Qui a dit qu’il n’y avait plus de salaire féminin ?

Jusqu’à la seconde guerre mondiale, il était considéré comme « normal » que les femmes gagnent moins pour un même travail que les hommes. Depuis, la règle de l’égalité s’est imposée. Dans la loi. Il a donc fallu que la domination se niche ailleurs : dans la pratique. Les écarts de salaire 60 ans après restent de l’ordre de 25%.

Ceci est dû (entre autres) au fait que les métiers majoritairement occupés par des femmes voient leurs compétences moins valorisées que les autres, en particulier dans la mesure où il s’agit d’activités domestiques ou de soin, dont les hommes semblent estimer qu’ils n’ont guère à les pratiquer et qu’elles ne nécessitent en plus pas d’être payées.

Pour contrer la loi, il a suffi ensuite d’orienter massivement les femmes vers les emplois des services à domicile qui sont ceux qui correspondent le plus à la description ci-dessus.

On insiste donc sur le fait qu’aujourd’hui les femmes travaillent…(comme si avant elles n’avaient rien fait) et que les mener vers l’emploi, c’est un pas vers l’égalité. Mais vers quels emplois les mène-t-on ?

Majoritairement vers les services à domicile : ménage, garde d’enfants, assistance de vie.La dernière étude de l’Insee nous montre quelle est la situation des femmes qui travaillent dans le secteur.

C’est sans appel : 9 salariéEs sur 10 sont des femmes.
Elles travaillent en moyenne 40% d’un temps plein.
Elles gagnent en moyenne 8700 euros par an, bruts, soit environ 560 euros nets par mois. Cela dit, il y a de fortes disparités. Et pour être juste, il faut ajouter qu’en moyenne toujours, elles gagnent ailleurs 3100 euros. Ce qui permet d’atteindre une moyenne de 760 euros par mois environ. On reste sous le seuil de pauvreté.

En outre, on ne peut parler de tremplin vers un avenir meilleur. Alors que dans le salariat général il y a 11% de plus de 55 ans, dans les SAD elles sont 24%.

Enfin, les salariées du secteur, majoritairement employées par des particuliers (avec, donc, moins de recours), sont pour la plupart multiemployeurs : + de 30 % ont plus de 3 employeurs. Un morcellement qui implique encore une plus grande difficulté à se défendre.

Côté salaire horaire, (ce dont les employeurs s’enorgueillissent en général), on est à 1,4 SMIC. Oui mais avec un tel taux de temps partiel, que signifie un taux horaire ? C’est juste un paravent pour cacher la misère.

Ces chiffres sans appel montrent bien que les revendications des féministes de réglementer fortement le temps partiel sont essentielles. En attendant, si le salaire féminin n’existe plus, qu’il n’est plus salaire d’appoint tant de nombreuses femmes sont « familles monoparentales », assumant seules les enfants (ce qui les contraint au temps partiel) et se retrouvant souvent sans pension alimentaire (tant restant impayées).

Le gouvernement a fait voter une loi qui dresse un seuil minimal de 24heures par semaine et promet de prendre des mesures pour le paiement des pensions alimentaires. A voir donc, mais on peut malheureusement raisonnablement douter que les mesures annoncées suffisent.

S.G

PS : et bien sûr, l’étude ne le dit pas, mais les salariées sont de plus en plus des femmes migrantes qu’on fait venir pour être exploitées…

Femmes grandes et cancer : les médias de la peur

woolveDepuis longtemps, j’ai pris conscience de comment les médias cherchaient à nous faire peur -dans le cadre d’une forme de propagande qui n’en est pas une, puisqu’elle n’est pas le fruit d’un plan conçu consciemment par un ou quelques individus, mais du fait qu’elle est un élément de base dans le fonctionnement du système de nos sociétés. La peur, des hommes de mourir à la guerre ou de maladie, des femmes de mourir des violences masculines.

Depuis, j’ai lu des choses qui n’ont fait que le confirmer, et surtout vu comment cette fois, des groupes politiques comme les ultra-conservateurs états-uniens savaient si bien mettre à profit la peur, comme « la stratégie du choc », de Naomi Klein où elle explique magistralement comment l’effet de sidération provoqué par la peur (suite à la perte de tout ce qui était à soi comme dans l’ouragan Katrina) et surtout le besoin de mettre en place des stratégies de survie est le moment propice à ceux qui veulent prendre le pouvoir pour le faire sans opposition – les victimes du choc n’étant pas en capacité à ce moment là de réagir. Une théorie qui pourrait si bien s’appliquer d’ailleurs aux violences masculines (la stratégie étant de faire en sorte que les victimes ne soient jamais en capacité de réagir)…

Autre réflexion que je me suis faite depuis, la peur n’est pas née des médias de masse. Déjà, les contes pour enfants étaient là pour bien leur dire de ne surtout pas développer un trop fort esprit de résistance. On disait parfois « pour les préparer à ce qui les attend plus tard », certes, mais est-ce qu’avoir la peur ancrée prépare à mieux se défendre en cas de guerre, viols, pillages, famine ou au contraire encourage à se résigner à la situation ? Surtout si au fil des messages, une culpabilisation sourde des victimes s’est manifestée ?

Bon, mais j’en viens au fait et au motif de cet article, qui fait le lien avec celui d’il y a deux jour sur le petit-déjeuner patriarcal. Une autre étude, cette fois, vient nous expliquer que les femmes grandes (j’en suis, c’est pourquoi j’ai lu, eh oui…) ont plus de risque de développer des cancers que les moins grandes, et que ce risque augmente tous les 10 cm. L’article de ce journal qui nous fait hurler de colère régulièrement (Le Point, avec son indigne sondage sur les roms, et ses couvertures racistes), est assez rigoureux.

Il explique bien que la taille a été mise en évidence comme un facteur de risque indépendamment des autres facteurs de risque, que peuvent être l’obésité, la prise d’alcool, de drogues, etc. Il va même nous expliquer que le fait que des cellulles cancéreuses surviennent est lié à la croissance, donc que finalement c’est assez logique.

Pourquoi s’intéresse-t-il aux femmes exclusivement ? Il ne le dit pas, mais comme il s’agit d’étudier la situation des femmes ménopausées seulement, il semble que ce soit le choix de l’étude.

Et voilà donc que nous, femmes grandes (et donc proies moins faciles pour les hommes violents dans la rue), nous devons avoir peur de ce à quoi de toutes façons nous ne pouvons rien changer (voilà qui est hyper efficace!).

Voila encore une fois qu’une de nos caractéristiques physiques vient nous condamner à un triste destin (oui, car le danger principal ne doit surtout pas être nommé) ?

Pas tout à fait, et ce sont les deux dernières phrases de l’article qui viennent nous rassurer (ainsi qu’un titre de paragraphe, ce que l’on appelle un « inter ») : « L’étude n’a pas établi une certaine taille à partir de laquelle le risque de cancer commence à augmenter, relève le docteur Kabat tout en soulignant que ce risque reste faible. « Il est important de souligner que l’âge, le tabagisme, le surpoids et certains autres facteurs de risque jouent un rôle considérablement plus grand », souligne le chercheur ».

Ah, donc, il y a risque plus élevé, mais négligeable et vraiment pas très important. Alors tout ça pour ça ? Oui, parce que rassurez-vous, marchands de peur, il n’y aura plus grand monde pour lire les deux dernières lignes de l’article…d’autant que mis en valeur par Yahoo Actualités, c’est justement la fin de l’article qui est réservée à une lecture plus approfondie, après « clic »…

S.G

L’or des roses

Capture d’écran 2013-06-03 à 16.04.11Apparemment, la perfection des roses n’est pas dûe à la divine proportion du nombre d’or. Toutefois, elle est la reine des fleurs, comme le dit Sappho, la poétesse : Si Zeus voulait donner une reine aux fleurs, la rose régnerait sur toutes les fleurs.

Ainsi, donc, pour cet article sur les roses, j’userai de la poésie plus que des mathématiques, ou plutôt, comme l’a dit Paul Claudel :

« Pour connaître la rose, quelqu’un emploie la géométrie et un autre emploie le papillon ».

« Ma vie a brillé, comme on voit au soleil, se dresser une fleur sans que rien la soutienne « 

Et en cherchant des vers sur les roses, j’ai eu le plaisir de découvrir une poétesse dont je n’avais jamais entendu parler et à qui Balzac exprimait son admiration. Elle s’appelle Marceline Desbordes-Valmore, est née en 1786 et morte en 1859, et on a même sa photo prise par Nadar (voir ci contre)

Actrice, elle publie en 1819 son premier recueil de poèmes, Élégies et Romances, puis les Élégies et poésies nouvelles en 1824, les Pleurs en 1833, Pauvres fleurs en 1839 et Bouquets et prières en 1843.  En 1833, elle publie un roman autobiographique L’Atelier d’un peintre. Elle y met en évidence la difficulté d’être reconnue pleinement comme artiste pour une femme.

Voici ce qu’elle écrivit à propos des roses, en guise d’introduction à une nouvelle galerie photos :

J’ai voulu ce matin te rapporter des roses;

mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes

que les noeuds trop serrés n’ont pu les contenir…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.

Marceline Desbordes-Valmore

 

Ballade au pays des fleurs d’or

Je m’écarte un peu à nouveau de mes sujets habituels pour une petite pause photographique…

Vous avez peut-être, comme moi, lu le Da Vinci Code. C’est lui qui m’a fait découvrir le nombre d’or, cette transcription mathématique humaine de l’harmonie et la perfection. Ce qui fascine avec ce nombre, plus que sa mathématique, c’est sa récurrence…dans la nature. Depuis que mon nouveau smartphone est particulièrement adapté aux photos de près, je me suis ainsi mise à photographier les fleurs. Et j’ai été sidérée par l’omniprésence d’une géométrie parfaite, qui se dessine dans toutes les fleurs à 5 pétales. Ainsi, on y retrouve les branches de l’étoile du Pentagone de toutes les façons : parfois dans les pétales, mais aussi dans les dessins à l’intérieur des pétales, dans les coeurs des fleurs, leur pistil, et jusqu’aux trous entre les pétales ou… à leur ombre. Or le nombre d’or se retrouve dans la géométrie du Pentagone. Et ces fleurs sont d’une beauté assez exceptionnelle.
Voici une galerie des « fleurs penta ». Demain, ou ces prochains jours, je poursuivrai avec la spirale, autre expression connue du nombre d’or, et qu’on retrouve magnifiquement dans les roses.

Photos ©SandrineGOLDSCHMIDT

Hommes : l’occupation de notre espace sonore

nuitDans la série le patriarcat en été, voici encore un article pour parler des hommes…et de comment ils occupent l’espace, même sonore…

On parle souvent en effet de l’espace qu’occupent, dans le patriarcat, très largement les hommes et très peu les femmes. Ainsi, des études ont montré comment les activités que font les garçons -le football en premier- font qu’ils occupent tout le centre de la cour de récréation et que la plupart des filles sont confinées sur les bords. Les budgets sports des communes, montrent que les financements pour des espaces dédiés aux équipes sportives masculines sont ultra majoritaires. Dans le métro, récemment un blog montrait comment les hommes s’étalent, jambes écartées, quand les femmes replient leurs jambes et cherchent un espace. Quant aux cafés, regardez le nombre d’entre eux où il n’y a pas une femme en terrasse. Enfin, on sait que la rue, la nuit, n’est pas pour les femmes. La peur les maintient à l’écart, et pour celles qui osent encore, le harcèlement de rue est là pour les rappeler à l’ordre*.

Mais on parle moins souvent d’une occupation de l’espace un peu différente, mais tout aussi excluante : l’occupation -voire la pollution sonore de l’espace. On sait que dans les assemblées, les hommes prennent dix fois plus facilement la parole que les femmes. Mais ce n’est pas de cela que je veux parler. Plutôt de la pollution sonore par le bruit qui, en ces temps caniculaires, nous dérange jour et nuit. Ouvrez un peu au genre vos oreilles et vous aurez tôt fait de la constater. Dans le bus, les jeunes ados mâles s’invectivent bruyamment. Dès qu’un groupe de 3 ou 4 garçons se forme, il est accompagné d’un volume sonore, qui non seulement gêne mais fait peur si l’heure est tardive et écarte les femmes.

Ensuite, il y a les deux roues. Les motos qui pétaradent à n’importe quelle heure du jour et de la nuit quand on essaie de dormir fenêtre ouverte ? Ce sont très majoritairement des hommes qui les occupent, et qui semblent prouver leur virilisme en en faisant le maximum.

Autre exemple, lié à une initiative vue à plusieurs endroits des villes cet été, et dans les gares SNCF, où un piano est en libre accès. J’y ai toujours vu des hommes l’occuper, bruyamment, parfois simplement pour taper sur les touches, je n’ai pas encore vu une seule femme. Il faudrait encore que nous osions nous approcher…

Enfin, il y a des activités dont l’absurde égale la gêne provoquée. Je ne sais pas si vous avez remarqué cette innovation qui consiste à mettre dans les mains des jardiniers municipaux (majoritairement des hommes), des soufflets électriques, destinés à aider au ramassage des feuilles. Le hic, c’est que le ramassage des feuilles, normalement, c’est en automne…
Vous comprenez, vous, pourquoi en plein mois de juillet, on a droit au moins une fois par semaine si ce n’est tous les jours au soufflage des feuilles ? Et le jardinier peut bien avoir un casque sur les oreilles, c’est nous qui en subissons les désagréments. Est-ce motivé par la nécessité de faire travailler ? Mais alors, il serait bien plus simple et plus sain de fournir un rateau pour ramasser les quelques feuilles d’été, non ? Quelle est donc cette société productiviste et patriarcale qui préfère enlever quelques feuilles avec des engins pollueurs de notre espace sonore plutôt que de les ramasser une fois de temps en temps et en silence ?

C’est comme le marteau-piqueur à 21h30 en semaine. Peut-être que plus tôt, ce lundi, il faisait trop chaud pour les ouvriers, mais le sommeil des enfants, na valait-il pas qu’on essaie plutôt le matin ? Et ci ici hommes comme femmes en subissent les conséquences, cela ne vient il pas d’une façon de penser la société par et pour les hommes ?

En bref, c’est un petit coup de colère caniculaire, pour attirer l’attention sur le fait que les hommes ont des ressources inépuisables pour occuper le maximum d’espace, et que quand ce n’est pas physiquement c’est bruyamment !

S.G

*D’où la nécessité de faire, encore et toujours, des espaces non-mixtes d’occupation de l’espace avec des marches lesbiennes et féministes où l’espace de quelques heures, on peut crier, chanter, « la rue, l’espace, la place pour noues ».

 

 

 

Petit-déjeuner patriarcal

tit déjAujourd’hui, je vais vous parler des hommes sur A dire d’elles. Une petite entorse à ma ligne pour rire un peu…devant l’étendue de l’absurde qui nous entoure…et surtout parce cet article qui a circulé ce matin titrant : « sauter le petit-déjeuner, un véritable risque pour les hommes », a été faite exclusivement auprès des hommes, donc je n’ai pas le choix 😉

Deux points m’ont interpellée :
1-le sondage n’a, donc, été effectué qu’auprès des hommes. Et pourtant, il ne semble pas que tout le monde ait poussé des cris d’orfraie devant cette insupportable entorse à la mixité que nous brandissent systématiquement des hommes quand nous voulons faire des rencontres ou activités entre nous…(bon c’est une plaisanterie, mais quand même !) Plus sérieusement, qu’est-ce donc qui peut bien motiver de faire ce sondage exclusivement sur les hommes ? Sait-on suffisamment de choses sur l’alimentation pour vouloir en sexuer les études ? Certes, les historiennes et chercheuses féministes ont constaté que la société patriarcale depuis toujours traite différemment les femmes à l’égard de la nourriture que les hommes. En gros, elle n’hésite pas à affamer les femmes et réserver le meilleur traitement aux hommes. A une époque c’était en affirmant que les meilleurs morceaux étaient pour les mâles. Aujourd’hui c’est par la propagande médiatique sur les régimes. Lesquels privilégient une alimentation qui les prive de forces pour ressembler à des mannequins anorexiques (ainsi, un article récent expliquait-il qu’il fallait manger des féculents et que cela ne faisait pas grossir, ce avec quoi les magazines féminins em..les femmes depuis toujours).

2-le sondage porte sur un très grand nombre d’hommes : 27.000, âgés de 45 à 82 ans. Comme quoi cela devait être important !

Un sondage sur l’alimentation et ses conséquences sur la santé, s’étant en outre déroulé sur 18 ans ! Voilà une affaire sérieuse et qui a dû demander une forte mobilisation pour ces messieurs…or, la conclusion, il faut l’avouer, est pour le moins cruciale pour notre société : les hommes qui ne petit-déjeunent pas auraient 27% de risques supplémentaires d’avoir une crise cardiaque.

Voilà de quoi faire peur ! Oui, mais. Qu’est-ce que ça veut dire 27% de risques supplémentaires d’avoir une crise cardiaque ?

chaussettesUn paragraphe de l’article de l’AFP nous éclaire : Les personnes de l’étude sautant le petit-déjeuner avaient tendance à être plus jeunes et « à être souvent des fumeurs, travaillant à temps plein, célibataires, ayant moins d’activité physique et buvant davantage d’alcool ». En clair, en général, la non prise de petit-déjeuner est associée à un ensemble de comportements bien connus pour être des facteurs de risque évidents (car médicalement prouvés) de crise cardiaque : la consommation de tabac en particulier qui favorise l’obturation des artères. Le manque d’activité physique, puisqu’on recommande pour une bonne santé cardiaque d’en avoir. Le fait de travailler à temps plein et de ne pas avoir le temps de petit déjeuner indique un stress qui encore une fois peut mener au risque cardiaque.

Il semble donc que la non prise de petit-déjeuner soit un élément dans un mode de vie à risque. ET NON PAS LA CAUSE de ce risque, ce que l’article laisse entendre. Encore une fois, une illustration du monde à l’envers dans lequel nous vivons, qui au lieu de réfléchir, présente des éléments avec des liens de causalité tout à fait hasardeux. Si ça se trouve, on aurait aussi bien pu demander à ces hommes pressés s’ils avaient le temps de choisir leurs chaussettes. Ils auraient répondu non. Pourquoi ne pas conclure : « Les hommes qui ne choisissent pas leurs chaussettes ont un risque de x% plus élevé de faire une crise cardiaque » ?

La conclusion toute simple qu’on aurait pu faire (au vu des éléments dont je dispose), c’est : les hommes dans notre société qui sont sous pression du travail et d’une vie stressante développent plus de risques d’avoir une crise cardiaque. Un des symptômes est qu’ils ne prennent pas le temps de petit-déjeuner, surtout s’ils sont célibataires : 1-parce que c’est moins drôle tout seul 2-parce qu’ils n’ont pas une femme pour leur préparer…(je crois plutôt à la seconde). C’est sûr, cela aurait probablement été moins accrocheur…

Bon je vous laisse, je vais petit-déjeûner…

S.G

Reportage à l’Eurolesbopride, une belle réussite

Le village
Le village

Voici un petit compte-rendu en images et quelques mots sur l’Eurolesbopride, qui s’est terminée hier à Marseille.

Alors que l’Europride n’a pas été à la hauteur des attentes, cette première manifestation a été un succès !

Au fil des jours, le village lesbien s’est rempli, et les conférences ont été très suivies (80 à 100 participantes en moyenne)

Organisée à l’initiative du Centre Evolutif Lilth basé à Marseille (et qui a 200 adhérentes dans toute la France), et avec des associations partenaires, dont la CLF (Coordination lesbienne en France), et avec le concours d’autres organisations comme les LOCs (Lesbiennes of Colors), la rencontre a été marquée de nombreux moments forts qui ont permis de bien mettre en lumière la nécessité d’espaces de réflexions et de convivialité non mixtes…ce qui forcément, n’a pas plu à tout le monde, et montre bien à quel point la lesbophobie est omniprésente. Il semble en effet que l’idée que des lesbiennes féministes veuillent se réunir en non mixité pour discuter entre elles de sujets qui les concernent et en particulier du sexisme omniprésent, provoque systématiquement un rejet qui n’a pas lieu d’être. En effet, se réunir entre soi en associations est un droit et une nécessité qu’il faut toujours réaffirmer. Car c’est la seule façon de pouvoir dire en quoi, jusque dans le mouvement homosexuel, la lutte contre le patriarcat est une nécessité absolue.

DépartretouchéJe n’ai pas pu assister à toutes les conférences, je signalerai quelques moments intéressants : l’analyse de Bernadette Doleux sur la lesbophobie au travail, soulignant comment l’entreprise, sous couvert d’être un lieu de mise en valeur des compétences, est une sorte de caricature des rôles patriarcaux hommes femmes, les uns dans des rôles virils et les autres ultra-féminisés. Toute entorse à ces rôles -a fortiori par les lesbiennes, étant sévèrement réprimée. Des rencontres avec des lesbiennes et féministes venues de toute la France (associations La Lune de Strasbourg, Voix d’Elles à Grenoble, etc.), autour des « Lesbiennes dépassent les frontières », réseau de soutien aux demandeuses d’asile en France, et les rencontres internationales co-organisée par les LOCs et la CLF avec la venue de nombreuses activistes de Méditerranée et d’ailleurs.

Pour nombre d’entre nous le temps fort de la semaine a été la marche de nuit du Palais de Longchamp au Vieux Port. Une manifestation sans sono, mais avec des chants et la Batucadykes, qui a mis l’ambiance sur le trajet. Et les moments de concert aussi. Voici une galerie photos et une vidéo.

En résumé, bravo aux organisatrices, et on revient à Marseille quand vous voulez !

16 juillet : il y a 70 ans le Vel d’Hiv, il y a 140 ans mon mariage

Les mots de Melanie

Vous allez trouver que j’exagère. Mais ce 16 juillet est aussi une importante date pour l’histoire de ma famille. Nous, juifs alsaciens, ne fûmes guère concernés par la rafle du Vel d’Hiv, qui les 16 et 17 juillet vit plus de 13.000 personnes juives arrêtées avec la collaboration active de l’administration française qui se fait la complice du régime nazi. Dans ma famille, certains, nombreux, avaient émigré aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle à Cincinnati ou au début du XXe à New York. D’autres étaient en exil dans leur propre pays, contraints de fuir en zone libre avant de se cacher. Les juifs, hommes, femmes, enfants qui furent arrêtés ces deux jours là furent emmenés à Drancy, c’est là qu’un mémorial est consacré à leur souvenir (il y a également un monument sur le site du Vel d’Hiv)

Le 16 juillet 1942, c’était donc ce moment sombre…

Voir l’article original 361 mots de plus

Au bazar du genre

AubazardugenreLe mieux de l’exposition au bazar du genre au magnifique Mucem à Marseille, c’est son titre. En effet, il est fort probable que si vous n’avez pas longuement réfléchi à comment le genre est utilisé pour briser le féminisme et son enracinement dans l’universalité de l’esprit analytique et rationnel pour comprendre le monde, vous serez un peu perduEs en vous y baladant…et trouverez que c’est un sacré bazar…
L’expo est centrée sur 3 thèmes : en premier le rappel des luttes féministes du temps des grandes manifestations pour le droit à l’avortement, le combat pour les droits homosexuels des gays et lesbiennes, et…voile et revendication identitaire.

Aucun rapport logique qui expliquerait pourquoi le droit à l’avortement est ainsi relié à la question du genre puis au pseudo « choix de porter le voile » (car c’est ainsi que c’est présenté). Je n’y aurais moi même vu qu’une manifestation incompréhensible de postéfminisme queer sans pouvoir l’expliquer…

voiles et modernitéHeureusement, j’ai commencé la semaine dernière la lecture de « L’être et la marchandise » de Kajsa Ekis Ekman qui m’a donné une clé essentielle et que je cherchais depuis longtemps pour comprendre le fonctionnement de cette pensée. En effet, les défenseurEs de théories qui affirment que vendre son corps ou le voiler relèverait du même choix/droit que vouloir ou non avoir des enfants ou de la liberté sexuelle, en particulier celle de choisir son orientation sexuelle, parviennent à se servir du passé féministe pour tenter de légitimer leurs théories en utilisant une méthode de pensée qui relève de la psychanalyse et non de l’analyse rationnelle : l’association d’idées.

En effet, des mots résonnent lorsqu’on voit parler de l’avortement : « choix et droit de disposer de son corps » par association, on peut arriver à genre, droits des personnes homosexuelLEs, et pourquoi pas voile. Le simple fait que ces mots puissent s’associer dans les esprits suffirait donc à légitimer la dernière proposition par la première. Et le tour est joué : le ou la visiteur qui n’y réfléchit pas tous les jours, ne peut pas vraiment comprendre l’argumentaire derrière la libre association : il n’y en a pas*. En revanche, il retient une illusion de lien logique et politique entre les différents éléments du bazar…

DALIJe passe du coq à l’âne…ou peut être plutôt de l’âne au coq pour vous parler d’une autre nouveauté marseillaise : les statues sur le Vieux Port, et d’une en particulier. Un « grand artiste » l’a sculptée, et on l’expose aux vues des passantEs qui n’y voient aucune violence politique contre les femmes…. Vous comprendrez sans doute en regardant la photo de cette statue de Dali, et si j’ajoute que le grand jeu des touristes, et des jeunes hommes en particulier, c’est de se faire photographie assis dessus…

Ci-dessous une galerie photo qui récapitule et illustre le propos ci-dessus, et quelques photos reportage sur la ville.

S.G

* je précise à propos du voile : nulle part il n’est dit que l’expo serait « pro-port du voile ». La photo ci-dessus montre une « neutralité » sur la question, qui exposerait juste les faits. Mais ce dont je parle ici, c’est du fait même de choisir de faire une grande partie de l’expo là-dessus au sein d’un propos « bazar du genre », qui suffit à créer une libre association douteuse…

Pas de justice, pas de paix ! #zimmermann #alexander

Vous voulez savoir pourquoi nous, femmes, sommes en rage ? Vous voulez savoir pourquoi les personnes noires, aux Etat-Unis, sont en rage ? C’est très simple. Parce que Pas de justice, pas de paix. C’est d’ailleurs aux Etats-Unis qu’est né ce slogan.

Pour comprendre, la mise en parallelle de deux affaires judiciaires qui viennent de se terminer :

-la première : George Zimmermann, veilleur de nuit , (métis mais représentant « le blanc armé qui défend ses biens ») tire sur un jeune noir de 17 ans non armé et le tue. Il invoque le fait qu’il a eu peur pour sa vie. Il est acquitté.

-la seconde : Marissa Alexander, jeune femme noire qui a déja signalé la violence de son mari, tire des coups en l’air pour échapper aux coups de son mari. Elle est condamnée à 20 ans de prison.

Alors le message ici est très clair :  la société dominante défend ses privilèges : un homme qui représente celle-ci et qui tue un jeune homme noir, ce n’est pas grave. Tous les jeunes noirs sont en danger d’être tués (ils savent qu’on peut leur tirer dessus pour rien), mais l’ordre social n’est pas en danger.

Une femme qui ne tue pas son mari mais essaie de lui échapper, personne n’est en danger, mais l’ordre social patriarcal est menacé : imaginez que d’autres femmes suivent son exemple et parviennent ainsi à échapper à l’oppresseur ? Il ne le supporterait pas…

Il n’y a pas de justice, il n’y a que des institutions qui protègent les privilèges des oppresseurs. C’est insupportable.

PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX !