La GPA, suite…et contre !

Je me réjouis d’apprendre que le PS maintient l’interdiction de la GPA dans son programme.

Ni poule pondeuse ni vache à lait

Et je continue, étant donné que cela a continué à discuter ferme, et aussi et surtout j’ai plein de nouveaux arguments.
Le principal, c’est celui par lequel je terminais, dont je n’imaginais pas encore à quel point il est central :

les partisans mentionnés de la GPA prétendent vouloir changer les modes de reconnaissance parentale en les affranchissant du biologique, alors que la GPA fait absolument le contraire ! La preuve, c’est la proposition de loi de l’UMP déposée en janvier 2010 au Sénat :

« 

La maternité pour autrui constitue probablement une pratique séculaire permettant de remédier à l’infertilité d’une femme.

Longtemps tolérée, parce que pratiquée de manière occulte, dans le secret des familles, elle n’en remettait pas moins en cause l’adage « Mater semper certa est » : la mère, désignée par l’accouchement, était toujours certaine, à la différence du père. Mais les progrès de la génétique permettent désormais de désigner celui-ci de manière tout aussi certaine, ce qui constitue en soi une première révolution pour le droit de la filiation, qui peut désormais s’appuyer sur la vérité biologique dans les deux lignes maternelle et paternelle. Néanmoins, dans la plupart des États occidentaux, la règle selon laquelle la maternité légale résulte de l’accouchement demeure l’un des fondements de la filiation, alors que la paternité légale repose encore essentiellement sur un acte de volonté du père, la vérité biologique n’étant pas vérifiée en l’absence de contestation.

Paradoxalement, les progrès de la génétique qui rendent possible la dissociation entre maternité génétique et maternité utérine ont ébranlé cette certitude ancestrale. Depuis une vingtaine d’années, les techniques d’insémination artificielle et de fécondation in vitro permettent en effet à une femme de porter un enfant conçu en dehors de tout rapport charnel, avec les ovocytes d’une autre femme. Ainsi, ces nouvelles connaissances, qui donnent la certitude de la filiation biologique, permettent également de contredire les règles de la nature et contraignent à raisonner autrement en matière de filiation, non plus à partir de ces règles, mais à partir de principes éthiques. »

Au-delà du fait que le texte est d’une misogynie exceptionnelle, il est d’une clarté exemplaire ! Il s’agit d’assurer au PERE sa paternité génétique à coup sûr ! Après des millénaires, ils ont enfin trouvé ! (caramba pourquoi ne sommes-nous pas des bonobos, qui eux, s’en fichent éperdument…)

Et la proposition, elle aussi, prévoit un encadrement strict de la GPA. Les protections sont les mêmes que dans le texte paru dans Le Monde, à UNE près : quand les penseur-es de gauche voudraient évidemment reconnaître la GPA pour tous et toutes, la droite ne parle que de parents de sexe différent…mais de toutes façons, en l’état actuel de la loi, ce n’est pas possible autrement.

Pour le reste, les protections sont les mêmes : pas d’argent, pas de primipares, des contrôles sur la santé de la gestatrice, pas plus de 2 GPA, …

Et pour finir, cela ne règle pas le cas qui a remis tout ça sur la place publique :

« Pour l’avenir, l’interdiction d’établir la filiation maternelle des enfants nés de maternités pour autrui pratiquées à l’étranger en v…iolation des règles d’ordre public édictées par la loi française serait maintenue, ce caractère d’ordre public étant destiné à éviter de reconnaître les effets en France de pratiques contraires au principe de dignité de la personne humaine ».

Donc, et je ne vois pas comment cela pourrait être autrement, cela n’empêchera aucun couple qui ne trouve pas de gestatrice, d’aller en acheter une à n’importe quelle condition à l’étranger…

Pendant ce temps, on demandera à des femmes françaises, de « donner 9 mois de leur temps et de leur parcours professionnel », pour autrui, sans aucune compensation…alors qu’aujourd’hui, même sans ça, obtenir l’égalité est déjà quasi mission impossible…

en attendant qu’on autorise le « don de lait maternel », pour que les pères puissent s’assurer que leur enfant est nourri avec ce merveilleux élément naturel ?

Comme ça, poules pondeuses et vaches à lait ?
S.G




16 réflexions sur “La GPA, suite…et contre !

  1. Votre billet atteste que vous n’avez rien compris au texte du Sénat ! Le texte n’a rien de misogyne puisqu’au contraire il propose de donner la possibilité supplémentaire à une femme de devenir mère sans contribution biologique (liberté que l’homme a déjà) ou sans passer la case par la case gestation mais en transmettant son patrimoine génétique (liberté que l’homme a déjà).

    Idem pour la suite de vos pseudo-arguments.

  2. Merci Sandrine, entièrement OK avec toi.
    Je réitère également ma question : dans cette grande manipulation de l’ego fort du puissant désir d’enfant d’un couple… quand les élites en faveur de la GPA se poseront-elles une vraie question : quelles incidences (aussi !) de la GPA dans la famille de la mère porteuse ? Quid des incidences dans les trajets de vie de ses propres enfants, légitimement en droit de transposer l' »abandon » ou le « don » d’un nouveau-né dans leur propre histoire, et d’intégrer une peur profonde pour eux-même ayant désormais à vivre dans une impalpable insécurité ? Car si l’on peut donner un enfant, pourquoi pas eux ? Quelles conséquences , par là même dans leur vie d’adulte ? et dans celle de leur descendance ?
    Noëlle Le Dréau, Psychogénéalogique

    1. Madame,

      Il faut un peu dépasser l’incantation et la projection de son expérience sur des situations que l’on arrive pas à appréhender sans un minimum d’échanges avec la réalité.

      Les enfants nés par GPA ne sont pas abandonnés (contrairement à ceux qui sont adoptés) car ils sont inscrits dans un projet parental continu avec lequel ils interagissent. La famille de la femme qui porte l’enfant d’autrui a conscience de ce projet parental, et sauf exception, elle a rencontré les parents d’intention.

      Tous les sociologues et anthropologues qui ont suivi des parcours de gestation pour autrui dans les pays qui ont encadré la pratique vous diront qu’il n’y a a pas de difficulté majeure. Je vous recommande vivement de lire les études d’Héléna Ragone, de Susan Golombok ou d’Elly Teman. Les histoires qu’elles transmettent montrent qu’avec un minimum d’explications les enfants comprennent très bien la démarche de leur mère.

      Au tout début de la pratique des mères porteuses, par manque d’expérience et aussi par peur du quand dira-t-on de l’époque qu’à remplacé l’exigence de transparence actuelle, on trouve quelques cas exceptionnels d’interrogations d’enfants. Mais selon l’anthropologue Héléna Ragone, ces cas correspondait aux mères porteuses traditionnelles qui sont inséminées avec le sperme du père intentionnel. Cette pratique a quasiment disparu au profit de la gestation pour autrui où la femme qui porte l’enfant d’autrui accueille non plus du sperme, mais un embryon issu du projet parental des parents d’intention. Là où l’insémination générait un sentiment ambigu vis à vis du fantasme de l’adultère, l’accueil d’un embryon symbôle d’un couple extérieur à la famille ne porte plus d’ambiguités, et il n’est pas étonnant qu’aucun cas d’interrogation d’enfants n’ait eu lieu dans cette configuration.

      Dernier point, tous les enfants dont la mère a porté l’enfant d’autrui expriment à l’accouchement la satisfaction de ne pas avoir à partager leur mère avec un nouvel enfant, et non la peur que vous imaginez. Vous devriez le savoir que les enfants sont jaloux et possessifs !

      1. « tous les enfants dont la mère a porté l’enfant d’autrui expriment à l’accouchement la satisfaction de ne pas avoir à partager leur mère avec un nouvel enfant, et non la peur que vous imaginez. Vous devriez le savoir que les enfants sont jaloux et possessifs ! »

        Mais N’IMPORTE QUOI! Comme quoi à force de rhétoriques stériles on peut dire n’importe quoi.

    1. CONTRE ! c’est la négation de la maternité, du maternage, du lien mère/enfant! On s’en fout de bientraiter ce lien? De le préserver? de donner le DROIT à l’enfant porté d’être materné ?
      Mais société de merde!

  3. CONTRE !

    L’enjeu éthique de la pratique de la GPA intéresse la femme qui porte l’enfant mais aussi l’enfant à naître et au travers d’eux la société toute entière, en ce que c’est le regard que nous portons sur la dignité humaine qui est en cause.
    La femme qui porte l’enfant dans le cas de GPA se trouve en quelque sorte réduite à un « instrument» de gestation.
    La femme qui prête son utérus est réduite à l’état de moyen, elle est instrumentalisée.
    L’enfant ainsi conçu est l’objet d’un contrat, qui peut prévoir, sinon un salaire, au moins une indemnisation.
    « L’abandon légaliser » d’un enfant est -il concevable ?
    Existe-il pour autant un « droit à l’enfant » qui serait absolu ?

    Les dérives dans le monde entier sont terribles :
    THAILANDE 25.02.2011- Un réseau de mères porteuses démantelé http://www.courrierinternational.com/breve/2011/02/25/un-reseau-de-meres-porteuses-demantele)

    Et l’exemple des Etats Unis fait froid dans le dos, car les « bénéficiaires » de la location d’utérus sont riches, voire connus (Elton John, Rickie Martins, Ronaldo) et certains aucunement en manque d’enfants naturels, comme Sarah Jessica Parker (l’héroïne de « Sexe and the City »).

    Avec des partisanes féministes comme Mme Badinter, qui a déjà dénié aux mères tout instinct maternel, un utérus est juste une « machine » à fabriquer des bébés que l’on peut louer, comme une voiture ou un appartement. A quand les spéculations sur les stocks de mères porteuses ?

    UKRAINE Maternité de substitution http://www.surrogate-mother.ru/fr/surrogacy/mere_porteuse.html?gclid=CIb0-qecqKcCFQEOfAod_WGwAw

    Mères porteuses : l’humanité de l’enfant en péril – Catherine Dolto http://www.lefigaro.fr/debats/2008/12/27/01005-20081227ARTFIG00001-meres-porteuses-l-humanite-de-l-enfant-en-peril-.php

    Et l’enfant dans tout ça ? Lui dire : je t’ai acheté à une femme qui a bien voulu t’abandonner pour de l’argent, ta mé…, euh ton utérus à ensuite « disparu » contractuellement, en même temps que le placenta.

    Ce monde est en dégénérescence…je le crains.

  4. Lucie, en bon petit taliban des ligues de vertu aligne les clichés et les contre-vérités pour refuser tout débat serein. Et la plupart n’ont rien à voir avec la GPA comme dans le fait divers en Thaïlande (un trafic d’adoptions) ou dans l’histoire de Ronaldo (une amante d’un soir payée pour ne pas avorter).

    Je ne comprends pas très bien le concept d’enfant naturel pour le couplet sur les USA. Les enfants d’Elton John ou de Sarah Jessica Parker ne seraient pas naturels ? Les riches ne souffriraient pas eux aussi de l’infertilité ? Elton est homosexuel et Sarah a fait six ans de fausses couches à répétition pour info. Et je doute que ces deux cas peuvent résumer à eux seuls les milliers d’enfants qui naissent chaque année par GPA dans ce pays dans des parcours jugés positifs par tous les protagonistes de leur venue au monde. En quoi cela pourrait faire froid dans le dos à part pour des bigots qui se font peur sur le dos des autres ?

    C’est sûr qu’il est facile de brandir des visions d’apocalypse comme le fait Catherine Dolto en oubliant de préciser qu’elle n’a jamais rencontré de sa vie un enfant né par GPA et que donc sa parole a autant de validité que l’horoscope.

    Pourquoi ne pas parler des milliers d’enfants nés chaque années dans les 11 pays de l’Europe des 27 qui autorisent la GPA, dans les 25 états des USA qui l’encadrent ou encore des pratiques du Canada, de l’Australie, d’Israël, de l’Afrique du Sud et autres ? Pourquoi nier cette réalité positive et vouloir toujours ressasser quelques faits divers la plupart sans lien avec la GPA ?

    PS : Lucie devrait lire Elisabeth Badinter dans le texte car visiblement elle n’a rien compris de ses propos.

    1. Bonsoir, il n’est pas coutume sur ce blog d’utiliser des attaques non fondées de personnes qu’on ne connaît pas, mais d’échanger sur les idées. Je tiens donc à préciser que si je laisse en ligne ce commentaire, je me dois de souligner qu’interpeller quelqu’une en la traitant de « bon petit taliban des ligues de vertu » relève de la diffamation. En outre, cette injure incompréhensible n’apporte rien sur le fond. Vous avez le droit d’estimer que Lucie aligne des clichés et des contrevérité etc…ce qui peut éventuellement nous itéresser, ce sont vos arguments. Merci d’avance

  5. Il serait utile d’être aussi exigeante envers les propos qui peuvent être jugés insultants comme par exemple ceux envers Elisabeth Badinter ou encore le qualificatif de dégénérescence.

    De plus, je pense que le mot diffamation ne s’applique pas à ce que j’ai écris, mais bien plus à ce que j’ai lu. En effet, la diffamation repose sur l’expression de faits qui sont faux et qui portent attente à l’honneur des personnes. Vous jugez certains de mes propos agressifs ou insultants, mais ils ne sont en aucun diffamants. L’expression taliban d’une ligue de vertu exprime l’idée d’une personne qui cherche à imposer des convictions morales personnelles et des restrictions de la liberté dans la loi commune pour les satisfaire.

  6. Avec le choix de Taubira de donner un adre légal aux « 40 enfants » issus d’une GPA, dites moi qu’est ce qui fera que d’autres personnes aillent se « servir » des ventres en dehors des frontières et de demander (comme je l’ai entendu sur un média) que ces enfants soient « légalisés » sur le territoire français en terme de droit ???

    1. d’après la ministre des droits des femmes, Hollande reste fermement opposé à la GPA. Il s’agirait là d’appliquer la loi telle qu’elle est qui demande de donner aux enfants nés à l’étranger de père français d’avoir la nationalité française. C’est malheureusement un encouragement à des hommes à aller exploiter des femmes à l’étranger pour assouvir leur intrérêt personnel

      1. Comme d’habitude, vous avez un problème avec la réalité. La circulaire ne parle pas de père mais de parent.

        De plus, ce sont surtout des femmes souffrant d’infertilité utérine qui vont à l’étranger pour avoir recours à la GPA. Et elles n’ont pas besoin d’encouragement pour affronter les difficultés d’une telle démarche.

        Il serait emps aussi que vous réalisiez que ces femmes qui portent l’enfant d’autrui ont aussi un cerveau et un coeur. Votre obsession à vouloir les réduire à un ventre est pathologique. Elle vous empêche d’ailleurs de considérer un seul instant la situation de ces enfants. Et vous parlez d’intérêt personnel ? Pffff!!!

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