Sexualité des personnes handicapées : la lettre ouverte de FDFA à François Hollande

Femmes pour le dire, Femmes pour agir a rédigé une lettre ouverte au Président de la République. Elle a été signée par de nombreuses associations du collectif Abolition 2012 pour l’adoption d’une loi d’abolition du système prostitueur. En disant fermement non à la dépénalisation du proxénétisme dans le cas des personnes en situation de handicap, c’est une lettre pour le respect de la liberté et de la dignité de celles-ci.
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Voici la lettre :

Monsieur le Président,

La société prend conscience de la sexualité et de la vie affective des personnes handicapées et nous nous en réjouissons. Mais la vie sexuelle et affective des personnes handicapées doit se vivre dans la dignité. Les personnes handicapées veulent exercer leur liberté de choix de partenaire. Elles désirent développer leurs propres relations amoureuses dans un environnement les favorisant et respectueux de leur dignité.

Certaines associations de personnes handicapées réclament le recours à l’ « assistance sexuelle » en argumentant de la difficulté pour certaines personnes handicapées, de pouvoir satisfaire leurs « besoins sexuels ».

Leur raisonnement repose sur l’affirmation que la sexualité est un « droit humain fondamental ». Or la sexualité ne relève pas du domaine du « droit ». La sexualité relève de la vie intime et ne peut être soumise à un contrat. Parler de droit fait référence non plus au désir mais à une obligation, qui implique un «devoir sexuel» pour celles et ceux qui seront chargés de l’assurer. Sur ce sujet le rapport Bousquet-Geoffroy nous informe : « Sur un plan juridique, il ne saurait être reconnu de droit à une vie sexuelle. En effet, pour qu’il soit effectif, le titulaire d’un droit doit pouvoir le faire valoir par le biais d’une procédure auprès d’une personne qui est débiteur de ce droit. Ainsi, la reconnaissance d’un droit à une vie sexuelle impliquerait la création d’une procédure pour faire respecter ce droit et la désignation d’un débiteur de ce droit, qui serait certainement l’État ».

Cette demande, qui est essentiellement masculine, s’inscrit dans une conception de la sexualité où les corps des femmes sont mis à disposition pour répondre à de soi-disant « besoins sexuels masculins irrépressibles ». Que ce soit un aidant sexuel masculin ou féminin, le problème de la marchandisation du corps demeure. L’inclusion de « services sexuels » dans le champ du marché engendrera inévitablement l’exploitation de la précarité et de la pauvreté. Elle pose la question fondamentale de la prostitution comme réponse à de soi-disant « besoins » ou « droits ».

En aucun cas la prostitution, quel que soit son habillage, ne peut constituer une réponse. Cette demande ne peut justifier un « ajustement » des lois sur le proxénétisme, alors que la France a une position abolitionniste, et est engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes et le trafic des êtres humains.

Par ailleurs, l’ « assistance sexuelle » serait une mauvaise solution qui entraînerait une plus grande exclusion et l’invisibilité des personnes handicapées Par la création d’un service spécifique à coloration compassionnelle, «ces pauvres handicapés» seraient encore plus marginalisés et ghettoïsés.

Nous nous élevons contre toute modification de la loi sur le proxénétisme, dont l’industrie du sexe avec ses dérives et ses trafics profiterait pour s’étendre sur un marché lucratif. Nous sommes opposé-e-s à toute légalisation de « services » payants d’assistance sexuelle, considérée d’ailleurs comme une forme de prostitution dans les pays où elle existe.

La réponse est dans le changement de regard de la société et l’ouverture d’un environnement accessible afin de permettre la multiplicité de rencontres; dans les institutions, nous demandons un environnement favorisant les relations consenties entre pensionnaires. Ainsi les personnes handicapées pourront gérer leur vie affective et sexuelle dans le respect de leur dignité et de celle de l’autre.

C’est à une réflexion de toute la société sur la sexualité et la vie affective que nous invite cette question : comment préparer les enfants et les jeunes à des relations sexuelles dans le respect de l’autre ? Comment les informer des différences ? Quelle est la place de la sexualité dans une société de consommation ? Comment assurer l’équilibre entre liberté individuelle et contraintes sociales ?

En conclusion, nous vous demandons deux choses, Monsieur le Président : d’une part le renforcement de la politique abolitionniste et de la lutte contre toute forme de proxénétisme, sans exception pour telle ou telle catégorie, d’autre part d’accélérer la mise en accessibilité des espaces sociaux de rencontres et de partages de vie… pour toutes et tous !

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre respectueuse considération.

Maudy Piot, présidente Femmes pour le dire, Femmes pour agir FDFAAssociation régie par la loi du 1er juillet 1901

Siège social : 16, rue Emile Duclaux – 75015 PARIS – Tél.: 06 18 20 34 66 – Courriel : maudypiot@free.fr – Site : http://www.femmespourledire.asso.fr/SIRET 450 195 615 00015 – APE 853C

Associations signataires :

Amicale du Nid, Geneviève DUCHÉ, présidente – Assemblée des Femmes, Danielle BOUSQUET, présidente – Association des femmes franco-africaines de Paris – AFAF, Françoise MORVAN – Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles – CNIDFF, Annie GUILBERTEAU, Directrice Générale – Centre de recherches internationales et de formation sur l’inceste et la pédocriminalité, (CRIFIP), Sandrine APERS – Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF – regroupant environ 70 associations françaises membres), Olga TROSTIANSKY, présidente – Collectif ruptures : Marie-Josée SALMON – Conseil National des femmes françaises (CNFF), Claudie Bougon-Guibert – ECVF élus contre les violences faites aux femmes : Geneviève COURAUD, Présidente – Les efFRONTé-e-s, Fatima-Ezzahra BEN-OMAR – L’égalité, c’est pas sorcier, Henriette ZOUGHEBI – Encore Féministes, Florence MONTREYNAUD – Fédération nationale GAMS, Isabelle GILLETTE-FAYE, Directrice Générale – Femmes libres, Nelly TRUMEL – Fédération nationale solidarités femmes, Françoise BRIÉ – Femmes pour le dire, femmes pour agir, Claire DESAINT, secrétaire générale adjointe – Femmes solidaires, Sabine SALMON, Présidente nationale – Fondation Scelles, Philippe SCELLES Président d’honneur, Yves SCELLES, vice-président – Le CRI Bordeaux, Raymonde PLEDRAN – Le Monde à travers un regard, Sandrine APERS – Ligue du Droit international des Femmes, (LDIF), Annie SUGIER, présidente – Marche mondiale des Femmes France, Nelly MARTIN – Mémoire Traumatique et Victimologie, Dre Muriel SALMONA, présidente – Mouvement du Nid, Grégoire THERY – Mouvement Jeunes Femmes, Marie-Cécile MOULLIN, Présidente – Osez le féminisme, Magali de HAAS – Rajfire, Dora CANTOS – Regards de Femmes, Robert PIGEON, Michèle VIANES, Présidente – Réseau féministe ruptures: Bernard BOSC, Monique DENTAL, Animatrice du réseau – Résistances de Femmes: Sandrine GOLDSCHMIDT Présidente – ZéromachoZonta Clubs de France, Nicole HERB

Personnalités signataires :

Françoise HERITIER, anthropologue, professeure honoraire au Collège de France – Malka MARCOVICH, CATW International (Coalition Against Trafficking in Women) – Ernestine RONAI, militante féministe – Anne Marie VIOSSAT, Militante féministe, Animatrice au Planning 94

 

Rétro (5) : abolition de la prostitution !

25 novembre : Abolition !
25 novembre : Abolition !

EN 2011, le rapport Bousquet-Geoffroy remis le 13 avril, la convention abolitionniste du 29 novembre à l’Assemblée nationale qui a lancé le collectif Abolition 2012, la réaffirmation unanime par les députés de la position abolitionniste de la France le 6 décembre (et ici, je réponds d’avance à l’argument : il n’y avait personne dans l’hémicycle…oui, c’est toujours ainsi quand il n’y a pas de doute sur le vote, on délègue au responsables de groupe de voter, et cela se passe très souvent comme ça…enfin, rarement à l’unanimité, comme ici !).

En 2012, la position abolitionniste de la prostitution, qui est là Pour les personnes prostituées, et contre le système prostitueur, a encore marqué des points. Avec la prise de position de la ministre du droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et la visibilisation progresive (mais il y a encore du chemin), de notre combat, qui fait qu’il y  a aujourd’hui plus de 50 associations dans le collectif.
Chacune, chacun peut d’ailleurs se solidariser en signant ici l’appel Abolition 2012 : http://www.abolition2012.fr

En 2013, nous continuerons à nous mobiliser, à essayer d’élargir l’espace public d’une position bien plus partagée que les médias ne voudraient le faire croire, et à lutter contre des mensonges et de la propagande qui voudraient faire croire que la réalité de la prostitution est autre que ceci : Les témoignages qui disent la réalité de la prostitution, sans strass (1)

Et nous le ferons, toujours, AU nom du rêve de Rebecca Mott

abolition20121-La  réalité de la prostitution : 

Les anti-abolitionnistes voudraient faire croire que la prostitution, et le règlementarisme, c’est glamour. Ou que la Suède, c’est l’enfer pour les personnes prostituées. La réalité, c’est ceci :

A voir ou revoir, le film qui, en 26′, dit tout (par Marie Vermeiren) :

Pas à vendre

Les survivantes de la prostitution, savent de quoi elles parlent. Malgré les menaces dont elles sont l’objet, les campagnes de dénigrement, elles ont le courage de continuer à dire :

Survivers connect network

Le règlementarisme, ça donne ça :

Grèce : les dérives du réglementarisme

Alors que quand les femmes ne sont pas à vendre, c’est toute la société qui change :

En Suède les femmes et les hommes ne sont pas à vendre

Et la réalité de la prostitution, est très éloignée de ce qu’en fait l’imposture médiatique :

Le front abolitionniste en 2012 comme en 2011

Et vouloir le règlementarisme, c’est aussi vouloir ça :

Paul emploie des seins nus

La réalité, jusqu’au bout :

Jusqu’au bout de l’horreur

logo-abo20123.jpg2-Pourquoi l’abolition, c’est la seule solution : une question de droits humains

Voici quelques textes qui exposent les fondements éthiques de nos positionnements. Il ne s’agit rien moins que de défendre qu’enfin les femmes soient des êtres humains avec des droits humains. Il s’agit aussi de défendre la liberté, la vraie. Et de repérer la propagande.

Abolir le système prostitueur pour réaffirmer les droits humains

Abolir la violence qu’est le système prostitueur

Pourquoi l’abolition ? Pour la liberté

Abolition 2012 : dernière violences des hommes contre les femmes que la loi ne condamne pas

Dénoncer l’oppression sans la reproduire

Apocalypse NO

Pour ou contre l’abolition de la prostitution (rue 89)

Année des femmes sans tête

3- L’imposture médiatique

Le discours sur la prostitution, principalement dans les médias, c’est beaucoup de mensonge. Et c’est une place démesurée donnée à la parole des anti-abolitionnistes. Pour peu qu’ils soient des hommes, et contre la pénalisation du client, on leur donne la parole.  Heureusement, à force d’explication, de persévérance, nos arguments commencent à être entendus. Mais il y a encore des murs à faire tomber. Comme l’a montré récemment l’affaire « Ce soir plus jamais » (voir ci-dessous)

L’imposture médiatique

Pas cher Patrick Bruel

Ce soir plus jamais

Ecrivons à France Télévisions

Réponse aux intellectuels anti-abolitionnistes : un peu de sérieux

Une femme sans tête c’est une morte

Benzema et Ribery en correctionnelle

Hasta la vista la sexualité des hommes en situation de handicap

4-Les événements abolitionnistes de l’année

Nous nous sommes intensément mobilisées, avec le collectif Abolition 2012, de la manifestation du 8 mars à l’appel de Bruxelles en 704650_10151316381924743_215429974_opassant par le Divan du monde et le 25 novembre. Voici.

L’appel de Bruxelles :

Videos de l’appel de Bruxelles,

SIgnez l’appel de Bruxelles

Victor Hugo aurait signé, et vous ?

Après les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem

Abolition 2012 : féministes et donc pour une politique cohérente et entière en matière de prostitution

Les personnes prostituées soutenues au niveau de l’Etat

Fêterons-nous l’abolition du système prostitueur aux 3e rencontre FEM ?

Abolir le système prostitueur, l’engagement qui changera la vie des femmes

Le 13 avril au Divan du monde, conférence de presse, avec en particulier l’intervention en sketch de Typhaine Duch

Abolitionnistes et fièr-es de l’être, suite des videos

Abolitionnistes et fièr-es de l’être

Abolition 2012 au Divan du monde : vidéos de Typhaine Duch

Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes

8 mars : pas d’égalité sans abolition de la prostitution

Le 25 novembre, journée de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes

Manif du 25 novembre
Manif du 25 novembre

Vidéo abolitionniste du 25 novembre

25 novembre : une belle journée en photos

8 mars : les femmes ne sont pas des marchandises

5-Ressources

Enfin, quelques articles qui vous donnent des liens indispensables vers d’autres articles que les miens, et en particulier le scoop.it de Fée ministe

Revue de presse d’indispensables

Scoop.it Abolition 2012

Abolition 2012 : sommaire et ressources pour comprendre

Ressources indispensables sur la prostitution

Je rêve qu’un amour sans tyrannie soit possible

Voilà, n’hésitez pas à vous servir de tout ça pour convaincre, et à diffuser à vos contacts !

S.G

Abolition 2012 : abolir la violence qu’est le système prostitueur

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale des droits de l’enfant. Des droits, que l’enfant n’a guère, dans de nombreuses familles où c’est la domination qui prime. L’an dernier j’en avais parlé ici : https://sandrine70.wordpress.com/2011/11/20/de-la-douceur-pour-les-enfants/

J’aurais voulu en reparler plus longuement cette année mais comme aujourd’hui le collectif Abolition 2012, constitué de 50 associations demandant une loi d’abolition du système prostitueur, je voudrais relier les deux événements. Car à mon avis, le combat féministe pour mettre fin à la société patriarcale ne pourra être gagné sans s’attaquer à ces deux verrous majeurs mis en place par celle-ci pour assurer son impunité :

la violence qu’est la prostitution, et les maltraitances et violences sexuelles envers les enfants. Quel rapport ?
C’est simple : les violences envers les enfants, en particulier sexuelles, sont là pour les mater et assurer l’efficacité de la stratégie de l’agresseur : sur des êtres en construction psychique, bien obligés de faire confiance et de croire ce que leur disent ceux qui leur servent de parents, il est facile de créer le retournement de la culpabilité et l’isolement en invoquant d’éventuels conflit de loyauté (« si tu parles… »). En outre, on fabrique des agresseurs et des victimes pour l’avenir (voir http://memoiretraumatique.org)

Or les violences subies dans la prostitution sont intimement liés à ces violences de l’enfance : parce que la violence est quasiment toujours présente avant l’entrée en prostitution. Celle-ci se fait majoritairement dans l’enfance (moyenne de l’entrée en prostitution à 13 ans), que ce sont souvent les proches, parents, famille, qui sont alors proxénètes. Enfin, parce que les fugues liées aux violences exposent à la violence du système prostitueur.

Mais pour parler de ces violences dont nous réclamons l’abolition, avec l’adoption d’une loi le plus vite possible, je vous transmets le communiqué de presse du collectif et vous pouvez relire en cliquant sur l’image le tract d’explication de pourquoi la prostitution est une violence.

Enfin, mais je vous le redirai d’ici samedi, vous pouvez télécharger un dépliant avec les actions spécifiques d’associations membres du collectif pour ce 25 novembre. C’est ici : Dépliant actions du 25 nov.

La prostitution est une violence faite aux femmes !

Le collectif Abolition 2012 se mobilise lors de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes

A l’occasion de la Journée internationale de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes les 50 associations réunies dans le collectif Abolition 2012 rappellent que la prostitution est une violence reconnue internationalement et nationalement.

Aujourd’hui, la prostitution est la dernière des violences des hommes contre les femmes dont la loi ne condamne pas les responsables. Le système prostitueur est de fait un obstacle à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le collectif « Abolition 2012 » rappelle à l’occasion de ce 25 novembre, qu’une loi d’abolition du système prostitueur est une impérieuse nécessité.

Pour ce faire, nous demandons :

  • La suppression des mesures répressives à l’encontre des personnes prostituées.
  • La mise en place de politiques efficaces de lutte contre le proxénétisme.
  • L’interdiction de l’achat d’un acte sexuel.
  • La mise en place d’alternatives à la prostitution (accès aux droits, au logement, à la santé).
  • Une politique de prévention et d’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Nous souhaitons que le 25 novembre soit l’occasion pour François Hollande de réaffirmer la position abolitionniste de la France.

Le collectif « Abolition 2012 » organisera des évènements et actions sur tout le territoire autour de la journée du 25 novembre. Les associations sensibiliseront le grand public aux réalités de la prostitution, à ses causes et à ses conséquences.

Communiqué Abolition 2012 : Féministes, et donc pour une politique cohérente et entière contre la prostitution !

Après l’annonce de la ministre des droits des femmes Abolition 2012, le Planning familial a écrit un communiqué intitulé : « oui, on peut être féministe et contre lé pénalisation du client », les 40 associations d’abolition 2012 ont écrit une réponse commune pour clarifier la position abolitionniste pour celles et ceux qui continuent à la présenter comme une politique répressive.

Une réponse intéressante a par ailleurs déjà été publiée sur un blog militant : http://pqjvld.canalblog.com/

Féministes, et donc pour une politique cohérente et entière contre la prostitution !

Nous serions-nous fait mal comprendre ? Nous sommes d’accord avec l’essentiel de l’analyse posée par le Planning Familial sur la prostitution : symbole de la domination masculine, question sociale et économique dont les femmes les plus précaires paient le prix fort. Il ne s’agit évidemment pas de décréter du jour au lendemain la fin de la prostitution ! Mais, en tout réalisme, d’engager une politique à même de faire reculer cet archaïsme indigne de nos démocraties. Et cette politique comporte de multiples entrées. D’où vient que les médias, et maintenant le Planning, aient une seule obsession, la pénalisation du client ? Le client est-il vraiment celui qu’il faut prioritairement protéger ? Ce que nous demandons, comme le Planning, avec le même sentiment d’urgence, c’est d’abord la fin de la répression qui pèse sur les personnes prostituées et pour elles un véritable Plan Marshall à même de les aider à accéder à tous les droits humains – notamment à la santé – et à sortir d’une voie sans issue. Ce que nous demandons, c’est un vrai travail de prévention, une éducation solide à l’égalité entre les femmes et les hommes, à une sexualité respectueuse de l’autre. Pour nous, cet édifice ne peut se construire en continuant de fermer les yeux sur le comportement sexiste du client prostitueur qui fait son marché parmi une catégorie de personnes – des femmes en immense majorité – reléguées dans la prostitution, non seulement en raison de leur précarité économique ou du coup de pouce des trafiquants, mais surtout du fait de parcours souvent fracassés, marqués par toutes sortes de violences, physiques, psychiques et sexuelles. Ce qu’ils achètent – et c’est ce que nous refusons -, c’est l’impossibilité qu’ont ces personnes d’exercer la liberté de leur dire non.
Si la prostitution, comme l’affirme le Planning, s’inscrit dans le continuum des violences faites aux femmes, pourquoi le client prostitueur, premier agresseur des personnes prostituées (comme le montrent toutes les enquêtes), n’aurait-il pas à en répondre ? Pour éviter une clandestinité accrue ? Mais la clandestinité est déjà là et elle est le fait d’Internet ! Pièce maîtresse du système, le « client » ne peut plus faire semblant d’ignorer qu’il est le moteur d’une traite des femmes en pleine expansion. Tous les textes internationaux sur la traite posent désormais pour première exigence de « décourager la demande ». Ce n’est pas avec quelques incantations qu’on y parviendra. Mais hélas avec des mesures fortes. Seuls, les radars, douloureux et controversés, ont été capables d’éviter des milliers de morts sur les routes.
Non, le débat entre abolitionnisme et réglementarisme n’est pas « sclérosant ». Il relève d’un choix politique capital pour le statut – symbolique et réel – des femmes dans nos sociétés.

www.abolition2012.fr

Contact presse  :
SecrétariatduMouvementduNid-France  :0142707779/0142709240
ou ClaireQuidet,Porte-Parole  :0641912722
Siège social de l’Amicale du Nid:0144525640 ou Hélène de Rugy 0607155565
Fondation Scelles: Yves Charpenel 0140260445

Liste des associations signataires : Mouvement du Nid, Amicale du Nid,  Fondation Scelles,  Elu-e-s contre les violences faites aux femmes, Regards de Femmes,  Coordination  française pour le Lobby européen des femmes, Osez le Féminisme, FDFA, CNFF, Choisir la cause des Femmes, Ensemble, l’Egalité, C’estpasSorcier, Clara Magazine, Femmes Solidaires, Réseau Féministe Ruptures, Association Mémoire Traumatique et Victimologie, Femmes en Résistance, Commission Genre et Mondialisation d’Attac, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Le monde à travers un regard,

CRIFIP,

AFCJ, Les Trois Quarts du monde, Lobby Européen des Femmes, Espace Simone de Beauvoir, Equipes d’action contre le proxénétisme, Collectif féministe contre le viol, L’Escale, Mouvement Jeunes Femmes, ACPE, Collectif National Droits desFemmes, CADAC,« Fier-e-setrévolutionnaires ».  du PCF, CNIDFF, Le CRI, CPL, ZéroMacho, Marche Mondiale des Femmes , Zonta Club de France, Femmes Libres, FIT Une Femme Un Toit, Chiennes de garde, CLFBH, SOS Sexisme, CLF.