Après Créteil : des viols collectifs sans violeurs ?

L’indignation et la rage sont  générales depuis hier parmi les associations féministes, et pour les victimes de viol.

Un rassemblement aura lieu devant le ministère de la justice lundi 15 octobre à 18h30.

Il va aussi falloir que nous réfléchissions à comment aller plus loin. Trouver de nouvelles formes de lutte pour que l’injustice faite aux femmes victimes de violences cesse.
Pour celles et ceux qui pensent que la justice n’a pas pu être indulgente parce que les agresseurs étaient des « hommes des cités », et que le dossier devait donc être bien vide, voici des références à lire pour apprendre, ce que c’est que la justice en France en matière de viol et d’impunité des violeurs.

Car ce qui s’est passé ici, se passe quels que soient les agresseurs, dans la plupart des enquêtes. Les victimes sont traitées comme des coupables, les enquêtes sont mal menées, elles prennnent 10 ans…et après on argue de la réinsertion des coupables pour alléger la peine qui leur est infligée.
Du coup, on ne peut s’empêcher de penser, comme Muriel Salmona :

http://www.20minutes.fr/article/1020806/proces-viols-reunion-une-telle-decision-demander-victimes-taire

Pour comprendre, il faut aussi lire les articles qu’elle avait publiés à l’occasion de l’affaire DSK :

http://stopauxviolences.blogspot.fr/2011/07/la-nausee-article-de-la-dre-muriel.html

http://stopauxviolences.blogspot.fr/2011/09/la-victime-cest-la-coupable-article-de.html

Vous aurez également de nombreuses autres références d’articles fondamentaux sur la question sur le blog de « Pas de justice pas de paix »

https://pasdejusticepasdepaix.wordpress.com/articles-et-documents/

Enfin, sur l’affaire elle-même voici le dernier article du Monde : http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/11/proces-des-tournantes-un-verdict-en-permis-de-violer_1774225_3224.html 

et sur les faits : http://www.liberation.fr/societe/2012/09/16/ils-etaient-au-moins-vingt-cinq-certains-me-tenaient-d-autres-rigolaient_846741

Un an de prison ferme pour viols collectifs reconnus, cela ne serait donc pas un signe d’indulgence ?Mais s’il y a des coupables de viol, et de viols collectifs, comment pourrait-il ne pas y avoir indulgence avec des peines de sursis et d’un an ferme ?

Si peut-être, ce ne sont pas les juré-e-s qui sont en cause, c’est au moins les enquêtes policières et la capacité de la justice à ne pas être celle des hommes, mais la justice. Qui font qu’au procès, malgré dix ans d’investissement judiciaire, les éléments suffisants n’auraient pas été réunis. Mais quand on enquête sur des crimes contre l’humanité, parfois 40 ans après, est-ce qu’on ne réunit pas les éléments suffisants ?

Car personne ne nie qu’il y a des victimes de viols collectifs ici ! Alors si le viol n’est pas nié, c’est le fait qu’il y ait des violeurs qui est nié. On est en plein patriarcat : il y aurait des violences, mais il ne faudrait jamais nommer les violeurs et violenteurs. Il y aurait des viols collectifs, mais il faudrait les appeler de l’absurde nom que tous les journaux lui donnent, et non pas de ce que c’est : un crime de la guerre contre les femmes, qui comme tout viol de guerre (eux reconnus comme crimes contre l’humanité) devrait faire que la justice mobilise tous les moyens pour avoir ces preuves qui semblent toujours manquer.

Pas de justice, pas de paix !

9 réflexions sur “Après Créteil : des viols collectifs sans violeurs ?

  1. … et la réinsertion des victimes que l’on éjecte ainsi hors de l’humanité comme si les viols c’était déjà pas suffisant…

  2. TOTALEMENT INACCEPTABLE ET HUMAINEMENT INTOLERABLE
    Le féminisme est une urgence sociale et une priorité humaniste.

    Il faudrait fonder un parti politique féministe : le féminisme est un devoir politique. Le patriarcat doit être combattu et mis en défaite sur tous les fronts. Notre Monde DOIT changer.

    « La justice des hommes » doit être rayée de la carte.

  3. Justice ? Je n’appelle pas ça justice. Ce n’est plus qu’un système dans lequel la victime est que de chie, un cas, un chiffre, circulez y a rien à voir ! La victime se retrouve à faire face à un système où c’est elle qu’on met en position d’accusée…et là c’est la double, la triple peine de ceux qui subisse une (ou des) injustice(s) qui se voit démultipliée par le seul fait des rouages de la justice, les acteurs sociaux non coordonnés et incapables, sans moyens, pas formés, pas concernés, pas de conscience collective de devoir d’assistance…jetée à la rue ou handicapée, spoliée ou violée, peut-être tout en même temps, cela reste à la victime de « payer d’elle-même » pour demander justice, voire de se mettre en danger, pour plus « faire marcher le système » plus que « le système marche » (puisqu’il est bancal). Ce pays est sourd et aveugle à la casse sociale et humaine entreprise qui brise la vie des femmes. C’est David contre Goliath…c’est à y perdre la vie.

  4. Deux petits points annexes
    Il existe une convention d’Istanbul (2011) qui porte sur les violences faites aux femmes. Ratification de la France = 0 . Le moment d’en reparler aussi ?
    Attention aux incongruités possibles des Femen (s) lors du rassemblement de lundi

  5. Comme tu l’as écrit c’est là que le problème se pose « c’est au moins les enquêtes policières et la capacité de la justice à ne pas être celle des hommes, mais la justice. Qui font qu’au procès, malgré dix ans d’investissement judiciaire, les éléments suffisants n’auraient pas été réunis.  » Des enquêtes baclées ou mal ficelées, la victime qui se retrouve devant des policiers pas formés pour recevoir ce type de déposition et voilà de nombreux agresseurs qui se retrouvent libres. Ce n’est pas la justice qui pose souci puisqu’elle se fie à des procès verbaux donc à la parole policière. C’est le ministère de l’intérieur qui est en cause puisque les violences faites aux femmes sont secondaires par rapport aux trafics de stupéfiants ou à la chasse aux clandestins.

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