sûrement venir : « c’est elle qu’il faut tenir en laisse ». Content bien sûr, de son humour. C’est tellement, tellement drôle pour commencer la semaine…

A la réflexion, je me demande s’il ne faudrait pas interdire aux hommes les terrasses de café pour un jour pouvoir y être sans entendre une violence inouïe à l’égard des femmes…

Mais non, bien sûr, c’est de l’humour…

pour une loi antisexiste : https://secure.avaaz.org/fr/petition/La_FIN_du_sexisme_decomplexe/?aMVDCbb

S.G

 

 

Sacrées sorcières du patriarcat !

sacréessorcièresHier, nous décidions ma fille et moi de lire ensemble un livre de Roald Dahl qu’elle connaît déjà par coeur : « sacrée sorcières ».

Je commençais donc ma lecture à haute voix, pensant à un moment de détente sans trop de politique, m’imaginant, sous les effets trompeurs de quelques années de féminisme intensif, que les sorcières étaient des êtres ô combien sympathiques, exemples pour noues de femmes affirmant leur indépendance et de prendre en main leur destin.

Les sorcières en effet, que l’histoire avaient punies de leur velleité d’agir en être humains, à une époque obscurantiste, avaient cédé la place à l’image de ce qu’elles étaient ; des femmes punies pour avoir voulu vivre leur vie. Et voilà que je tombais face à face avec cette forme d’obscurantisme patriarcal déguisé en littérature que je m’emploie régulièrement à décortiquer. Un vrai monde à l’envers, en quelques paragraphes pour semer chez les enfants la peur des femmes et dissimuler aux petites filles les vrais dangers qu’elles courent et courront femmes : les violences masculines.

1/ Installer la peur

Et du coup, ma lecture devait s’arrêter presque à chaque phrase pour remettre le monde à l’endroit. Je vais faire pareil ici, en deux temps. D’abord, le texte tel qu’il est écrit par l’homme écrivain.

Cela commence de cette façon : pour dire que les contes de fées qui présentent les sorcières avec des robes noires et chapeaux pointus se trompent. « Nous allons parler des vraies sorcières, qui vivent encore de nos jours ». C’est le préambule. Attention la vérité arrive : »les vraies sorcières s’habillent normalement, et ressemblent à la plupart des femmes. Elles vivent dans des maisons, qui n’ont rien d’extraordinaire, et exercent des métiers tout à fait courants ».

Vous auriez donc pu trouver rigolotes et exotiques les sorcières et ne pas en avoir peur, parce que jamais on n’en voit, mais non, il vous faut avoir peur.

Dès le 4e paragraphe, le ton est donné, et commence à apparaître le monde à l’envers, le contraire de la réalité.

« une vraie sorcière déteste les enfants d’une haine cuisante, brûlante et bouilonnante, qu’il est impossible d’imaginer. Elle passe sont temps à comploter contre les enfants qui se trouvent sur son chemin. Etc. »

L’auteur dit alors le processus de prédation de la sorcière : « Mais la victime est souvent choisie avec soin. Voilà pourquoi une sorcière traque un enfant comme un chasseur traque un petit oiseau dans la forêt. (…)Mais une sorcière n’est jamais jetée en prison. N’oubliez pas qu’elle a la magie au bout des doigts, et le diable dans la tête ».

La terreur est donc instalée, on a dit qu’on ne pouvait pas identifier la sorcière facilement, qu’elle nourrissait haine et volonté de destruction envers les enfants. Maintenant, il faut passer à l’expression pure du patriarcat :

« Une sorcière, c’est toujours une femme.

Je ne veux pas dire du mal des femmes. La plupart sont adorables. Mais le fait est que les sorcières sont toujours des femmes et jamais des hommes ».

Voila qui est clair : le danger, ce sont les femmes. Pas toutes les femmes, bien sûr (sinon ce serait misogyne, or c’est bien connu, les hommes ne sont pas misogynes). Mais par un magnifique tout de passe passe, l’écrivain dit bien aux petits garçons « c’est de toutes les femmes qu’il faut avoir peur ». Et d’insister, quelques lignes plus loin, dessin à l’appui : « si un tigre pouvait se transformer en gros chien qui remue la queue, vous iriez sûrement lui caresser le museau et…vous seriez le festin du tigre ! C’est pareil avec les sorcières, parce qu’elles ressemblent toutes à des femmes gentilles ». (…) maintenant, vous savez que votre voisine de palier peut être une sorcière. (suivent plein d’autres exemples).

 

2/ Cacher la vérité par le retournement de la culpabilité : c’est le monde à l’envers (discours de l’agresseur, culture du viol). Donc, en 4 pages, toute la haine des femmes est distillée aux petits garçons.

Mais il y a pire. Parce qu’il y a là un parfait retournement.

Si vous reprenez les phrases citées ci-dessus et remplacez le mot « vraie sorcière » par agresseur, femme par homme et enfant par victime ou opprimée alors vous dîtes cette fois la « vraie vérité ». Si vous remplacez le petit garçon cible du livre par la petite fille, alors vous obtenez ce qui pourrait être une mise en garde aux petites filles qui un jour seront des femmes terrorisées sur les vrais dangers qu’elles courent. Mais qui ne sera jamais dit.

En voici la démonstration :

« Les agresseurs détestent les enfants (ou les femmes) d’une haine cuisante, brûlante et bouillonnante, qu’il est impossible d’imaginer. »

« Un agresseur, c’est toujours un homme ». On n’est pas loin de la vérité : envers les enfants, c’est majoritairement des hommes, les violeurs sont toujours des hommes (ultra-majoritairement), les prostitueurs aussi.

« Un agresseur déteste les enfants d’une haine cuisante, brûlante et bouilonnante, qu’il est impossible d’imaginer. Il passe son temps à comploter contre les enfants qui se trouvent sur son chemin. Etc. »

Oui, comme le dit Muriel Salmona dans le livre noir des violences sexuelles, on n’imagine jamais que les hommes agresseurs veulent détruire : « un autre point aveugle, « est l’absence de reconnaissance de l’intentionnalité de l’agresseur. Sa volonté de nuire, de détruire, de faire souffrir le plus possible, d’opprimer, de réduire sa victime à une chose, de la déshumaniser pour son intérêt et son plaisir, et même, comble de la cruauté, d’en jouir, est escamotée ».

« Mais la victime est souvent choisie avec soin. Voilà pourquoi un agresseur traque sa victime comme un chasseur traque un petit oiseau dans la forêt. (…). C’est exactement le processus de prédation du dominant qui est décrit ici. L’agresseur est bien un prédateur qui choisit ses victimes.

« Mais un agresseur n’est jamais jeté en prison. N’oubliez pas qu’il a la magie au bout des doigts, et le diable dans la tête ».

Il a la magie au bout des doigts, c’est très clairement : « c’est lui qui a le pouvoir ».  Et « il a le diable dans la tête » c’est : il a perdu tout sens de l’empathie au point d’agir de façon inhumaine (caractéristique de l’agresseur décrite par M.Salmona)

« Il n’est jamais jeté en prison », est-il besoin ici de rappeler que moins de 1,5% des viols donnent lieu à condamnations, et moins de 10% des agresseurs poursuivis ?

« Je ne veux pas dire du mal des hommes. La plupart sont adorables. Mais le fait est que les agresseurs sont toujours des hommes et jamais des femmes ». Comme dit plus haut, on n’est pas loin de la vérité (en particulier pour les viols)

« si un tigre pouvait se transformer en gros chien qui remue la queue, vous iriez sûrement lui caresser le museau et…vous seriez le festin du tigre ! C’est pareil avec les agresseurs, parce qu’ils ressemblent tous à des hommes gentils ». (…) maintenant, vous savez que votre voisin de palier peut être un agresseur. (suivent plein d’autres exemples).

Voilà exactement une mise en garde raisonnable. Oui les agresseurs ressemblent à des hommes gentils et sont des hommes normaux. Oui ils peuvent être le voisin de palier ou même le conjoint, le père ou le frère. Oui les enfants et les femmes sont le festin de ces tigres ignorés et impunis. Seulement ça, on ne le dit jamais aux petites filles et aux femmes. A la place, on dit lorsqu’il y a assassinat de femme « c’était une querelle familiale ou un drame passionnel », les voisins s’étonnent « il était si gentil »… Quand il y a viol, on dit c’est elle qui l’a cherché…

Voici donc l’exemple le plus parfait le plus pur et à peine voilé du retournement opéré par le patriarcat.
La semaine dernière, à la librairie Violette and Co, nous parlions de cela avec Muriel Salmona et les AmiEs de Femmes en résistance : il est nécessaire et vital de décortiquer à la fois le discours des agresseurs qui repose vis-à-vis de la victime sur le retournement de culpabilité et le mensonge éhonté, il est nécessaire aussi de décortiquer la culture du viol, la culture patriarcale, qui prend les enfants au berceau de la lecture pour bien leur faire peur et leur décrire un monde à l’envers.

Il est vital pour nous de le dénoncer et de le remettre à l’endroit. Pas de justice, Pas de paix !

Sandrine GOLDSCHMIDT

 

 

 

 

Revue du vendredi : Wadjda et Arrêtez-moi au cinéma

Cette semaine, revue hebdo consacrée au cinéma, avec  deux films qui sont sortis mercredi, qui enfin traitent de sujets qui concernent les droits des femmes, et surtout les violences faites aux femmes.

wadjdaAinsi, le premier film saoudien, Wadjda, réalisé par une saoudienne, a eu l’honneur de la critique. Et c’est mérité. Wadjda serait une « Antoine Doinel » au féminin. Et c’est vrai, l’espièglerie de la jeune fille dans une société qui veut réduire les femmes et fillettes au silence, son intelligence pour détourner le système, voire pour en profiter (même si à la fin, on voudrait bien qu’elle n’aie pas dit la vérité), font du bien. Elle veut faire du vélo et elle fera du vélo, tout en changeant le monde, et le remettant à l’endroit.

Un cinéma tout en subtilité, qui n’en montre pas moins l’implacable système patriarcal à la saoudienne, violent pour les femmes, et hypocrite, comme parvient si bien à le faire remarquer la jeune fille.

Les critiques sont en revanche plus sévères avec « Arrêtez-moi » de Jean-Paul Lillienfeld, et pourtant c’est aussi un film très important. 1751459Certainement moins cinématographique que Wadjda, probablement un peu coincé dans cette nécessité justement, de créer un suspense de cinéma.  Mais indispensable, parce que c’est certainement un des premiers films qui montre aussi clairement les processus et les ressorts de la violences conjugale. Le film est soutenu par Solidarité femmes, la Fédération qui gère le 39 19, numéro d’appel pour les victimes de violences. Le film est tiré du roman « les lois de la gravité » de Jean Teulé, inspiré d’une histoire vraie, celle d’une femme qui vient, presque 10 ans après les faits, s’avouer coupable d’avoir poussé son mari violent.

Le roman avait été adapté l’an dernier au théatre et j’en avais parlé ici.  Dans l’adaptation au cinéma, l’inspecteur de police du livre est devenu une femme, ce qui est un choix judicieux (d’autant que c’est Miou-Miou qui joue le rôle), pour enlever toute idée de rapport de séduction que le cinéma n’aurait pu manquer d’induire.  Et le réalisateur a réfléchi à la façon de montrer les faits de violence conjugale : il a choisi une caméra subjective, ce qui fait que c’est le ressenti du regard de haine de l’homme violent qui nous parvient. Et c’est une façon intéressante de montrer les choses, plutôt que de reproduire les faits de violence. Autre point positif : il est dit on ne peut plus explicitement que les actes sexuels qu’a vécu cette femme pendant les années de violence, sont des viols. Et l’inspectrice dit aussi clairement à la femme en face d’elle que l’acte qu’elle a commis était de la légitime défense.

Enfin, cette dernière (que joue Sophie Marceau) crie à un moment : « je veux être reconnue coupable d’être victime ». 

Phrase choc, appel à la justice, qu’enfin les femmes qui, poussées à bout, commettent cet acte, soient reconnue comme en état de légitime défense, et plus, qu’on en soit toujours à cet éternel retournement du « la victime, c’est la coupable ». Pas de justice, pas de paix.

S.G

Addendum : aussi, j’ai pensé tout le temps pendant le film à ce qui aurait vraiment pu aider cette femme, et que l’inspectrice ne parvient pas à faire tout au long du film : le soin à la mémoire traumatique, laquelle est bien montrée à plusieurs reprises. Une nouvelle occasion de dire combien les travaux de Muriel Salmona sont indispensables et doivent être diffusés. Je reparlerai très vite de son livre, le livre noir des violences sexuelles qui sort le 6 mars, et que je suis en train de lire.

Toutes Barbues !

Barbues en 2010 (manif retraites)

Après le tapis rouge…et les vertes critiques reçues pour le festival de Cannes, c’est une volée de bois vert qu’ont reçue les barbues au Grand Orient de France…malheureusement au sens propre.

En effet, alors qu’elles pensaient faire une action « cool », sans risque, dans cette assemblée 100% masculine, elles n’avaient pas réalisé à quel point elles dérangeaient le Grand Patriarcat…

elles se sont, pour la première fois depuis 3 ans, faites agresser physiquement : coups et blessures, rien que ça ! La présence de la BBC qui faisait un reportage (et dont le ou la journaliste s’est faite arracher sa caméra, vient le confirmer) y est peut être pour quelque chose ?. Et on les a traitées de  « facistes, des racistes, des machistes ».

C’est apparemment à leur sortie que la violence s’est produite. D’après des blogs « maçons », elles ont d’abord eu le droit de s’exprimer et distribuer leur tract.

Voici ce qu’on a pu lire sur le fil twitter des barbues :


Les Barbues ont porté plainte…c’est la première fois que cela se produit…donc…

il n’y a rien d’autre  à dire que : comment vont les barbues ? Et soutien total, dans le combat…vous l’aurez remarqué, la violence vient toujours du même côté…

 

Le tract distribué au GOF