Badinter, Caubère et le backlash

Quel rapport entre Badinter, Caubère et le backlash ? Tous deux se disent féministes, pourtant, le backlash est la réaction contre les féministes. Mais voila. Tous deux se sont illustrés dans leur réaction au rapport Bousquet. Ils pensent que le droit de se prostituer fait partie des libertés (ils parlent de prostitution choisie uniquement). Il me semble que le vrai point commun entre eux, c’est que dans le rapport client-prostituée, les femmes, les personnes prostituées, ne les intéressent pas. Il et elle veulent l’égalité, mais surtout et avant tout, la liberté pour les clients-rois de jouir.

D’un côté, Caubère, qui prétend « aimer les femmes prostituées ». Il aime les femmes exactement comme le macho moyen. C’est à dire qui elles sont, leur nom, leur histoire il s’en fout. Il aime qu’elles satisfassent ses désirs sans complication, c’est-à-dire, sans s’embarrasser du fait que tout rapport avec un autre être humain est complexe par définition. Parce que l’autre est autre et qu’il-elle a les même droit que moi. Que leur consentement soit conditionné à de l’argent ne le dérange pas, balayant d’un geste tout le rôle que joue l’argent dans les systèmes de domination. Dans un système de domination, le client/patron est roi parce qu’il détient le mode de subsistance de celui/celle avec qui il prétend passer un contrat égalitaire. Il a donc un avantage distinctif qui place la personne en face dans une situation de faux choix.

Badinter elle, s’affirme -comme tout le monde- pour la lutte contre les réseaux mafieux de traite de être humain, qu’il faut combattre massivement, mais défend la liberté des femmes qui le souhaitent de se prostituer. Son dernier argument : « il y aura toujours des clients ! » Dans  une société où il est roi, on ne s’attaque pas au client. C’est bien trop juteux. Exposer le corp des femmes, en faire de objets de consommation, c’est juteux. En outre, quand il s’agit de la liberté sexuelle des hommes, il ne semble pas y avoir de limites. Une femme ne peut pas selon elle faire le choix de se voiler la face, (ça ne risque pas de satisfaire les « besoins » des hommes ni de rapporter de l’argent), mais elle a le droit de vendre son corps… j’ai l’impression que la seule chose qui peut justifier cette contradiction, c’est que ce n’est pas la liberté de choix de la personne concernée qui la préoccupe, mai le confort de celui qui la regarde ou veut jouir sexuellement d’elle.

Pour Badinter ou Caubère le « droit des femmes à se prostituer », ce n’est peut-être alors ni plus ni moins que la réaffirmation du droit des hommes à disposer du corps des femmes en s’affranchissant de toute contrainte morale. Badinter affirme qu’il y aura toujours des clients !  Drôle d’argument ! C’est un peu comme si on disait : de la violence il y aura toujours, ne pénalisons pas, encadrons là !   Payer pour disposer du corps d’une autre personne, c’est une violence, qu’on ne peut décidément pas encadrer.

Ceci étant dit, je ne pense pas qu’il soit bon qu’une loi sorte maintenant. Je ne peux imaginer qu’un gouvernement répressif s’en empare. C’est donner trop de chance aux tenants du backlash d’avoir du grain à moudre. On ne peut envisager de pénaliser le client sans aussi lutter vraiment contre les trafics de femmes et en continuant à réprimer le personnes qui se prostituent sans les aider. Pour nous donner vraiment une chance d’avoir une vraie politique de progrès humain , commençons par agir pour qu’un autre gouvernement, après 2012, change la donne. Une politique non répressive envers les personnes prostituées, et de responsabilisation du client, qui passera aussi par sa pénalisation. Et une lutte farouche contre les frafics internationaux d’êtres humains.

Sandrine GOLDSCHMIDT

20 réflexions sur “Badinter, Caubère et le backlash

  1. Caubère explique bien pourquoi il paye des prostituées : pour avoir de « l’amour gratuit », c’est à dire une relation sexuelle sans implications affectives qui compliquent tout… C’est vraiment nier que, à l’intérieur de leurs corps, il y a des femmes entières, les utiliser en les déshumanisant.

    Il fait un bon résumé.

    Et évidemment, c’est la faute à sa mère, féministe frigide :-(((

  2. Le fatalisme ou la reddition de Mme Badinter sont dérangeants.
    Sa réputation cautionne un système qui avilit les femmes . On préférerait parfois qu’elle se taise .

  3. Je suis d’accord avec vous.
    La prostitution, c’est une forme de consommation d’esclave à la demande.
    On peut donc être féministe et favorable à l’esclavage… Hélas!

  4. par quel incroyable tour de passe passe (oups) on est est passé du droit de cuissage / devoir conjugal à la liberté de se prostituer ?

    les hommes veulent dominer, profiter, exploiter tout en ayant bonne conscience…
    bientôt ils diront que payer une prostituée est un acte humanitaire…

    et la pénalisation du client entre dans le cadre d’une politique abolitionniste et non prohibitionniste : aujourd’hui en France comme dans le rapport Bousquet, la prostitution est libre !!!

  5. Vouloir abolir la prostitution dans notre monde c’est un peu comme vouloir y abolir l’argent. Il faudrait plutôt songer à regarder le désastre en face et cesser de jouer aux enfants offusqués ou aux puritains en mal de croisades. Comme si « une relation sexuelle simple » ça existait! comme si une relation sexuelle dénuée « d’implications affectives » ça n’existait pas! Comme si une « femme entière » ne pouvait choisir de se prostituer! Tant de clichés réunis en si peu de commentaires! Messieurs, mesdames : où étiez vous en 1968? où êtes vous en 2011? Au secours, Madame Badinter !!!

    1. Nous ne voulons pas abolir l’argent, ce que nous voulons abolir est plus comparable à l’esclavage.
      Vouloir abolir l’esclavage, c’était aussi jugé infaisable. Alors certes, l’esclavage existe toujours, mais n’est jamais revendiqué, ni encouragé, et est heureusement le plus limité possible. Et dès lors qu’il est connu, on a un recours contre. Aujourd’hui, les personnes prostituées n’ont aucun recours.

  6. Vouloir abolir la prostitution dans notre monde c’est un peu comme vouloir y abolir l’argent.

    et pourquoi ?

    +++

    cesser de jouer aux enfants offusqués ou aux puritains en mal de croisades.

    les libertaires et les anarchistes souhaitent l’abolition du système prostitutionnel.
    Voir ce livre : Anarchisme, féminisme contre le système prostitutionnel, Hélène Hernandez et Elisabeth Claude, Editions du Monde libertaire, 124 pages.
    voir ce dossier Perspectives libertaires sur la prostitution http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article3680
    le Front national et Christine Boutin souhaitent une politique réglementariste, la droite républicaine, la gauche et l’extrême-gauche souhaitent l’abolition du système prostitutionnel.
    il faudra trouver un autre argument.

    +++

    Comme si « une relation sexuelle simple » ça existait! comme si une relation sexuelle dénuée « d’implications affectives » ça n’existait pas ! Comme si une « femme entière » ne pouvait choisir de se prostituer !

    la prostitution n’est pas liée à une question de relation sexuelle. la prostitution est un système (système prostitutionnel, système prostitueur) base du patriarcat. avant le patriarcat, elle n’existait pas. c’est une construction politique. elle a pour but de contrôler le corps des femmes.

    Dans nos sociétés patriarcales, la prostitution sert à contrôler le corps des femmes. Où est la liberté des femmes ?

    Les femmes possèdent moins de 1% de la richesse mondiale. Où est la liberté des femmes ?

    L’analyse du patriarcat montre que la prostitution, le mariage et le travail des femmes obéissent aux mêmes règles, ce que Carole Pateman a démontré dans son livre Le Contrat Sexuel. A chaque fois qu’il y a contrat (prostitution, mariage, salariat), c’est contre les femmes.

    dans un monde fait par les hommes, pour les hommes et contre les femmes, je ne vois pas la liberté des femmes !!!

    «Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres». La (soi-disant) liberté de se prostituer réduit la liberté d’autres personnes.

    Exercer une liberté c’est assumer une responsabilité. Les personnes prostituées acceptent-elles d’assumer les conséquences du système prostitutionnel dans la société ?

    +++

    en 2011 nous les abolitionnistes nous nous projetons dans le futur et vous restez dans le passé

    « Le futur appartient à ceux qui voient les possibilités avant qu’elles ne deviennent évidentes.» Théodore Levitt

  7. et zahia qui gagne 20 000€ par mois, c’est quoi sa souffrance? c’est qui son oppresseur qui l’oblige a se prostituer et qui la laisse dans un tel dénuement??
    sauf cas particulier (esclavage moderne) une femme n’est JAMAIS obligé de se prostituer, tout comme un homme n’est jamais obligé de devenir un dealer, quelle que soit sa situation économique.
    je vois pas pourquoi les prostituées qui ont choisi cette activité serait plus a plaindre que les autres. le militaire risque sa vie pour remplir son devoir, le maçon se casse le dos pour faire nos maisons, et ben la prostituée a 15 rapports par jour (pour toucher ses 5000€ mensuel):chaque métier a ses inconvénients.
    si elle veut pas elle a qu’a faire serveuse/ femme de menage/ caissière/etc… comme 99% des femmes.

    1. oui, en effet, pour vous, le choix pour une femme c’est être caissière ou prostitutée…je ne doute pas que caissière, ça ne soit pas spécialement drôle…et je suis ABSOLUMENT CERTAINE que cela n’envoie pas les femmes vers les soignantes spécialistes de traumatologie qui ont ça à nous dire, et dans de telles proportions.
      Au passage, je vous rappelle que Zahia était mineure lorsqu’elle a commencé son activité. Que je ne saurais qualifier de métier parce que sinon, cela voudrait dire que quand ma fille serait en âge d’être orientée pour sa vie professionnelle, se prostituer pourrait lui être proposé comme option….ce qui règle la question.

  8. j’ai fait l’effort de lire entièrement le lien proposé et je n’ai toujours pas trouvé la moindre trace d’un argument. c’est d’ailleurs pour masquer cette faiblesse qu’il y a une tel débauche de pathos et de mot savants.
    alors je n’ai jamais dit qu’une femme est soit caissière soit prostit. une femme peut etre tout ce qu’elle veut j’ait aucun probleme avec ça.
    2) je trouve votre affirmation sur la traumatologie bien péremptoire. on peut trouver ce genre de témoignage dans toute les profession, (d’ailleurs savez vous que le record de dépression est détenu par les prof?)la souffrance au travail est un sujet qui dépasse de très loin la prostitution ( suicide chez francetelecom, renault, explosion des trouble musculo-squelletique, syndrome d’épuisement professionnel,trouble post-traumatique des militaires de retour chez eux, ect…) mais tout ça les féministes s’en fichent, car ça ne leur est d’aucune utilité dans leur guerre contre les hommes. elles préfèrent essayer de nous faire croire que les prostituées souffrent beaauuuuucoup plus que les autres. et que cette souffrance ne vient pas de la situation d’esclavage dans laquelle certaines se trouvent, non le coupable (désigné par avance) , c’est forcément l’homme. on fait fi de la responsabilité individuelle de la prostituée dans sa propre situation. alors qu’on s’accorde tous a dire que la pauvreté ne peut pas servir d’excuse a la délinquance, on trouve mystérieusement qu’elle exonère de toute responsabilité la prostituée et que le fautif est le client. on oublie de dire que si tant de femme se prostituent volontairement, c’est par attrait de l’argent rapide, a défaut d’etre facile, c’est par vénalité et c’est donc qu’elles y trouvent aussi leur compte.

    3) « Au passage, je vous rappelle que Zahia était mineure lorsqu’elle a commencé son activité. »
    …et ça change quoi? ça justifie qu’on mette en examen ses clients de l’époque mais ça n’exonère pas zahia de sa responsabilité individuelle. que je sache on est en droit de penser qu’une fille de 17 ans a qd même un minimum de discernement. alors le discour « elle est manipulé, elle est victime » alors qu’elle voyage en jet privé entre paris et munich, c’est prendre les gens pour des imbéciles.

    3) la prostitution est un métier comme un autre. nous sommes tous des prostitués. certain louent leur cerveau, d’autre leur bras, d’autre leur nez, …et d’autres encore leur sexe. la prostitution n’est que l’application des regles du travail au domaine de la sexualité. d’ailleurs je remarque que c’est a dessein qu’on parle de louer le corps et non accomplir un service. c’est pour mieux nous ressortir des inepties sur l’indisponibilité du corps humain (principe auquel j’adhère,lorsqu’il n’est pas instrumentalisé).

    4) il ne faut pas confondre morale publique qui n’est que le plus petit dénominateur commun acceptable pour une société (c’est a ce prix la qu’on a la liberté), et la morale privée des citoyens qui repose sur des standard necéssairement plus élevé. en démocratie on a le droit d’etre viceux, egoiste ingrat et stupide. ça veut pas dire qu’on est obligé d’aligner ses standard personnel de vertu sur ce niveau.
    vouloir confondre les 2 conduit a la charia.

    conclusion: 1) il faut combattre les réseau mafieux.
    2) bravo bachelot! t’a trouvé une nouvelle machine a sou pour combler le deficit (je gage que aucun client ira en prison, tous auront des amendes), après les radars voici l’impot sur la misere sexuelle. on pose 2 flics en embuscade et on touche le jackpot chaque soir.et je vois d’ici le ministre de l’interieur annoncer chiffre a l’appui la hausse du taux d’élucidation et les progrès accomplit en matière de sécurité.

  9. « une femme n’est JAMAIS obligé de se prostituer (…) si elle veut pas elle a qu’a faire serveuse/ femme de menage/ caissière/etc… comme 99% des femmes » : les femmes possèdent moins de 1% de la richesse mondiale, ce n’est pas un détail. Dans le système patriarcal, on apprend aux hommes à dominer et les femmes à se soumettre. La pornographie, le viol, la chosification du corps des femmes dans les médias et la culture, la fameuse représentation de la femme mère et putain, cela existe et si vous niez ces réalités alors vous mentez ou vous ne vivez pas dans le même monde que nous. Une femme ne peut pas faire tout ce qu’elle veut, le plafond de verre existe dans bien des domaines, le partage inégal des tâches domestiques pèse dans la vie professionnelle d’une femme, quand il y a une personne âgée ou handicapée, bien souvent, c’est la femme qui s’en occupe. Dès le plus jeune âge les femmes sont dévalorisées et les hommes sont survalorisées, cela influe sur l’image de soi et l’image de l’autre. Jusqu’au 20ème siècle, la sexualité féminine n’était pas encore considérée et le principal trait qui caractérise l’homosexualité féminine est le déni de leurs amours. Notre société est phallocratique : le culte du phallus organise la société.

    « les prostituées qui ont choisi cette activité » : avant le patriarcat, la prostitution n’existait pas. Il faut croire que la notion de choix est relative, très relative !!!

    « les prostituées plus a plaindre que les autres » : il ne s’agit pas de plaindre qui que ce soit et les violences de l’acte prostitutionnel sont d’autant moins acceptables que la prostitution ne sert à rien dans le fonctionnement d’une société.

    « pathos et mot savants » : si on s’en tient aux conversations du café du commerce, c’est sûr, on n’avance pas loin. Le système prostitutionnel est un phénomène complexe et une violence singulière.

    À vous lire, j’ai l’impression que les féministes sont opposé.es au droit du travail, à l’amélioration des conditions de travail !!! De plus les associations féministes se sont toujours inscrites dans une démarche pacifique et pour un processus de démilitarisation.

    Les hommes aussi sont féministes et combattent le système prostitutionnel.

    Je ne vais pas commenter votre long développement qui est pénible et finirait par me faire sourire !

    Allons directement à votre conclusion.

    1) il faut combattre les réseau mafieux.

    D’une manière générale pour traiter un problème il faut combattre la racine du problème. Dans le système prostitutionnel, c’est le client. Sans client pas de prostitution.
    Combattre les réseau mafieux on a déjà essayé et cela demande des moyens considérables que l’état n’a pas.
    Combattre les réseau mafieux : il faudra trouver un autre argument.

    2) bravo bachelot! t’a trouvé une nouvelle machine a sou pour combler le deficit, après les radars voici l’impot sur la misere sexuelle. on pose 2 flics en embuscade et on touche le jackpot chaque soir.

    Philippe Gastrein a publié un article sur facebook : L’Etat suèdois a « ponctionné » aux clients en 11 ans l’équivalent de 2 jours d’impôt sur la prostitution en Allemagne !
    Dans les forums et réactions aux articles sur le rapport de la mission d’information sur la prostitution, l’une des tartes à la crèmes est de dire qu’il s’agit ENCORE d’une mesure pour taxer les braves citoyens, de pauvres hommes dans la détresse affective.
    (…)
    simulation pour la France : disons 800 clients sanctionnés par une amende de 3000 €, ça nous fait 2,4 millions d’€ à attendre de cette mesure. Contre 45€ millions d’€ si on autorisait le proxénétisme comme en Allemagne.
    http://www.facebook.com/notes/philippe-gastrein/letat-su%C3%A8dois-a-ponctionn%C3%A9-aux-clients-en-11-ans-l%C3%A9quivalent-de-2-jours-dimp%C3%B4t-s/198506676854479
    bachelot! t’a trouvé une nouvelle machine a sou pour combler le deficit : il faudra trouver un autre argument.

    « une femme n’est JAMAIS obligé de se prostituer (…) si elle veut pas elle a qu’a faire serveuse/ femme de menage/ caissière/etc… comme 99% des femmes »

    lisez donc ce livre, on ne sait jamais, peut-être changerez-vous d’avis :

    Carole Pateman, Le Contrat Sexuel, La Découverte/Institut Émilie du Châtelet (IEC), novembre 2010, 336 pages

    Le contrat social contre les femmes – Marie Garrau
    Dans un ouvrage traduit plus de vingt ans après sa parution, Carole Pateman s’interroge sur l’exclusion des femmes dans les théories classiques du contrat social. Dévoilant le lien qu’il entretient avec le travail, le mariage ou la prostitution, elle montre que tout contrat fonctionne comme un instrument de subordination des femmes, jusque dans leur apparente émancipation moderne.
    http://www.laviedesidees.fr/Le-contrat-social-contre-les.html

    Présentation du livre par l’éditeur
    Par quel étrange paradoxe le contrat social, censé instituer la liberté et l’égalité civiles, a-t-il maintenu les femmes dans un état de subordination? Pourquoi, dans le nouvel ordre social, celles-ci n’ont-elles pas accédé, en même temps que les hommes, à la condition d’«individus» émancipés?
    Les théories du contrat social, héritées de Locke et de Rousseau, et renouvelées depuis Rawls, ne peuvent ignorer les enjeux de justice que soulève le genre. Carole Pateman montre, dans cet ouvrage de référence enfin traduit en français, que le passage de l’ordre ancien du statut à une société moderne du contrat ne marque en rien la fin du patriarcat. La philosophe met ainsi au jour l’envers refoulé du contrat social: le «contrat sexuel», qui, via le partage entre sphère privée et sphère publique, fonde la liberté des hommes sur la domination des femmes.
    Il s’agit là moins d’exploitation que de subordination, comme le démontre l’auteure en analysant le contrat de mariage, mais aussi l’ensemble des contrats qui touchent à la propriété de la personne, de la prostitution à la maternité de substitution, jusqu’à l’esclavage et au salariat. Ainsi s’engage, à partir du féminisme, une critique de la philosophie politique libérale dans son principe même: en effet, pour Carole Pateman, un ordre social libre ne peut en aucun cas être de type contractuel.

    Auteure
    Carole Pateman est professeure dans le département de science politique de l’Université de Californie à Los Angeles. Elle a été la première femme à présider l’Association internationale de sciences politiques. Ses travaux en philosophie politique portent aussi bien sur la participation démocratique que sur le revenu minimal. Pour penser l’articulation entre «contrat sexuel» et «contrat racial», elle a coécrit avec Charles W. Mills, Contract & Domination (2007).

    Sommaire
    À rebours.
    Préface de Geneviève Fraisse
    Avant-propos
    1. Contracter
    2. Confusions patriarcales
    3. Le contrat, l’individu et l’esclavage
    4. La genèse, les pères et la liberté politique des fils
    5. Épouses, esclaves et esclaves salariés
    6. Le féminisme et le contrat de mariage
    7. Qu’est-ce qui ne va pas dans la prostitution?
    8. La fin de l’histoire?
    Le contrat racial et la racialisation du contrat sexuel. Postface d’Éric Fassin
    Index.

    Lien
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_contrat_sexuel-9782707164292.html

    1. 1) que de mots savants et de concepts abscons. marx en employait tout autant que vous pour au final dire des anneries.
      2) s’agissant de la chosification du corps de la femme: on regarde des magazines masculin (genre playboy) on voit des femmes nues. on regarde des magazine feminin, on voit aussi des femmes nues…mais on accuse uniquement les hommes de chosifier le corps de la femme! des expériences scientifiques réalisé en salle de sport ont prouvé que les femmes passait plus de temps a regarder le corps des autres femmes que celui des hommes. une fois de plus on nie l’implication des femmes elle même dans cet état de fait.
      pour le reste, je vois que votre raisonnement se borne a affirmer qu’une femme pauvre est une prostituée en puissance. quel mépris extraordinaire pour les femmes et les pauvres!!!

      3) si la prostitution sert a quelque chose: gagner de l’argent, et la première a vouloir en gagner est la prostituée elle même. mais ça faut pas le dire, car la femme selon les féministe est un etre de lumière qui travaille a rendre le monde parfait.

      4) les féministe ne sont pas contre le droit du travail mais aveuglée par leur idéologie elles privilégient volontairement certains fait et en ignorent d’autres. pour ce qui est de la démilitarisation, c’est un autre débat mais c’est encore une preuve de leur manque de lucidité.

      5)dommage que vous ne commentiez pas mon « long paragraphe pénible ».

      6) on pénalise les clients et ya plus de mafia?? l’usage et la détention de stupéfiant est interdite en france et pourtant on a pas tué la mafia. pas de client, pas de prostitution? mais le probleme c’est que y’aura toujours des clients. savez vous que même en arabie saoudite il y a de la prostitution?
      et je vous rappel que les réseau mafieux ne font pas que de la prostitution. il faudra de toute façon les démenteler et pas juste casser le thermometre.

      7) rapport Philippe Gastrein: et alors? est ce qu’il blanchit de toute arriere pensée électoraliste le projet de loi bachelot? est ce que ça fait pas de l’argent facile pour l’état?

      8) s’agissant des contrats: le contrat social n’est qu’une fiction. et puis depuis la réforme du code civil de 1965, l’égalité juridique entre homme et femme a largement été rétablie. d’ailleurs on ne parle jamais des loi misandres qui ont existée et qui subsiste parfois (ex: interdiction de faire travailler des femmes de nuit, censuré depuis par la CJCE)

      9) et pourquoi les femmes subissent elle le « systeme patriarcale »? pourquoi ce n’est pas elles qui on imposé une dictature matriarcale a tout les hommes de la planète? pourquoi ça semble si facile de les écarter des richesses et du pouvoir alors qu’elle représente 50% de l’humanité et qu’en moyenne elle sont plus diplomé que les hommes? et pourquoi le prétendu systeme patriarcale persiste t’il alors que les femmes ont la main haute dans l’éducation des enfants? mais bon, comme il est interdit de poser la question de la responsabilité des femmes elle même…

  10. Si ensacher de la sauce chasseur à la chaîne payait plus que de sucer des bites à la chaîne, il n’y aurait plus de prostitution et c’est bien pour cela que l’on paie si mal les ouvrières si toutefois on les embaûche. Il ne manquerait plus que les femmes cessent d’être précaires, soient rémunérées autant que des hommes et ne soient plus menacées de se faire prostituer de gré ou de force un jour ou l’autre. Quelle horreur ! Il y a des gens pour qui cette idée est tout simplement insupportable.

  11. Dans l’ensemble, je ne peux que constater des réactions emotionnelles vives, ce qui dans 95% des cas, permet de dire que les questions sont mal posées.
    L’idéal ou l’utopie de l’égalité entre les sexes énervent bcp de mâles qui réagissent avec exaspération dans leur misogynie ou dans la mémoire de leurs échecs de dialogue avec les femmes qu’ils ont tenté (du fonds de leur candeur ou de leurs préjugés) « d’aimer »… Alors, on prend un ton de raisonneur de droite, genre patron ultralibéraliste, pour de nouveau faire comprendre aux femmes qu’elles sont capricieuses, perpétuellement insatisfaites et revendicatrices comme des étudiantes immatures.
    Le rapport créé par l’Histoire entre les femmes et les hommes demandent une réflexion ou une sensibilité un peu plus profonde (un peu comme quand l’on demande à l’Eglise de dénoncer ses prêtres pédophiles). Ce n’est pas la peur de la femme, c’est la peur de perdre ses prérogatives ancestrales, comme l’Eglise qui s’acharne à nier et à protéger ses pauvres petits pédophiles éperdus de fautes dont ils n’étaient soi-disant pas « conscients ».
    « Pour changer de langue, il faut changer de gueule » me disait mon prof de langue. Ici, c’est pareil : l’empathie est tellement difficile à exercer !!! Un coeur droit a une détermination ferme. Le coeur sait mieux que la raison diriger notre morale et il serait déterminé si ladite raison ne commençait pas à jouer avec les subtilités jésuitiques de la mauvaise foi. Hélas, certaines femmes manipulées font elles-mêmes le jeu du veule patriarcat et cela embrouille les cartes de ceux qui ne demandent qu’à patauger dans leurs confusions (parfois, ça ressemble tellement à de l’intellectualisme !!)
    Le mensonge sur le statut des femmes dans le monde, un tabou à l’échelle planétaire…

  12. Bon, la je crois que j’ai rate un train…personnellement, je me considere comme une defenseuse des droits de la femme, je ne sais pas si cela fait de moi une feministe et franchement je ne pense pas que ce soit le plus important, j’aime etre femme, mais je me considere avant tout comme un etre humain, c est plus simple pour, j’ai droit a tout au meme titre que l’homme, je ne prends meme pas la peine de le demander, revendiquer…je prends et c’est tout. Ceci etant dit, je ne comprends pas trop ou est le combat!C’est vrai que d’une part il existe une prostition forcee, tragique et a combattre de toute notre voix et de toute notre energie.C’est aussi vrai d’une autre part qu’il y a une prostitution choisie. Et pourquoi diable combrattre une pute qui a choisi de tapinner. Et le droit au choix qu’est ce qu’on en fait?Allez les filles qu’on arette ca, pck la franchement c’est ridicule!Que celle qui n’a jamais eu du sexe pour du sexe me jete la premiere pierre, combien d’entre nous n’ont jamais rencontre un gars et couche avec sans connaitre son histoire, pourquoi est ce que ca devrait avoir un caractere d’aventure romanesque quand cela vient d’une femme, et etre un signe d’esclavage quand ca vient d’un homme. Des fois je suis en manque et j ai pas l’energie d’etre ds une relation, pck je viens d’une qui a foiree ou que j’ai autre chose en tete, et ds ces cas la j’aimerai bien pouvoir payer un mec pour qu’il fasse la besogne, et moi je peux retourner a mes affaires satisfaite et soulagee!Qu’on arrette l’hypocrisie, si on a des droits egaux, les hommes peuvent faire pareils, rien ne les oblige a avoir envie de se marier ou de s’interesser a vous juste pck ils bandent…Quant a la femme consciente du pouvoir que le sexe exerce sur notre societe et qui veut en faire un business, moi je la respecte…elle en a le courage malgres le regard de la societe…ca n’est pas morale mais elle ne m’a pas demande mon avis. moi j’ai choisi de me marier et d’avoir des enfants,ca n est pas une finalite absolu ni un fatalite

  13. Nous devrions arreter de condamner l’homme pour tout nos maux et prendre nos vies en mains, faire des choix et les assumer, definir nos propres standard, assumer notre sexualite enfin!On ne vit pas dans un conte de fees, le sexe entre deux personnes consentes devrait rester legitime, meme si un parti recois de l’argent pour ca. Que dites vous des femmes qui choisissent leur mari pour leur poches?ah j’oubliais il y a tjrs l’excuse de la securite!Qui est prostituee et qui ne l’est pas aujourd’hui?je connais beaucoup de femmes mariees, actrices, chanteuses, que je met volontiers dans ce sac la. Que faire?les aretter aussi?Allez les filles la balles est dans notre camps, notre vie est ce que nous en faisons.

  14. À Natacha : vous semblez confondre deux choses qui n’ont rien à voir : le droit de coucher avec qui l’on veut simplement parce que l’on en a envie, qui est une revendication féministe, et le droit de ne pas être obligée de coucher avec qui l’on ne veut pas parce qu’on n’en a pas envie, qui est aussi une revendication féministe.

    Si vous pensez que les prostituées choisissent leurs clients, ou si vous croyez que les clients des prostituées sont de jeunes hommes désirables qui savent bien faire l’amour, ou si vous croyez qu’une prostituée apprécie les nombreux actes sexuels qu’elle doit effectuer chaque jour, ou si vous vous imaginez que les clients cherchent le plaisir des prostituées et vont se comporter en conséquence, vous êtes mal renseignée sur ce qu’est la prostitution. Ou naïve et crédule.

    Vos courriels déroulent une erreur du début à la fin : parce que vous êtes pour la reconnaissance du plaisir des femmes, vous devriez être contre la prostitution, et ne pas vous laisser embobiner par les arguments dignes des mimiles du café du commerce. Parce que vous voulez pouvoir assumer votre vie, comme vous dites, vous devriez vous opposer à une situation qui ne laisse justement aux femmes que la possibilité de subir et de survivre et vous demander pourquoi 90% des prostituées sont des femmes : si c’était si innocent et lucratif que ça, pourquoi les hommes exercent-ils aussi peu cette « profession » ? n’aurait-on pas ici une asymétrie qui met en valeur ce qu’est réellement la prostitution : le pouvoir exercé par l’argent (je simplifie), détenu majoritairement par les hommes, et non pas le « choix » des femmes ?

    Tout comme les Mimiles cités plus haut, vous semblez confondre votre plaisir et le leur, votre liberté et leurs envies, vos droits – qui sont ceux de tout être humain – et leurs exigences d’enfants gâtés – reprenez-vous, réfléchissez à ce que vous êtes et à ce que vous pouvez faire pour réellement faire de votre vie ce que vous en voulez.

    Quant à choisir d’épouser un homme uniquement pour son argent, puisque vous avez l’air de penser que cela est courant, si vraiment cela vous tente, personne ne vous en empêche. Remarquez toutefois que le contrat de mariage aussi bien que les us et coutumes vous garantissent une situation et des droits sans commune mesure avec l’argent et les dangers récupérés lors d’une passe. On ne voit pas bien alors comment on pourrait exciper d’une situation favorable (même si elle peut être très déplaisante) pour réclamer le maintien d’une situation proche de l’esclavage dans la plupart des cas.

  15. Oui, absolument juste ce que dit lulu. Et j’ajouterais coucher avec qui bon vous semble est une chose, voir un type, nomons-le « Y » arriver et vous demander si vous n’écarteriez pas les jambes pour lui EN ÉCHANGE D’UNE SOMME D’ARGENT en est une autre. « Y » vient l’air piteux parce qu’il ne sait pas où se vider les couilles et vous demande parce que vous avez une bonne tête si vous accepteriez qu’il se les vide dans vous moyennant rémunération…faites-donc un effort d’imagination ! Cela n’a tellement rien à voir avec le type, nomons le « Z », qui veut juste baiser, que vous trouvez acceptable et avec qui vous vous dites, pourquoi pas, allons-y, cela ne fait de mal à personne ? « Z » ne vous demande pas que vous lui prêtiez son corps pour faire ses petits besoins. Il estime qu’il a assez de charme pour qu’il y ait séduction réciproque. « Y » n’a nullement l’intention de lever le petit doigt pour vous plaire sauf si avec le gros doigt ils tiennent tous les deux un billet de banque.
    Il vous achète. Vous êtes un produit de consommation et ceci est dégradant.
    Maintenant imaginez des quantités de « Y » tous les jours plusieurs fois par jour.
    Ceci est déshumanisant.
    Alors : s’agit-il toujours de la même chose ?
    Faut être de très mauvaise foi pour répondre oui.

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