Hier, je vous parlais d' »Elles resistent » aux violences masculines faites aux femmes, qui se déroule à La Parole errante à Montreuil du 8 au 15 octobre.
Un festival comme son nom l’indique, qui offre un espace aux femmes artistes pour exprimer leurs luttes, états des lieux, résistances, utopies. Un festival pluridisciplinaire, qui du coup s’interroge sur la forme à donner à la représentation des femmes, pour la libérer des violences masculines et sexistes.
Des violences qui sont fruit de la guerre contre les femmes et nécessitent une lutte et une réflexion permanente. Lors des réunions pour son organisation, au moment d’en faire un « visuel » pour la com’, a été dit par Michèle Larrouy qui l’organise, une chose très juste : on ne mettra pas de femmes, car on le constate quand on travaille sur la question, il est si difficile de trouver des images qui ne nous morcèlent pas ou ne nous mortifient pas.
Du coup, lorsque j’ai vu cette affiche, du festival Arthemise, qui aura lieu les 17 et 18 novembre, au Divan du Monde, je n’ai pu m’empêcher de réagir.
Organisé par Osez le féminisme, c’est un festival dont l’objectif est de présenter des artistes femmes. il s’annonce riche en événements, en types de spectacles, et part du juste constat de l’inégal accès des femmes aux scènes.
Mais… l’affiche n’a rien de féministe, et tombe, malheureusement, dans les clichés de la plupart des festivals et des images pornifiantes : une femme maigre, utlra-maquillée, grands yeux un peu comme les « bratz », ces figurines pour filles qui nous défigurent…Ce qui vient encore conforter l’idée exprimée par Michèle Larrouy et que je partage avec vous régulièrement, qu’il est extrêmement difficile de ne pas tomber dans ces pièges lorsque nous tentons de nous représenter.
Le festival, qui proposera, après la Parole errante et Femmes en résistance (festivals pluridisciplinaires également), de nombreuses disciplines artistiques, organise aussi des débats. Ceux-ci aborderont les difficultés d’accès des femmes aux plateaux et aux galeries, affirmeront les femmes comme « créatrices, et pas seulement procréatrices », « artistes femmes, et arts de la rue ».
J’espère qu’ils sauront à leur tour les relier aux violences faites aux femmes. En effet, c’est probablement dans le domaine artistique une des choses les plus cruciales à prendre en compte. Les violences faites par des hommes aux femmes comédiennes, artistes, chanteuses, sont pour beaucoup dans le fait que nombre d’entre elles fuient les plateaux ou les projecteurs. Plus que leur statut de procréatrices, c’est les violences subies qui les empêchent de créer.
Espérons donc que le festival Arthemise saura le mettre en avant, comme ce sera le cas à la Parole errante le samedi 13 octobre à 17h, lors d’un débat intitulé : “Rencontre sur les discriminations sexistes et les violences sexuelles dans le monde de l’art et de la culture”. (en non-mixité) et dont voici le résumé :
tout au long de leurs carrières les femmes artistes sont confrontées aux discriminations et aux violences. Cette rencontre se propose d’être un espace d’échanges d’expériences pour nourrir des stratégies féministes de résistance dans ces secteurs professionnels.”
http://festivalarthemise.wordpress.com/
S.G