D’Anne Sylvestre à Lola Lafon

DSCF6009La rentrée 2014 est riche en événements. Pas seulement des événements de lutte, manifestations pour nos droits, pressions sur le gouvernement pour aller plus loin dans la lutte contre les violences…

Mais aussi des événements qui vont nous aider à tenir le coup, à regarder la face non morose des choses.  Alors sur ce blog, j’essaierai de faire partager des coups de coeur, de ceux qui aident à vivre quand l’actualité nous enverra des poignards dans le dos, quand notre espace sera envahi par des pousseurs de ballon rond, quand nos rêves de sororité et de tendresse seront balayés par un vent mauvais, alors nous pourrons nous tourner, comme toujours, vers elles.

On pourrait les appeler nos héroïnes, mais elles ne manqueraient pas à ce point d’humilité que de souhaiter ce titre qui après tout nous remet dans un monde d’idoles. Elles sont des femmes, juste des femmes, qui savent nous transmettre mieux que quiconque une émotion, un ressenti, des mots d’une douceur ou d’une justesse qui nous parle comme aucune autre.

J’en citerai deux aujourd’hui, car les FranciliennEs auront la chance de pouvoir aller les voir sur scène, mais tout le monde peut les lire et les écouter.

Anne Sylvestre, qui présentera son spectacle « Juste une femme » (du nom de son dernier album) pendant 3 jours à la Cigale, les 17 et 18 janvier au soir, et dimanche 19 à 15h. Juste une femme, qui depuis 50 ans écrit des chansons comme nulle autre, et que nous découvrons tous les jours. Pour les gens qui doutent ou Roméo et Judith, pour mon chemin de mots ou écrire pour ne pas mourir, pour l’enfant qui tombe au fonds du puits mais aussi si la pluie te mouille, qu’elle soit remerciée, et écoutée, encore, de nombreuses années.

Autre magicienne des mots, de celles qui font qu’on lit un roman en se disant que peu de phrases auparavant nous avait tant parlé, Lola Lafon, écrivaine et chanteuse, vient de sortir son quatrième roman : La petite communiste qui ne souriait jamais. Je ne l’ai pas encore lu mais des précédents je vous avais déjà parlé ici : https://sandrine70.wordpress.com/2011/08/08/la-petite-fill…bout-du-chemin

J’ai donc hâte de le lire et de vous en parler, j’espère d’ici la rencontre qui aura lieu mercredi 5 février à 19h à la librairie Violette and Co, et après la lecture concert qu’elle donnera à la maison de la poésie le lundi précédent.
Que le mois de janvier commence avec ces deux artistes uniques des mots, ceux là qui nous aident à dénouer nos âmes, est de bon augure pour cette année qui commence.

Ce week-end, on résiste à l’obscurantisme avec Femmes en résistance

Voici venue la dernière ligne droite avant le festival féministe de documentaires que nous organisons à Arcueil,

avec cette année pour thème la résistance à l’obscurantisme. Voici le communiqué qui présente le programme, nous vous attendons nombreusEs, pour un week-end de films, d’échanges et de résistance !

N’hésitez pas à diffuser le programme autour de vous ou à rebloguer cet article !

Cette année, nous résistons à l’obscurantisme sous forme de 8 commandements féministes.
De « tu ne seras la côte de personne à « Tu chanteras ta liberté » en passant par « Tu ne seras ni achetée, ni vendue, ni violée »,
le festival proposera, en présence de plusieurs réalisatrices, de nombreux documentaires féministes souvent inédits en France.
Going up The Stairs
Ainsi, « Going up the stairs de l’Iranienne Roksareh Ghaem Maghami qui nous montre comment cette dame de 50 ans, mariée à 9 ans, , trouve enfin un moyen de s’épanouir et ne plus être tout à fait la « côte » de son mari, par la découverte de la peinture.
Ou encore « Grrrl Love and Revolution », de Abby Moser qui revient, avec des témoignages de l’époque, sur l’émergence des « Riot Girrls », groupes punk rock féministe, mais également mouvement de société et de lutte contre les violences masculines, et comment elles ont du résister à être happées par les médias et maisons de disque.
Le 28 septembre journée internationale pour la dépénalisation de l’Avortement nous discuterons autour du droit à l’avortement en France et aux états unis avec Arlette Zilberg du Collectif Tenon et Stacey Benoit réalisatrice de « Une question de choix »,  un regard sur les escortes de bénévoles qui défendent les femmes désirant avorter et le personnel médical des cliniques attaqué par les fous de Dieu : un petit aperçu des États-Unis dans le Wisconsin.
Nous verrons aussi « No Burqas behind bars », ou comment des femmes afghanes condamnées pour des crimes moraux vivent à l’intérieur d’une prison.
Le dimanche 29 septembre nous discuterons autour de la question de la marchandisation des femmes, de la prostitution, de la maternité de substitution (appelée aussi GPA) et de l’adoption, dans une séance intitulée « tu ne seras ni achetée, ni vendue, ni violée ».
Avec des témoignages de survivantes de la prostitution, avec la CLF, Coordination Lesbienne en France qui parlera de la maternité de substitution en France après la projection d’un film sur le business des mères porteuses en Inde « Mother Anonymous » et avec la réalisatrice Sabreen Bint Loula sur l’adoption, qui signe un portrait poignant et politique (cf photo film ci dessous- sabreenbintloula@gmail.com) : « Celle qui meurt ».
PhotoVisuelCelleKiMeurt
Toujours le dimanche Noémi Aubry, une des réalisatrices de Dix Cauris nous présentera son documentaire qui décrypte la lutte contre l’excision au Mali. Nous ferons ensuite un point sur la France.
Enfin, en partenariat avec Teledebout, webtv féministe, nous projetterons les deux films primés par le festival au deuxième concours « buzzons contre le sexisme » et présenterons sa 3e édition.
Grrrl Love & Revolution, Abby Moser, dimanche 29 à 18h30
Nous n’oublions pas nos Utopies avec « la Radio des bonnes nouvelles » une création théâtrale de Gerty Dambury  à ne pas manquer ! La radio des bonnes nouvelles annonce que le monde a changé les femmes sont désormais libres et traités à l’égal des hommes.
Pendant deux jours, il y a aura aussi sur place la librairie féministe « Violette and Co » avec des dédicaces (Delphine Beauvois pour « Nous ne sommes pas des poupées » et Muriel Salmona pour « Le livre noir des violences sexuelles »),
et toujours, la cantine « Kali Power ». Car pour résister à l’obscurantisme, il faut des nourritures intellectuelles, mais aussi terrestres !

Juste…des femmes. Merci, Anne Sylvestre

NB : Anne Sylvestre sort un 21e album à ne pas manquer, et elle sera à Violette and co pour la présentation de sa biographie par Daniel Pantchenko : « Et elle chante encore ? « (Fayard) le vendredi 24 mai à 19h. A ne pas manquer è

 

justunefemMercredi soir, je suis allée voir Anne Sylvestre en concert. Grâce à une amie chère, c’était la seconde fois que j’avais la chance d’assister à un de ses concerts. La première fois, c’était en décembre 2011, à Ivry-sur-Seine, un concert un peu particulier : d’abord j’y étais allée en vélo -je vous expliquerai(1), ce qui m’est fortement contre-indiqué ;-). Enfin parce que la grande Anne s’était blessé le poignet 3 jours plus tôt, et qu’elle était tout de même sur scène, et impressionnante.

Cette fois-ci, c’était au Casino de Paris, occasion de retrouver le quartier de mes 20 ans (je ne peux traverser la place Trinité sans penser au meilleur croissant de Paris à 2 pas, dans la rue Pigalle où j’habitais, et sans penser à Jean-Pierre Léaud descendant sa bouteille de lait après une « nuit buissoniere » aux pieds de l’Eglise.

Au Casino de Paris, Anne Sylvestre s’était entourée de 3 musiciennes, piano, cordes et vents, pour l’accompagner sur les chemins poétiques de la vie qu’elle chante, celle d’une femme, celle des femmes. Amour, féminisme, petites choses de la vie quotidienne, j’aime la richesse du répertoire. Et son écriture tout à fait exceptionnelle pour qui prend le temps de bien l’écouter. Elle sait nous faire rire, tout comme nous interpeller, glisse des messages abolitionnistes dans une chanson sur les souvenirs d’une « femme au foyer » (« les calamars à l’harmonica »).

Elle rend des hommages à des amies disparues qui savaient parler le langage de l’eau (« le lac Saint-Sébastien »), nous amuse de son dégoût de « l’obligation sociale » des balades et de devoir marcher dans la boue, ou d’un « quart d’heure de langue de p. ».

Elle nous parle aussi d’elle, avec la très belle chanson « Ecrire pour ne pas mourir ».

Enfin, elle nous parle de nous, les femmes, dans tous les aspects de nos vies. Avec « Gulliverte », qui n’avait jamais si bien résonné en moi qu’en l’entendant chanter sur scène, et « juste une femme », où elle répond, avec finesse et justesse au mépris de la société, des médias et des hommes puissants pour les femmes victimes de violence, en précisant…qu’il y a bien mort d’âme. Et en une chanson, rend justice à toutes.

S.G

(1) sérieusement, c’est quoi l’intérête du vélo ? un vélib’, jamais à la bonne taille (mal aux genoux), on peine quand ça monte, on s’ennuie quand ça descend, mais on n’a pas le temps de voir le paysage qui défile trop vite, on ne peut quand même pas s’arrêter tous les deux mètres pour faire une photo, enfin on a froid et le vent dans les yeux fait pleurer les yeux.  Et on arrive à la station vélib’ à 10′ de chez soi complètement crevée, les jambes en compote…A tout prendre, je préfère le RER..

Ode au poisson (sans bicyclette, toujours)

Capture d’écran 2013-04-01 à 10.25.55Aujourd’hui, c’est un jour où nous avons des branchies. Aujourd’hui, je voudrais que nous nagions en eaux douces, loin de l’air froid d’un Printemps qui n’a que trop tardé. Heureusement, nous avons notre imaginaire, qui nous permet de remplacer la chaleur par celle qu’inspirent en nous des musiques apaisantes.

Apaisement sous l’eau des poissons qui dansent dans Fantasia, sous l’air d’une danse arabe…

Apaisement aussi parce qu’on espère qu’après ce 1er d’avril, l’air va enfin s’adoucir, et qu’on pourra aussi rêver d’être oiseaux, pour nous envoler vers les nuages. C’est ce que suscite en nous cette artiste exceptionnelle, découverte grâce aux « Femmes s’en mêlent », absolument sublime. Elle s’appelle Tiny Ruins, la chanson « Bird in the Thyme ».

Et enfin, forcément devrais-je dire, celle qui l’a suivie lors de ce concert à La Cigale (cf photo), artiste de toutes les saisons (« The Snow, », « The Ocean ») Alela Diane, qui est Elle aussi et avant tout, une « Lady Divine »…

Arabian Dance de Fantasia où nous dansons avec les poissons

 

 

 

 

Dialem : mots pour maux

Dialem aux 10 ans de Femmes en résistance

Dialem, c’est un duo de slam engagé, composé de Diata et Patrick, elle qui écrit tous les textes, lui les musiques.

Engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, Diata a souvent travaillé en partenariat avec différentes associations, en particulier dans son département la Seine-Saint-Denis. On l’avait également entendue à la Cigale le 7 mars, lors de l’interpellation des candidats à la présidentielle par les Féministes en mouvements. Plus récemment, elle est venue chanter pour les 10 ans de Femmes en résistance le 30 septembre à l’espace municipal Jean Vilar d’Arcueil.

Ses textes, à la fois forts et poétiques, ont suscité une attention soutenue de la part du public, exigeant du festival. Il faut dire que Dialem ne mâche pas ses mots. Elle décrit avec beaucoup de justesse et de vérité le quotidien de nombreuses femmes victimes, la difficulté pour elles de parler, témoigner, être entendues. Ainsi sa chanson 20h, qui figure dans son album qui vient de sortir, intitulé : « mots pour maux », que vous pouvez vous procurer en allant sur son site : http://www.dialem.fr/. 

Totalement autoproduit, en partenariat avec l’observatoire des violences du 93, il ne coûte que 8 euros -pour couvrir les frais de production- et a pour seul objectif la sensibilisation aux violences faites aux femmes.

Dialem est vraiment un duo à découvrir, l’auteure et chanteuse Diata une personnalité déterminée dans son engagement, comme elle le dit, maintenant qu’elle s’est lancée dans le combat pour les droits des femmes, il lui est devenu difficile de chanter autre chose.
En outre, elle intervient dans des ateliers d’écriture organisés par l’observatoire des violences envers les femmes.
Le 12 octobre, elle chantera au festival de Marne au sud-est théatre à Villeneuve Saint-Georges (94) et sera ce week-end au festival « elles resistent » aux violences masculines qui se déroule à la parole errante.

Oh my mamma, sing, sing, sing

Puisqu’aujourd’hui je vais encore dormir pendant que vous vivez,

et que j’ai eu la chance d’être accompagnée d’amies et de musiques pendant toutes ces nuits,

musiques de douceur et de douces soeurs (dousoeurs), j’ai envie de vous faire partager ce moment de pure beauté :

une chanson découverte à 6 heures du matin, qui parle de ce que pourrait être le monde…

c’est une chanson qui parle d’elle même : d’inspiration, et d’envol, par Alela DIANE

Oh! my mama, she gave me these feathered breaths
Oh! my mama, she told me, « Use your voice, my little bird! »
She said « sing! sing! sing! sing! sing! sing! melodies »
And she sang! sang! sang! sang! sang! those melodies
Oh! my mama, she did give me fancy feet I’ll be dancin’ on
And I’ll tap, tap, tap my toes into those creaking floor boards
Oh! My mama she took my little hand and held on tight
All the mamas give the waters of their wells!
All the mamas give the babies this very dirt we’re walking on
Oh! My mama, she gave me these feathered breaths
And your mama, she gave you these feathered breaths too
And when the sky drops all those feathers
When the birds sing in the morning
I’ll be a mama
I’ll have a daughter
And I’ll give her melodies
I’ll give her melodies
She’ll be my little bird
And then she’ll fly

Alela DIANE

Pas envie de la traduire là, mais si quelqu’une veut le faire en commentaire…

Gracias a la vida, y a Violeta

Aujourd’hui, juste envie de dire que, malgré tout, « Gracias a la vida », grâce à cette grande artiste sud-américaine, Violeta Parra, qui fut auteure, compositrice, sculptrice et beaucoup d’autres choses encore. Et puisqu’il faut toujours et encore se battre pour avoir le droit de vivre (aujourd’hui c’est la journée mondiale de lutte contre la lesbophobie, la transphobie et l’homophobie), régénérons-nous à sa douceur universelle…

Amie d’insomnies, ces chansons résonnent aux oreilles de mes soeurs

 

Les femmes, musiciennes, depuis dix siècles

Une réponse à ceux qui disent que les femmes n’ont rien produit dans les arts ? Un concert, de musique ancienne et baroque, avec exclusivement des musiques de compositrices du XIème au XVIIIème siècle, avec une liste longue comme un bras. Chantées par deux femmes, Laurence Favier et une camarade féministe, Zulma Ramirez, c’est à découvrir vendredi soir à la Chapelle sainte Jeanne d’Arc à Cité universitaireà 20heures.

La plus ancienne, la pionnière, « dans l’art de composer fut Hildegard von Bingen. Porte-drapeau de la cause féminine, elle adresse plusieurs de ses chants et psaumes à la Vierge Marie (ainsi O clarissima mater et O tu illustrata) à côté desquels plusieurs autres, comme O ecclesia rendent hommage au martyr de Sainte Ursule qui fut assassinée à Cologne avec les onze mille jeunes femmes de sa communauté. Heureusement, Hildegard n’eut pas à subir le même sort mais dut, toute sa vie, se battre pour maintenir l’indépendance et la sécurité de son couvent. Figurant avec Aliénor d’Aquitaine, Catherine de Sienne et Héloïse parmi les personnages marquants du Moyen Âge, elle incarne aujourd’hui davantage l’image d’une visionnaire, d’une mystique que celle d’une musicienne compositrice. »

Ensuite, les femmes troubadours : « Aux XIIe et XIIIe siècles, les femmes troubadours ou trobairitz sont représentées, en moindre proportion que la gent masculine, dans ce bouillonnement créateur où la femme est constamment évoquée. Les oeuvres et les noms des troubadours (au nombre de 460 dont 20 femmes) proviennent d’une cinquantaine de florilèges manuscrits écrits aux XIIIe et XIVe siècles.

Au XVIIème et XVIIIème siècles, les femmes musiciennes sont un peu mieux admises. Soit toujours au sein de l’église, telle Isabella Leonarda  (1620-1704) -ce qui les cantonne au registre du sacré. Soit les  courtisanes, qui « représentent l’autre monde du Haut Baroque italien où pouvaient se produire, évoluer les femmes musiciennes de métier.(…) Il n’était pas rare qu’elle soit, à l’instar de Barbara Strozzi, membre d’académies ou de foyers artistiques de plus en plus nombreux en cette période. »

Je vous laisse découvrir le programme ci-dessous :

Merci aux petites filles au bout du chemin

Semaine compliquée qui se termine…avec quelques lumières -des étoiles- qui se sont allumées dans le ciel. Au théatre de mes ancêtres, mais aussi sur la scène de vrais théatres, vendredi soir, avec « la grande Anne », Anne Sylvestre, à Ivry-sur-seine, ville qui est un peu ce « bout du chemin »…

Et hier soir, à l’Odéon, avec Lola Lafon et sa « petite fille au bout du chemin ». Une petite salle, très classique, pleine, deux musiciens, et Lola, pour une lecture-chansons dans le prolongement de toute son euvre et de son dernier roman « Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce ». C’est difficile d’en parler bien, mais juste : tout ce qu’elle dit, ce qu’elle fait, comment elle le dit, me touche – et a touché toute la salle-, avec une immense justesse et émotion. Qu’elle parle (de) Marylin, Voltairine de Clayre, Joyce Carol Oates ou de sa petite fille au bout du chemin…c’est de nous qu’elle parle.

C’est une expression artistique, esthétique et politique à la fois, qui nous parle. C’est de nous qu’elle parle, toutes les femmes, et c’est universel.

Enfin, quand elle, avec ses longs cheveux blonds, et sa frange, entonne « la solitude », c’est une longue dame brune qui revit en nous, Lola qui chante Barbara et toutes nos étoiles se rejoignent. Comme une évidence…

S.G

Gals Rock : un lieu dédié à la culture rock féminine

Clémence, Martti Winkler, Mika Vember et Pauline (de g.à droite)

Le projet avait 4 ans, cela fait maintenant 4 mois qu’il est sur les rails, et semble bien lancé. Gals Rock est un magasin dédié à la culture rock féminine, qui a ouvert rue Henry Monnier (n°17), tout près de Pigalle. C’est aussi une mise en réseau et en visibilité d’artistes talentueuses, avec des concerts à l’International à Paris, et de plus en plus de showcases au magasin le mercredi. Car si c’est un lieu de vente, (CD, vinyles, produits dérivés, livres consacrés à la culture rock féminine, vêtements…) c’est aussi un lieu convivial où l’on peut boire un café, s’installer tranquillement pour échanger ou écouter de la musique.  Pauline et Clémence sont à l’origine de cette formidable idée. Pauline explique : « nous avons une démarche de passionnées de musiques de filles. Nous avons une ligne directrice, mais elle est éclectique, subjective. Ici, c’est un peu notre discothèque ». Le lieu est d’ailleurs agencé avec soin. Pas de bacs, mais une présentation où chaque artiste, de Patti Smith à Bjork pour les plus connues, de Bikini Kill à MilkyMee, a la possibilité d’attirer l’oeil

Elles font partager leurs coups de coeur, et leur énergie, qui leur a permis de mener à bien ce projet. « Cela a commencé par la rencontre avec des artistes, via Myspace d’abord, puis avec des voyages, en Autriche par exemple.,Très vite, est née l’envie de faire quelque chose pour les aider, pour promouvoir leur musique ». Car ces musiques là, souvent, drainent du public, mais ne trouvent pas toujours un réseau de distribution classique.

Mika Vember (guitare) et Martti Winkler(accordéon)

Leur énergie leur a permis de convaincre les banques de les suivre dans le financement, et les lieux, d’organiser des concerts.

Ces concerts, ont donc lieu toutes les six semaines à l’international, ce sont « des moments indissociables de l’activité du magasin », explique Pauline. On a déja pu y écouter Mensch, Melissa Laveaux, et mercredi dernier, les autrichiennes Mika Vember et Martina Winkler dans un superbe duo, ainsi que Lisa Papineau.

Lisa Papineau

« Le feedback », dit Pauline, quatre mois après l’ouverture, est bon, les clients, qui sont autant de garçons que de filles, sont contents de la présentation et de l’offre, à un prix raisonnable (moins de 20 euros). « Certains se  remettent à acheter des CD chez nous », dit-elle. « Ce sont des amoureux de l’objet. Et c’est vrai que le lieu a beaucoup d’allure, et qu’il donne envie de s’y attarder, pourquoi pas pour un showcase, dès mercredi prochain , avec edh, au 17 rue Henry Monnier, de 20 heures à 21 heures.

Sandrine Goldschmidt

Horaires d’ouverture du magasin : mardi au samedi, de 12h à 21h, dimanche de 10h à 18h.

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