Masculinistes : le gouvernement va-t-il vraiment céder au chantage ?

Capture d’écran 2013-02-18 à 16.53.44Alors maintenant, pour avoir une chance d’être reçu-e-s par le gouvernement, c’est cela qu’il faut faire ? Monter en haut d’une grue et faire du chantage ? Apparemment oui, et le masculiniste qui s’est retranché ne s’y est pas trompé. En effet, il ne s’arrête pas à la complaisance du Premier ministre, qui a dit que les associations de pères connues pour avoir des positions extrémistes et en leur sein des hommes violents déjà condamnés, il n’a pas moins osé dire que il ne descendrait de sa grue « que si Christiane Taubira accepte de faire adopter le projet de loi sur la résidence alternée.».

Voilà, en 3 jours, ce qu’un homme seul, condamné par la justice pour enlèvement d’enfant à deux reprises, réussit à obtenir dans une société démocratique ? Un homme seul exige d’une ministre qu’elle fasse adopter une loi, par la voie de chantage ?

Il faut dire qu’il aurait tort de se priver : deux jours de mascarade médiatique, et le Premier ministre lui-même demande à ses ministres de recevoir les assos de pères ? Et la ministre de la famille de se laisser impressionner et affirmer qu’elle est pour la médiation familiale et un « rééquilibrage » ? Quand toutes les personnes qui s’intéressent à la question des violences conjugales des hommes contre les femmes savent que la médiation conjugale est un danger pour les victimes, dès lors qu’elles sont sous emprise, que cela les prive de tout moyen de défense ?

Est-il possible que le gouvernement n’aie pas compris à 3 jours d’une manif du lobby des pères masculinistes et alors qu’ils  essaient de faire entrer de force la garde alternée par défaut dans la loi (contre tous les avis d’expert-e-s) quel chemin il empruntait ?

On croit rêver. Ou plutôt on est en plein cauchemar.

(depuis, l’homme est redescendu, avec ces mots qui on l’espère, calmeront l’ardeur à le recevoir de ses cibles : « Je me casse, j’ai autre chose à faire. On se fait encore balader par des femmes ministres qui n’en ont rien à foutre des pères. » Serge Charnay

S.G

Heureusement, après un suivi en « live » des médias très complaisants, quelques infos et articles sont venus faire contrepoids.
D’abord, des chiffres sur les réalités de la garde en France, avec ce ommuniqué d’SOS Les mamans, qui remet les choses à leur place : http://www.lepoint.fr/societe/sos-les-mamans-monte-au-creneau-17-02-2013-1628409_23.php

Et la Fédération nationale solidarité femmes : http://www.solidaritefemmes.org/ewb_pages/a/actualite-853.php

Et Osez le féminisme : http://www.osezlefeminisme.fr/article/faut-il-qu-on-s-accroche-a-une-grue-pour-etre-entendu-e-s

Un article sur Les nouvelles news : http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/civilisation/2579-le-lobbying-des-peres-des-grues-

Puis divers blogs, qui ont rappelé de quoi il s’agissait ici :

http://www.rezocitoyen.org/Pour-etre-entendu-e-s-grimpons-sur-des-grues.html

Une opération médiatique du lobby masculiniste : le show des grues

L’escalade des pères à Nantes cache une proposition de loi

Et un carton rouge absolu au Figaro, qui dans cet article, traite les femmes de SOS Les Mamans de « grues ».

Le journalisme, ce n’était pas un métier ?

20 réflexions sur “Masculinistes : le gouvernement va-t-il vraiment céder au chantage ?

  1. Les hommes laissent le soin à leurs épouses de s’occuper des enfants pendant leur vie maritale, qu’il s’agisse de changer les couches, préparer à manger, les laver, les éduquer, les aider aux devoirs etc, découvrent tout à coup l’existence de leur progéniture au moment du divorce et réclament leur propriété à cor et à cris…
    Si on demandait d’abord l’avis des enfants ?

      1. ah le retour ! le gars en question, il en a eu plus d’une. Et il a tout fait pour les griller…

      2. Je répète : et si on demandait d’abord l’avis des enfants ? C’est la première chose dont un père qui aurait à coeur le bien-être de ses enfants se soucierait.

      3. Oui, le devoir des parents est d’agir dans l’intérêt de l’enfant, et en lui demandant et écoutant dans la mesure du possible son avis…

      4. d’accord mais l’interet de l’enfant ce n’est pas non plus donner automatiquement la garde a la mere

  2. 1)il n’y a pas de retour je ne suis jamais parti. je suis le plus souvent un observateur silencieux.
    2) je ne parle pas de ce type en particulier mais de la situation des pères divorcés en général. on peu convenir qu’il y a un problème quand même.

  3. 1 bis) mais peut être que j’ai tort de lire 80% de vos articles et même d’écouter vos liens radio. je ne sais pas. il m’a plutôt semblé que les féministes se plaignaient de leur manque d’audience dans les médias. apparemment ça ne leur fait pas plaisir non plus quand on s’interesse a ce qu’elles font. c’est tout le probleme avec les féministes: on sait jamais ce qu’il faut faire!

    1. bah JE vous le dis ………TAISEZ-VOUS !
      Ca leur fera des vacances, pi de LA vacance aussi, elles en ont bien besoin les féministes

      1. houlala! ça c’est l’argument massue ce « TAISEZ VOUS »!! il n’y a rien a répondre a ça c’est sûr tu m’as mouché, t’es trop fort!!

  4. Effectivement, il y a un problème avec les pères : moins de 30% des pères réclament la garde des enfants au moment du divorce… alors bon…qu’ils se sentent un peu + responsables et investis au lieu de monter sur des grues..

  5. Franchement on m’interdirait de voir mes enfants, j’essayerai de les enlever aussi. Qu’on enlève même un droit de visite parce qu’on est pauvre et au chômage? Non vraiment.
    Si je me séparerai, mes enfants demanderaient surement à plutôt vivre avec leur père, il a des horaires plus stables, il est plus papa poule que moi et c’est lui qui se souvient de la date du pédiatre et d’où est rangé le balai.
    Favoriser la mère selon une pseudo nature (je ne dis pas que tu dis ça) cela va totalement à l’encontre de nos luttes pour obtenir l’égalité dans les esprits.
    Trop de femmes s’épanouissent seulement avec leurs enfants, plus pour se conformer au pseudo rôle se « sainte mère » que parce que cela les rend heureuse. Les enfants sont voués à partir, les femmes ne doivent pas se sacrifier, elles doivent vivre leurs vies.
    De ce que j’ai compris de la demande des associations des pères, c’est une garde alternée au delà de 2 ans et demi, donc c’est déjà une demande raisonnable qui rend caduque les débats sur les très jeunes enfants.
    Par contre, les machos font les malins, mais une loi de garde alternée ne doit pas être faite sur mesure au choix de ces messieurs, et les femmes à servir de variable d’ajustement. Elles doivent donc être imposés si la mère le demande même si le père ne veut pas.

    1. Franchement il ne s’agit pas de cela. Je vous livre un scoop : je suis en garde alternée et cela se passe et s’est toujours passé extrêmement bien. Ici, on parle d’hommes violents qui utilisent tous les moyens pour écraser les femmes et assurer leur puissance et domination d’une façon qui perdure bien au-delà de la séparation. (Ce moment qui, lorsque les femmes sont face à des hommes violents, met leur vie en danger, et expose les enfants à d’autres traumatismes).

  6. C’est toujours la même chose… allez, sacrifions les enfants au nom des droits des adultes !… ce monde marche complètement sur la tête…

    Les besoins de l’enfant, être des plus vulnérables qui se construit, tout le monde s’en fiche… c’est lamentable…

    S’il y a une chance à donner c’est à l’enfant qu’elle revient: la chance de pouvoir se développer dans la plus grande sérénité c’est à dire en tenant compte et en respectant ses besoins et ses droits .

    Personnellement je détesterais vraiment très fort de devoir vivre une valise à la main, et de devoir changer de maison, d’environnement chaque semaine, sans déroger, pendant des années… pas vous ?

    1. Oui, mais cela pose différents problèmes : si on demandait systématiquement l’avis des enfants, la possibilité de manipulation d’enfants en bas-âge serait d’autant plus forte par des hommes/pères violents.
      Ensuite, sur la garde alternée elle-même, je crois que c’est comme tout ce qui concerne la parentalité/divorce : dès lors que les deux parents agissent en pensant à l’intérêt de l’enfant, donc en évitant tout conflit et discours dévalorisant sur l’autre, il n’y a pas de raison qu’un simple changement de lieu soit plus qu’une particularité dans sa vie quotidienne (de moins en moins particulière).
      Le problème, c’est que les telles relations de couple existent peu, de telles relations de parentalité existent encore moins

      1. Je ne parle pas du tout de demander systématiquement l’avis des enfants, la possibilité de manipulation est tellement évidente quel que soit l’âge de l’enfant.
        Je parle essentiellement des besoins de l’enfant et de l’adaptation des adultes à ses besoins en fonction du moment, de l’âge et de l’enfant lui-même, de sa personnalité, de ce qu’il est.

        La garde alternée c’est plus qu’un simple changement de lieu, c’est un changement d’accompagnement, de relation/communication, de mode de prise en compte, d’habitudes, de règles, d’organisation, de nourriture etc.

        L’intérêt de l’enfant ne se résume pas à l’évitement de tous conflits et discours dévalorisant sur l’autre parent. Il convient d’y ajouter le respect de ses besoins.
        Par exemple un enfant a parfois besoin de rester 15 jours ou 3 semaines au même endroit, histoire de se poser un peu, de pouvoir organiser sa propre vie, on peut le constater avec les ados pour qui une semaine/une semaine ce n’est pas toujours satisfaisant.

        Beaucoup d’enfants souffrent en garde alternée, ils ont besoin d’un minimum de stabilité qui dure un peu dans le temps pour se construire, s’organiser à l’intérieur d’eux-mêmes.

        Dans le cas des hommes violents c’est une véritable catastrophe pour les enfants. La femme peut se dégager, se sauver de cette destruction mais la justice oblige les enfants à continuer de la subir, de subir la violence, la menace constante, l’insécurité… au nom de quoi? du droit du père exclusivement. On ne peut pas considérer qu’il s’agit du droit ou du besoin d’un enfant que d’être à la merci d’une personne violente, le plus souvent imprévisible, fut-il son père… la solitude d’un enfant c’est terrible…
        Si on s’intéressait un peu plus à la vie de ces enfants on pourrait bien ressentir l’impuissance dans laquelle des adultes les plonge sans possibilité d’y échapper et pour des années… certains de ces enfants sont piégés comme des rats…

  7. merci de ton article, je vais mettre aussi quelque chose sur mon blog. Hier j’ai bondi en lisant que le dernier descendu de la grue s’était fait (selon ses mots) « balader par des femmes ministres »… et dit qu’il fallait « arrêter de parler des femmes ». bon ben pour ceux/celles qui n’auraient pas tout saisi, voici un bel exemplaire de masculiniste.

    On se demande si le gouvernement n’est pas un peu naïf sur le coup, espérons que tous les comm de presse et manifestations par l’écrit, ce que nous faisons, va leur ouvrir un peu les yeux. Et contrebalancer les mensonges qu’on lit dans les médias actuellement, et cette sympathie affichée pour ces pauvres pères ! :o( pffff je suis écoeurée. Sinon c’est vraiment pas la peine d’avoir un ministère des droits des femmes :o(
    Le père qui a tous les droits j’ai connu… sauf que la mère marchait en accord avec ça, c’est l’enfant/le jeune qui se barre dans ces cas là, avec tous les risques physiques et un avenir hypothéqué :o( alors franchement celles qui ont tout le courage de s’y opposer, et qui risquent énorme, si elles ne sont pas soutenues… et que on entend reparler de « médiation » avec toutes les évidentes dérives de cela pour une femme fragilisée, c’est nul !!!

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