Les femmes, musiciennes, depuis dix siècles

Une réponse à ceux qui disent que les femmes n’ont rien produit dans les arts ? Un concert, de musique ancienne et baroque, avec exclusivement des musiques de compositrices du XIème au XVIIIème siècle, avec une liste longue comme un bras. Chantées par deux femmes, Laurence Favier et une camarade féministe, Zulma Ramirez, c’est à découvrir vendredi soir à la Chapelle sainte Jeanne d’Arc à Cité universitaireà 20heures.

La plus ancienne, la pionnière, « dans l’art de composer fut Hildegard von Bingen. Porte-drapeau de la cause féminine, elle adresse plusieurs de ses chants et psaumes à la Vierge Marie (ainsi O clarissima mater et O tu illustrata) à côté desquels plusieurs autres, comme O ecclesia rendent hommage au martyr de Sainte Ursule qui fut assassinée à Cologne avec les onze mille jeunes femmes de sa communauté. Heureusement, Hildegard n’eut pas à subir le même sort mais dut, toute sa vie, se battre pour maintenir l’indépendance et la sécurité de son couvent. Figurant avec Aliénor d’Aquitaine, Catherine de Sienne et Héloïse parmi les personnages marquants du Moyen Âge, elle incarne aujourd’hui davantage l’image d’une visionnaire, d’une mystique que celle d’une musicienne compositrice. »

Ensuite, les femmes troubadours : « Aux XIIe et XIIIe siècles, les femmes troubadours ou trobairitz sont représentées, en moindre proportion que la gent masculine, dans ce bouillonnement créateur où la femme est constamment évoquée. Les oeuvres et les noms des troubadours (au nombre de 460 dont 20 femmes) proviennent d’une cinquantaine de florilèges manuscrits écrits aux XIIIe et XIVe siècles.

Au XVIIème et XVIIIème siècles, les femmes musiciennes sont un peu mieux admises. Soit toujours au sein de l’église, telle Isabella Leonarda  (1620-1704) -ce qui les cantonne au registre du sacré. Soit les  courtisanes, qui « représentent l’autre monde du Haut Baroque italien où pouvaient se produire, évoluer les femmes musiciennes de métier.(…) Il n’était pas rare qu’elle soit, à l’instar de Barbara Strozzi, membre d’académies ou de foyers artistiques de plus en plus nombreux en cette période. »

Je vous laisse découvrir le programme ci-dessous :

5 réflexions sur “Les femmes, musiciennes, depuis dix siècles

  1. Génial.

    Celleux qui veulent entendre des enregistrements youtube de compositrices majoritairement du XVIe siècle, peuvent le faire sur mon blog en cliquant sur le libellé « compositrice ». Il y en a 19 (pour l’instant) dont Maddalena Casulana, Francisca Caccini, Vittoria Aleotti, Teodora Gines, Wilhelmine von Bayreuth, Marianne von Martinez,Lucrezia Orsina Vizzana, Claudia Francesca Rusca, Chiara Margarita Cozzolani, Antonia Bembo, Bianca Maria Meda, Rosa Giacinta Badalla, Anna Bon di Venezia, entre autres,
    ou cliquer directement sur ce lien :
    http://lesaventuresdeuterpe.blogspot.com/search/label/compositrice (sélection exclusive de morceaux sublimes).

  2. A propos des citations sexistes sur les musiciennes, en voilà une tirée de la Bible :
    Ne fréquente pas la femme musicienne,
    de peur que tu ne sois pris dans ses rets.
    (L’Ecclésiastique, IX, 4 ; IIe siècle avant J.-C.)

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