Des casseroles et des hommes

Ah, le football. Ses ballons, ses millions, ses bonshommes…et ses casseroles !

Vous savez, le football, cette activité où déjà on érige en héros des bonshommes qui poussent un ballon du pied, en les payant des fortunes, et en les félicitant d’être des clients-prostitueurs. On ne compte plus le nombre d’émissions radio ou télé où des bonshommes passent une heure, voire deux, à « disserter » de savoir si untel est digne ou pas de faire partie de telle ou telle équipe, chacun se donnant l’impression d’être vraiment compétent et d’avoir quelque chose à dire. (je le sais pour en avoir écouté ado, et pour les subir les quelques fois où je prends le taxi…)

Mais le pire -et il y a deux pires- c’est donc :

-l’impunité supplémentaire que donne aux joueurs le fait d’être ceux qui permettent aux hommes d’être encore plus entre eux et à tous de se sentir compétents (car l’intérêt de ces discussion sans fin c’est que chacun peut se targuer d’avis d’expert, l’expertise n’étant pas bien sorcière à obtenir) en matière de violences sexuelles. Ainsi, j’entendais -dans le taxi justement, discuter autour de Benzema, joueur de ballon rond très connu, non pas pour savoir si c’était un criminel qui se « payait » des prostituées mineures, mais pour savoir si vraiment ou pas il méritait sa place dans l’équipe de je ne sais qui. Ainsi, ce qu’il fait aux femmes, et comment il les traite, alors même qu’il est poursuivi par la justice, et comparaîtra en juin prochain n’a guère d’importance au regard de ses performances en culotte courte et crampons.

-le surcroit de misogynie et d’insultes sexistes récurrentes que cela provoque. L’an dernier sur RMC avec les joueurs -de rugby je crois- et l’idée que ce serait « bon pour le teambuilding » de se payer des femmes de chambres, Louis Nicollin (du foot encore, je crois ?) qui eut le prix du macho de l’année des chiennes de garde, et là, un certain gérard Lacombe ? ou est-ce Pierre ? ou Nicolas ? Ah non c’est Bernard. Il paraît qu’il a été connu à une époque, comme footballer.

Il affirme, pour toute réponse à une auditrice qui lui posait une question sur le même Benzema, lors d’une de ces passionnantes émissions qui remplissent le vide de bruit en attendant notre fin inévitable : «Je ne discute pas avec les femmes de football. Je le dis parce que c’est mon caractère. C’est comme ça. Qu’elles s’occupent de leurs casseroles et puis ça ira beaucoup mieux». Ah. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à une héroïne de dessin animé, Raiponce, dans le Disney. Vous savez, quand elle se saisit d’une poêle, et l’écrase sur la tête de tous les bonshommes qu’elle croise sur son chemin, et qui s’imaginent qu’elle n’est à sa place qu’enfermée dans sa tour….S.G