Interdire le mariage ?

Je le dis souvent, tous les moyens de posséder une femme sont bons, dans notre joli monde…ainsi, dès lors que la survie économique est en jeu, le mariage peut devenir, à l’instar de la prostitution, une source de revenus pour les plus démunies. Et alors, face à la « misère sexuelle », de certains hommes occidentaux, ou de riches pays d’Asie ou d’ailleurs, qui ont la particularité, en plus d’être vieux, d’être riches, ceux-ci ne trouvent pas mieux…que d’aller s’acheter une femme là où pour elle, cela peut constituer un choix de survie. Evidemment, quand

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je mets des guillemets à « misère sexuelle », c’est…

parce qu’on est plutôt là dans « trouver par tous les moyens » comment n’avoir pas besoin de créer une relation fondée sur l’échange et la communication pour tout de même se procurer certains services, en l’occurrence sexuels, mais pas seulement, aussi domestiques bien souvent.Tout ce qui avant pouvait être obtenu par certains par la seule force de la domination, fruit du pouvoir de la tradition, l’est aujourd’hui souvent par le pouvoir de l’argent…quand certaines parviennent à dire non, on se tourne vers celles qui de toutes façons n’ont pas vraiment le choix.

Et on s’achète une femme comme on s’achète une position, une situation, les votes de ses concitoyens, un droit à polluer, et pourquoi pas, sa place au Paradis ? (indulgences…)

Ainsi, au Cambodge, m’apprend un article de Courrier international, le gouvernement a décidé de faire passer une loi qui interdit le mariage entre des étrangers de plus de 50 ans et des Cambodgiennes, tout comme entre les étrangers qui gagnent mois de 1700 euros par mois et des Cambodgiennes.

L’objectif, c’est de lutter contre le trafic d’être humains, en plein essor…avec la volonté de libéraliser tous types d’échanges. Un représentant de la ligue des droits humain explique : « des recruteurs se rendent à la campagne et choisissent les femmes comme du bétail ».

En même temps, certains militants se posent la question suivante : « si une femme pauvre n’a aucune autre issue, qui sommes-nous pour estimer qu’elle ne doit pas épouser un homme âgé ou se prostituer » ? on en revient à sa liberté de choix : piètre liberté, qui est par défaut, mais liberté.  Joli choix, et triste nécessité que de devoir interdire, face à une humanité qui ne voit même plus où est le mal ?

Et c’est bien triste aussi, de voir qu’en plus on va immédiatement avoir l’air d’être au pire moralistes, au mieux d’écervelé-es, si on trouve quelque chose à y redire, et si on n’est pas heureux-se de voir qu’aujourd’hui, à force de libéraliser tous les échanges, de capitaux et de produits, et à force de tout transformer en produit, même les corps, les cerveaux et les êtres, au nom de la liberté, on retourne aux sources de la stricte loi du plus fort….

Sandrine GOLDSCHMIDT