La face cachée du viol, c’est le violeur

Décidément, ces jours-ci, pas facile de rester calmes.
Avec des féministes qui se livrent seins nus dans un geste de mise en danger traumatique aux plus fascistes de ce pays, et s’étonnent d’être agressées (agression que je condamne le plus fermement du monde !  Avec des hommes qui le disent, et font campagne pour l’abolition de la prostitution en  prônant la masturbation (comme si celle-ci était 1-taboue 2-sans aucun lien avec la pornographie et les violences…)
Avec enfin les journaux, qui à chaque fois se trompent de combat : ainsi, Le Nouvel Obs espère soulever un tabou en publiant un manifeste sur le viol et titre : « la face cachée du viol ». Ah bon, ça y est, un journal se pose la question ? Qui sont les violeurs ? Pourquoi ne les nomme-t-on jamais ? Pourquoi bénéficient-ils de tant d’indulgence et d’impunité ? 313 hommes se dénoncent et se rendent à la justice ? D’autres annoncent qu’ils ne toléreront plus les agressions sexistes des autres ?

Eh bien non, encore raté, pour le Nouvel obs, la face cachée du viol, ce sont les victimes, celles qui doivent d’un coup « déclarer » avoir été violée.
Ah bon, parce que celles qui sont si nombreuses à porter plainte, elles ne l’ont pas fait, devant la police, la justice, leurs proches ? Pour bien souvent se voir ensuite réduites au silence et/ou considérées comme les coupables ? Et les autres, celles qui n’ont pas porté plainte, est-ce qu’elles n’avaient pas de bonnes raisons pour le faire ? Et ces bonnes raisons, n’est-ce pas tout simplement l’impunité des criminels ? Qui impose le silence ? Les victimes ?
En quoi le fait de savoir qu’une telle ou une telle, plus ou moins connue a été violée va-t-il rendre les violeurs moins tranquilles ? La société moins sourde et aveugle ? La face cachée du viol, ce sont les violeurs. Ce n’est pas aux femmes qui ont été violées de se dire publiquement et face aux agresseurs (ce qui les expose à nouveau). Ce n’est pas à elles de dénoncer publiquement les violeurs, ni de les arrêter (oui, parce que ça, on leur demande, aussi, si, si). Il faut que les victimes soient protégées. Que la justice ne classe pas les affaires, ne les correctionnalise pas, il faut que les enquêteurs enquêtent, que les journalistes changent leur vocabulaire, que les familles écoutent et ne cherchent pas à protéger leur horrible honneur ou leur stupide réputation.

Il faut montrer la face cachée du viol : autour de nous, il y a des hommes, malheureusement beaucoup trop nombreux, qui violent, et qui ne sont jamais inquiétés. Et il y en a aussi qui ne violent pas. Et ceux là, au lieu de clamer partout « je ne suis pas un violeur », ou « je n’irai pas au bois », pourraient tout faire pour que les violeurs soient arrêtés, pour leur dire que non seulement ils ne cautionnent pas leurs actes mais que ces actes sont des crimes qui doivent être punis. C’est à eux -parce qu’ils ne sont pas en même temps menacés- d’aller voir les violeurs (comme le font des groupes aux Etats-Unis, comme on le voit dans le documentaire d’Aishah Simmons, NO ! ), pour les encourager à se dénoncer ou à se soigner, et leur dire que ce sont eux les criminels, et qu’ils ne l’accepteront pas. Nous n’avons pas besoin de « héros-non-violeurs » en exemple (qui après tout devraient juste être la norme), mais d’hommes pour  empêcher les violeurs de perpétuer leurs crimes.

S.G

28 réflexions sur “La face cachée du viol, c’est le violeur

  1. Mais que certaines femmes osent parler, que des hommes disent ne pas utiliser la prostitution, et que ce soit médiatisé, n’est-ce pas une étape nécessaire ? … et ce que tu donnes comme plus exemplaire pourrait être l’étape suivante. On en est tellement loin actuellement, je me dis qu’il faut peut être des paliers pour en arriver là.
    C’est vrai qu’à entendre Clémentine Autain on peut se dire : oui il faut absolument parler. Il ne faudrait pas reculpabiliser ou se forcer encore à autre chose après avoir été forcée… Les personnes qui peuvent parler sont peut être celles qui sont un peu accompagnées par une famille ou qui étaient bien construites avant que ça leur arrive…
    Clémentine Autain a dit aussi « le combat est une clé de la reconstruction des femmes violées »… elle n’est sûrement pas seule à le dire mais c’est bien quand même.
    Médiatiser – comme avec le reportage ‘double peine’ – ça met le doigt sur le fonctionnement de la « Justice », l’abandon dans lequel les femmes se trouvent, le regard de la société. Beaucoup de gens n’en ont pas conscience. Pourtant c’est révoltant. Je me dis que la médiatisation, ça peut faire une prise de conscience des gens, le fait que les gens soient moins tolérants vis à vis des violeurs, des lenteurs de toutes parts, et + solidaires des victimes. Même si le reportage n’a pas tellement parlé de l’aspect traumatisme.

    1. Mais Emelire ce reportage était complètement vide,
      il n’est pas du tout représentatif,
      il ne montre rien,
      il n’explique rien
      c’est un reportage à la Cyrulnik pas plus…

      et c’est destructif pour les autres…

  2. Je peux juste dire que déjà je me sens rien mais là je me sens moins que rien…

    ces jours, ces actions ne font qu’éteindre un peu plus les victimes…

    je sais pas si ça sert à quelque chose, si ce n’est nous détruire un peu plus… c’est si peu sérieux…

  3. D’habitude je vous suis mais là pas du tout. Enfin je suis d’accord avec toute la partie sur « ce n’est pas aux victimes de se dévoiler mais aux criminels d’être dévoilés ». Mais vous êtes la deuxième personne que je vois cette semaine faire un parallèle entre la masturbation et les violences et je commence à en avoir ras le cul. Ne vous étonnez pas d’être si minoritaires quand vous n’arrivez même pas à rassembler au sein des féministes abolitionnistes. Mais enfin les femmes ne se masturbent-elles pas non plus? Il faut arrêter le délire !
    Ensuite dire que les Femen se sont livrées seins nus aux fascistes c’est leur mettre la responsabilité sur le dos. Je n’approuve pas non plus ce mode d’action sein nu que je trouve contre-productif et votre analyse était pertinente sur ce sujet. Mais bon elles ne sont pas allées se faire agresser. Elles sont allées manifester leur désaccord et ont été agressées. Ce que vous dites reviens à dire qu’une femme violée n’a pas été assez prudente en mettant telle tenue, à telle heure, dans tel endroit mal famé. C’est exactement la même chose ! Du style « eh ben qu’est-ce que tu foutais là aussi? Faut pas venir s’étonner après ». Il suffit pas ensuite de rajouter une ligne pour dire que vous condamnez les agresseurs. ça suffit pas, vous dénoncez une logique que vous reprenez illico presto pour un autre type d’agression sur des femmes.
    Quant aux zéromachos mais pourquoi tant de haine? Enfin des hommes qui en ont quelque chose à foutre et hop vous leur crachez dessus avec une violence incroyable. Moi je serais eux je vous dirai : eh ben ok démerdez-vous toute seule et venez pas vous plaindre ensuite qu’on ne fait rien. Que vous proposiez autre chose ok (ce que vous faites dans l’article) mais que vous les fustigiez à ce point style ils comprennent rien à la vie et se présentent comme des zorros mais n’importe quoi !
    J’aime bien le féminisme radical, j’aime bien qu’on pense, je dis pas qu’il faut arrêter de penser, j’aime bien qu’on aille à contre-courant mais là vous me semblez sur une île déserte. Seule vous et vos copines ont raison, toutes les autres initiatives, luttes sont à mettre à la poubelle. Ben ok. Manifestement vous avez vu des films, des trucs que personne n’a vu et vous avez envie que tout le monde s’en inspire. Sauf que tout le monde les a pas vu ces films. Donc laissez-le les gens se battre comme ils veulent et comme ils peuvent, avec la rage qu’ils ont et les moyens qui leur conviennent.
    Là c’est un vrai coup de gueule. Le premier depuis que je lis votre blog.

  4. Mais oui, j’ai que ça à foutre pendant mon temps libre: faire la chasse aux violeurs! Je ne suis pas un violeur et pour autant je ne le clame pas partout. Je ne connais pas de violeurs dans mon entourage et , si jamais j’en connais, ils ne sont pas venus me le raconter. C’est plutôt rare qu’un type vienne vous voir pour vous dire: je suis un violeur. En général, c’est bien connu, ce sont des gens bien sous tous rapports, appréciés du voisinage.
    Sinon quel rapport entre la masturbation et la violence ? Je ne comprends pas bien.

      1. la chasse aux violeurs, au deuxième degré, ça n’est ni plus ni moins que la chasse aux nazis. Une affaire de justice.

  5. « Avec des féministes qui se livrent seins nus dans un geste de mise en danger traumatique aux plus fascistes de ce pays, et s’étonnent d’être agressées »
    Tu as raison et tort à la fois. Il est de plus en plus évident que le dialogue ne sert à rien et que les Femen avec leur action kamikaze lors de la manif contre le mariage gay a révélé des choses complètement dissimulées. On a vu se déchaîner la violence en direct et si en France les médias vont faire porter la responsabilité aux Femen il n’en est pas de même à l’étranger où la tolérance inouïe de la France pour les groupuscules d’extrême-droite choque. Charlie Hebdo raconte que ces groupuscules se réunissent en toute liberté en Lorraine et que personne n’en parle sauf les journaux allemands parce qu’ils n’apprécient guère que les groupes interdits dans le reste de l’Europe aient trouvé un lieu de réunion en France où ils ne sont pas inquiété pour vomir leurs discours racisto-sexistes et cela malgré la législation française qui n’est tout simplement pas appliquée.
    Les Femen ont fait du bon boulot même si je n’aurais pour rien au monde voulu être à leur place mais je les félicite, quant à moi.
    De plus on voit bien avec ce que tu dis sur l’article du Nobs que si certaines ne se dévouent pas pour prendre des coups, on n’en sortira jamais. C’est cela qui se passe.

  6. Le pire dans ce Nr du Nouvel Obs, c’est l’absence de perspectives et de plate forme de revendications. Dénoncer, ou et après, on fait quoi pour que ça change ? ce n’est pas faute d’avoir des propositions avancées par la pétition unitaire, pour ce citer que celle-là.

  7. Tout à fait, il n’y a pas de raison qu’elles payent doubles pour toutes- Et de toute façon, nous y sommes toutes passées… Et quand celles qui n’oseraient pas se poster l’étoile elles-mêmes, elles se sentiront d’autant plus seules et exclues (nous devons aussi y penser, non ?) – Toutes solidaires-

    Et le marionnettiste caché qui tire la cifelle des « féminicides. ».. c’est (roulement de tambour)… le « système patriarcal phallocrate »- Il s’agit de faire désormais de la politique, non ? Allez hop, on défait les ficelles, on a vu tous les noeuds.
    http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/definitions-feminicides.html

  8. « Mais Emelire ce reportage était complètement vide,
    il n’est pas du tout représentatif… »
    peut être, Ellof, je ne sais pas. Le reportage représente une partie de femmes qui porte plainte, et montre les difficultés, que c’est fait de mauvaise grâce par la « Justice », les questions de la police, etc. … Je pense que le « grand public » ignore cela, et j’ai trouvé bien de l’aborder comme ça, puisque des femmes ont bien voulu en parler… C’était entrecoupé de chiffres qui pointent quand même le malaise… tous ces viols, pas de condamnations, les victimes qui paient leurs propres soins…

      1. C’est chic cette réponse, c’est à prendre comment ?
        Je n’ai ni vu ce reportage, ni lu l’article mais je pense que c’est bien de parler de ce sujet taboo et que si on veut que les choses bougent ça passera par pleins de moyens différents et ça ne se fera pas du jour au lendemain. De mon point de vu toute action est bonne à prendre, chaque manière d’aborder ces sujets difficiles touchera un public diffèrent.
        Plus je cherche des gens avec qui partager mes convictions et mon envie/besoin de me battre pour ma cause de femme, plus je croise des feministes qui se tirent dans les pattes… je me sens plus seule maintenant qu’avant de vous découvrir toutes…

      2. Quel est le problème avec ma réponse ? Il me paraît normal de vouloir traquer les violeurs, non ?
        Ensuite, je comprends cette impression que les féministes se tirent dans les pattes, j’avais la même en rentrant dans le mouvement.
        Toutefois, dès lors qu’on tente d’être cohérente avec son discours et ses convictions, on ne peut cautionner des campagnes télé et d’affiches qui nous semblent ne pas aller dans le bon sens.
        Alors, pour que ce soit clair : loin de moi l’idée de critqiuer les femmes qui se déclarent. Mais le fait qu’on les utilise à des fins de publicité médiatique.
        Je suis par ailleurs convaincue que toutes, et moi la première, nous faisons des erreurs. Et qu’il est très difficile de réussir une bonne campagne contre l’impunité des violeurs.
        Mais force d’y réfléchir, de se remettre en cause, on progresse. Ainsi, un message qui dit, comme une vieille affiche du 3919, institution dont je ferai toujours la promotion et dont l’importance est énorme, « appelez avant qu’il ne soit trop tard » ou « sauvez vous ou ce sera de votre faute si vous mourez », message ressenti comme tel par de nombreuses victimes, ou un journal qui fait sa pub en disant « la face cachée du viol » mais personne qui ne parle jamais du fait que s’il y a viol il y a violeur, toujours des hommes, je ne crée pas de la discorde dans le mouvement, je pointe des choses qui à mon avis doivent permettre d’éviter de renouveler des erreurs. Parfois, en poussant un coup de gueule, oui, parce que le rôle des radicales, c’est peut être de ne pas se satisfaire de l’à-peu-près;
        Voir à ce sujet deux autres de mes articles :
        -https://sandrine70.wordpress.com/2012/10/17/un-crime-sans-criminel-ni-victime/
        -https://sandrine70.wordpress.com/2012/11/28/une-belle-affiche-il-faut-aussi-le-dire/

      3. Sandrine 70, je ne comprends pas pourquoi tu as pris ce deuxième commentaire pour toi (je ne comprends pas bien word press peut être que j’ai merdé qqpart)
        je ne m’adressais pas à toi cette fois 🙂 mais à Ellof qui disait : « Je comprends que tu ne comprennes pas ce que je veux dire. »
        d’ou mon « C’est chic cette réponse, c’est à prendre comment ? »

        je suis tout à fait d’accord avec toi quand à la traque des violeurs
        (ps : en plus, j’ai fais en plus de ça un bout de chemin depuis 2012 et je n’ai plus peur de dire que je suis féministe même si je vois toujours autant de courants et de contradictions dans le milieu)

  9. Hier tard, je suis tombée sur un article qui m’a paru intéressant sur l’action des Femen (et le fait d’être en partie dénudée) face à Civitas que je vous suggère de lire:

    « Quel est le rapport entre les Femen, mouvement féministe venu d’Ukraine, et le philosophe français Emmanuel Levinas ? Si si, il y en a un… qui débute avec « l’expérience du visage ». Explications de Francis Métivier, docteur en philosophie. »

    Extraits:
    « Dans « Totalité et infini », le philosophe Levinas parle de l’expérience du visage. Elle désigne toute rencontre avec autrui où ce dernier nous apparaît, par les parties nues de sa chair, comme vulnérable et exposé à la violence. Si la gorge est dénudée, elle fait alors partie de cette notion philosophique de « visage ». Si le buste est dévêtu, il se définit également comme visage. Il en irait de même pour les seins, le ventre, les hanches, les cuisses.
    Le dénuement devant l’autre est l’expression de la fragilité humaine. »

    « Je ne pense pas que l’intention des Femen ait été de s’exhiber nues, mais plutôt de se présenter découvertes. Quelle différence ? Exhiber son corps nu en public constitue ou bien une performance en soi (celle du streaker, par exemple) ou bien le résultat d’un étrange besoin. Au contraire, se présenter découvert dans la rue est un moyen. Moyen d’expression par lequel la présentation de son moi corporel privé dans un lieu public sert moins à mettre en avant ses organes biologiques qu’à signifier le sens et la symbolique des organes en question. »

    « Une mise en danger volontaire
    Les Femen ont choisi de se montrer visages découverts mais, plus que cela, seins découverts, ventre, hanches, épaules, cuisses, dos découverts. Découverts, c’est-à-dire non protégés, pour une mise en évidence de leur fragilité d’êtres humains en général et de femmes en particulier, de leur spécificité physique. Découvrir ses seins devant des adversaires, c’est donc les montrer dans leur fragilité.

    Mais la vulnérabilité d’un organe n’est pas réelle en soi. Elle ne le devient que dans son rapport à ce qui pourrait venir l’agresser, le monde extérieur, autrui, la rue, ses événements, les voitures, les bousculades, les coups. Oui, des seins nus ne conviennent pas à la rue, pour des raisons physiques : l’endroit est dangereux. Les Femen se sont mises volontairement en danger.
    Face à une position intégriste sur le mariage gay, les contre-attaquantes ont montré ce qui possède une valeur à la fois érotique et maternelle. Il n’est pas incongru de remarquer que la réalité des seins touche la conduite érotique (avec le ou la partenaire) et le besoin du petit enfant que la mère satisfait avec tendresse. Les seins renvoient aux deux. Voir de cette manière des seins doit être agaçant ou choquant pour l’intégriste.
    Il en va de même pour les autres parties du corps que les Femen ont découvertes, en particulier le ventre qui, lui aussi, est à la fois érotique et maternel. Il y a donc une logique à faire voir ses seins et son ventre nus à des personnes dont la position idéologique est symboliquement portée par la manière de concevoir l’usage « normal », « moral », que l’on devrait faire de ces organes, à savoir porter et allaiter l’enfant – et seulement cela – d’une mère et d’un père biologiques, à l’exclusion de toute autre forme de parentalité.
    La vulnérabilité de l’organe ainsi mis à nu tient de sa double nature qui, dans le préjugé intégriste n’aimant que la pureté et ayant une sainte horreur des mélanges, tourne en ambiguïté, en soupçon, devient même un alibi pour ne plus respecter l’interdit fondamental – pourtant religieux, c’est là toute la contradiction – : frapper l’autre, et même pire, frapper le ventre nu de la femme.
    Mais les Femen sont prêtes à cela et leurs seins découverts dans la rue rappellent forcément « La liberté guidant le peuple » de Delacroix, l’image de la femme qui expose son intime féminité aux dangers de la contestation civile comme pour dire qu’elle est prête à tout. »

    « Quelle leçon en tirer ?
    Face à l’intégrisme, l’idée chrétienne « Si l’on frappe la joue droite, tends la joue gauche » constitue la provocation par excellence. Je te tends la joue gauche et nous allons voir jusqu’où va ta stupidité.
    L’acte des Femen est de l’ordre de la même provocation. Bien sûr, je suis moi-même provocateur en disant que l’action des Femen de dimanche dernier ressemble à une action chrétienne, mais c’est mieux que de répondre par des coups de poing et de pieds sur la tête et le visage, sur les côtes et le bassin, et d’arracher la peau d’une femme en la traînant sur le bitume. Et cela permet surtout, je l’espère, de montrer que toute idée religieuse, politique, sociale, morale ou artistique n’est pas nécessairement intégriste. Ce que les Femen ont probablement compris, en ne provoquant que des extrémistes. »

    Pour lire l’article en entier:

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/708690-mariage-gay-civitas-vs-les-femen-du-visage-aux-seins-nus-ce-que-levinas-nous-enseigne.html

  10. Ce que j’ai écris à zeromacho à propos de leur affiche :

    Je pense que cette affiche est une erreur. Je ne dis pas ça parce qu’elle me choque ou que je suis coincé mais parce que la masturbation est le premier geste vers la prostitution.

    Je m’explique : La masturbation est un enfermement comme une drogue.

    Sauf exception, une personne qui se masturbe s’isole pour le faire.

    Elle utilise souvent, et de plus en plus souvent, la pornographie d’abord assez soft puis de moins en moins. Je sais maintenant les violences et la prostitution qui sont derrière la pornographie.

    Je sais également que la sexualité montrée par la pornographie est fausse car les pauvres femmes mises en pâtures n’éprouvent aucun plaisir, bien au contraire !

    La pornographie conduit à penser que l’acte sexuel doit se pratiquer ainsi et donc avec une prostituée payée pour le subir. On n’oserai pas proposer ces barbaries à sa compagne.

    La masturbation, en étant un plaisir solitaire n’est donc pas partagé et conduit à des tensions puis à des violences conjugales.

    La voie est pourtant simple : Au lieu de refouler ses désirs, il faut les assouvir.

    Elle en a autant besoin que moi. C’est magique !

    1. Petite réponse sur la masturbation.
      Evidemment, il ne s’agit pas de dire que la masturbation est en soi un problème. En revanche, de ne pas faire semblant de ne pas voir que l’industrie pornographique est de consommation ultra-courante par les hommes, en particulier les jeunes, et imaginer que la masturbation n’a rien à y voir me semble pour le moins naïf. Or, la pornographie qui est de plus en plus gonzo bdsm et ultra-violentes, encourage à considérer comme excitant et masturbatoire de voir hurler de douleur des femmes torturées à l’écran. + il y a des hommes qui recourent à la prostitution sans pénétrer mais se masturbent devant les personnes prostituées. Il y a donc un lien évident entre masturbation et pornographie.
      Au-delà de cela, le problème ici est que tout le monde comprend le message comme : une solution à la prostitution, la masturbation. La prostitution est de la violence, ce n’est pas de la sexualité. La sexualité désirante est une liberté, la violence est interdite. Dire que la masturbation est une solution pour que les hommes « n’aillent pas au bois », c’est sous-entendre que les hommes ont des besoins sexuels irrépréssibles.
      Le recours à la prostitution n’est pas une nécessité à laquelle il faut trouver un palliatif. C’est une violence qu’il faut condamner.

  11. ma réaction à propos de la masturbation.
    je comprends ce qui a été dit ici, que la masturbation est associé à de la consommation de pornographie. que la masturbation est une activité cachée, sans relation. oui c’est vrai. mais ce que je voudrais vous amener à réfléchir, c’est que la masturbation peut être faite en pleine conscience, en se  » faisant l’amour ». ça peut aussi être fait pour libérer une tension sexuelle qui ne peut être libérée dans une relation avec quelqu’un, faute de partenaire. Je crois que c’est dans ce sens là que zéro macho prônent la masturbation. ils la pronent en réaction à tous ceux et celles qui disent que la prostitution est là entre autres pour aider les personnes qui n’ont pas de partenaire sexuel (le).

    la masturbation n’est pas mal en soi, je vous encourage à prendre garde à jeter le bébé avec l’eau du bain. tout est dans la conscience de soi et de son corps. et dans le respect d’autrui. consommer du porno pendant la masturbation, c’est encourager la violence sexuelle. mais la masturbation en solitaire, attention, ne mène pas nécessairement tout droit vers la perversion ou la violence.

    1. bien sûr, il ne s’agit pas de dire que la masturbation en soi est un problème. Mais en parlant de prostitution, on ne peut pas faire comme si on ignorait comment la masturbation masculine se situe dans le système patriarcal…

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