Messieurs les potiches

Capture d’écran 2013-01-18 à 12.02.58Ah  ! Ces hommes politiques  !
Ils nous réservent tous les jours des surprises  !
C’est vrai, je m’attendais à une montée du niveau de sexisme verbal visible de leur part avec l’augmentation du nombre de femmes à l’Assemblée et surtout la parité au gouvernement. 20 femmes ministres, c’est 20 fois plus d’occasions d’être sexistes qu’une…
Bon, donc, ces messieurs les députés ne sont pas en reste. Hier, ils ont craint que la parité aux élections locales (élire un homme + une femme systématiquement), ne mette beaucoup de potiches à des postes importants.

Mais ces messieurs n’ont donc pas compris que c’est exactement le contraire  ? Car 50% -ou presque, d’homme en moins, c’est 50% de potiches en moins  !

En effet, qui plus que nos élus hommes pourrait avoir du mal à prouver sa compétence  ? Quand pour une part fort importante, et forcément plus importante que pour les femmes (puisqu’elles, elles doivent en permanence faire leurs preuves quand eux, il leur suffit d’être hommes pour que preuve soit faite), ils sont là, ben…parce qu’ils sont des hommes et que cela paraît acquis comme tel. Ainsi, de la maternelle au collège aux classes préparatoires et aux grandes écoles, une grande partie de ce qui leur vaut leur succès est…rien moins que le fait d’être des hommes  !

Ce sont des potiches, encore pour cette raison  : malgré leur certitude d’être les tenants du savoir, ils ne sont même pas capables de comprendre les principes républicains. Ou plutôt, ils se sont arrêtés au premier mot de la devise de la République  : Liberté  ! De l’égalité, ils n’ont rien compris (voir ceux qui contestent le mariage pour toutes et tous). De la fraternité, je ne dirais pas qu’ils n’ont rien compris. Ils ne sont frères mais qu’entre eux. Les femmes, ben, c’est évident, elles n’y sont pas. La majorité des hommes, ceux qui ne sont pas de leur classe, non plus.
Alors, messieurs, c’est clair, c’est VOUS LES POTICHES, et la parité aura au moins eu cet avantage, de faire diminuer le nombre de potiches au pouvoir. Dommage qu’elle n’ait la possibilité de réduire ce nombre que jusqu’à 50%…
;)

Sandrine GOLDSCHMIDT

11 réflexions sur “Messieurs les potiches

  1. Il y a encore du chemin à faire pour décrasser les mentalités. Il faudrait que les mères éduquent les garçons et les filles de la même façon . A l’école , on pratique l’égalité mais encore à la maison le garçon est souvent servi comme un roi …

  2. Non non non à l’école on ne pratique pas l’égalité, des études ont été menées. Les enseignant-es sont des personnes comme les autres, elles/ils n’ont pas suivi de cours de décrassage de mentalités ! Et le système éducatif n’est pas encore décrassé lui non plus !
    Il y a encore du travail…

  3.  » ils se sont arrêtés au premier mot de la devise de la République : Liberté « . Et encore, liberté pour les dominants d’user de leurs privilèges, et pour les autres (surtout les femmes), liberté de choisir leur forme d’oppression…

  4. Votre raisonnement est imparable.

    Ce sont des potiches parce qu’ils contentent de bénéficier pleinement de leur situation de dominants. Ces apologistes forcenés de la concurrence libre et non faussée vivent dans une société qui leur garantit de n’avoir jamais à se confronter trop durement aux talents de bien plus de la moitié de la population française, plus ou moins exclus d’emblée de leur jeu. (Entre les effets excluant des hiérarchies sexistes, raciales et économiques, on a au moins, pour nos chères élites, une triple assurance de médiocrité… il leur a effectivement suffi d’être hommes, blancs, de ne pas naître trop pauvres, et de jouer des coudes entre eux.)

    Cela me rappelle de belles pages d’Albert Memmi, montrant à quel point le racisme colonial générait et entretenait une consternante médiocrité parmi des colons systématiquement maintenus au sommet de la hiérarchie sociale coloniale de par leur simple statut de colon.(« Portrait du colonisé », paru il y a déjà 50 ans).

  5. Je me souviens que déjà à l’école, certains garçons faisaient preuve d’une inébranlable confiance en eux-mêmes, alors que leurs capacités étaient loin d’égaler celles d’élèves très brillantes, mais les garçons occupaient déjà l’immense majorité de l’espace verbal. D’une manière générale, bien des hommes n’éprouvent aucun complexe à proférer des imbécilités, convaincus que tout ce qui sort de leur bouche est parole divine, et qu’ils ont forcément raison face aux filles par le seul fait qu’ils sont des hommes. Tout homme est considéré compétent d’office.

    Les hommes ne semblent même pas avoir conscience qu’ils n’ont pas acquis leur place dans le monde du travail par leur mérite, leurs capacités et efforts, mais uniquement par le simple fait d’être des hommes. Qu’ils soient sénateurs, chefs d’entreprises, chercheurs, artistes, magistrats, intellectuels etc, ils ne doivent leur place qu’à l’exclusion des femmes.

  6. +1 et +1 sur les commentaires.
    Ca me rend dingue tous ces faux débats sur la potichisation et la baisse de compétences qui seraient la conséquence de la discrimination positive ou d’une politique pro-active.
    Alors que toutes les études montrent que les « minorités » sont perçues comme moins compétentes à compétence égale, on choisit donc des hommes blancs de csp+ moins compétent que certains qui seront exclus d’office. La discrimination positive ou une politique pro-active augmenteraient donc la moyenne des compétences.

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