Réalités de la prostitution : la violence des clients

M50On entend souvent les anti-abolitionnistes dire : « les abolitionnistes » sont responsables de la mort des prostituées. Un comble. Parce qu’on veut pénaliser les clients-prostitueurs, qui sont ceux là même qui exercent la violence, de l’acte sexuel imposé et contraint par l’argent, plus de toutes les violences qu’ils s’autorisent avec ce « permis de violer » .

Ainsi, on entend beaucoup parler du meurtre d’une prostituée suédoise par son conjoint, qui « serait le résultat de la politique abolitionniste suédoise ».

Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’en 15 ans (depuis que la loi qui pénalise les « acheteurs de femmes » a été votée), une seule prostituée a été assassinée, et qu’en plus c’est dans le cadre d’une affaire de violence conjugale. Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’en 30 ans aux Pays-Bas, pays réglementariste, plus de 120 meurtres de personnes prostituées ont eu lieu , (1983-2013) :http://www.dutchnews.nl/news/archives/2013/05/cold_case_team_identities_poss.php]

Ce qu’on ne dit pas, c’est qu’en France aujourd’hui, les clients-prostitueurs, sont les coupables d’une violence extrêmement fréquente sur les personnes prostituées, comme le montre l’actualité des derniers quinze jours (Ainsi, le Mouvement du nid lance une alerte (voir ci-dessous).

Et qu’il n’y a qu’en les pénalisant et les responsabilisant, que la situation pourra changer. Il n’y a qu’en s’attaquant à la demande que la lutte contre le proxénétisme pourra avoir de l’effet pour démanteler les réseaux. Sinon, on en démantèlera un, aussitôt un autre se constituera.

Ce qu’on ne dit pas, c’est que tout cela n’est possible que parce que les « clients » sont des hommes qui considèrent les femmes comme des produits/objets à leur disposition, comme l’expliquent Claudine Legardinier dans leur enquête, première du genre, sur les prostitueurs,  « la prostitution constitue une ouverture de droits sur le corps dautrui, notamment féminin, en entérinant dans les esprits lidée quil sagit dun produit disponible que tout homme peut légitimement sapproprier ».[Claudine LEGARDINIER et Saïd BOUAMAMA, Les clients de la prostitution. Lenquête, Paris, Presses de la Renaissance, 2006.]

 

ALERTE DU MOUVEMENT DU NID – FRANCE

Voici la terrible réalité de la prostitution, illustrée par 15 jours de « faits divers » (du 20 juin au 4 juillet seulement !)

– A Clichy-la-Garenne, un « client » tue à coups de couteau une escort girl juste après avoir quitté sa femme (03/07/14)

– A Torcy, deux adolescentes de 14 et 16 ans contraintes à la prostitution subissent les agressions sexuelles de 40 « clients » (26/06/14)

– A Paris, une prostituée chinoise finit par dénoncer les proxénètes qui l’exploitaient et la torturaient (21/06/14)

– A Mulhouse, deux CRS sont condamnés pour avoir violé une prostituée roumaine en situation irrégulière (20/06/14)

 

Présent dans 32 départements auprès de 5000 personnes prostituées chaque année, et témoin au quotidien de faits similaires, le Mouvement du Nid demande l’inscription à l’ordre du jour du Sénat, et l’adoption immédiate, de la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.

 

Notre association documentera sans relâche ses faits et dénoncera le cas échéant la complicité de ceux qui refusent de mettre fin à l’impunité des exploiteurs prostitueurs (proxénètes et clients).

 

3 juillet 2014 (le Parisien) : un client régulier de la prostitution tue à coup de couteau une « escort-girl » à Clichy – la – Garenne

«Il a notamment expliqué s’être acharnée à coups de couteau sur cette prostituée, de nationalité dominicaine et qui était âgée de 32 ans, alors qu’il venait de quitter sa femme, révèle un proche de l’affaire. Il semblait fréquenter de nombreuses prostituées».

http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/clichy-la-garenne-le-meurtrier-presume-d-une-escort-girl-interpelle-03-07-2014-3974819.php à

26 juin 2014 (RTL) : deux adolescentes fugueuses de 14 et 16 ans contraintes à la prostitution par des proxénètes à Torcy

« Sa fille de 14 ans lui a raconté avoir été « livrée » pendant 5 jours à la prostitution par plusieurs jeunes hommes lors de sa fugue. « Une quarantaine de clients se sont succédé pendant cinq jours dans cet hôtel (…) dans lequel ces deux jeunes filles étaient retenues », confie une source policière au quotidien régional. « Les prestations sexuelles étaient tarifées entre 200 et 250 €. Ces deux adolescentes étaient toujours sous la surveillance de deux des trois proxénètes ».

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/torcy-deux-ados-fugueuses-contraintes-de-se-prostituer-7772882406

21 juin 2014 (Le Parisien) : un réseau de prostitution chinois démantelé à Paris

« Coups, tentative d’étouffement avec un oreiller, brûlures de cigarettes. Elle se plaint également que son argent lui est confisqué. La victime explique que son supplice est orchestré par une femme, avec la participation de trois hommes de main, tous de nationalité chinoise. »

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-demantelement-d-un-reseau-de-prostitution-chinois-7-personnes-ecrouees-21-06-2014-3941895.php

20 juin 2014 (RTL) : le calvaire d’une prostituée roumaine violée par deux CRS

« Elle était en situation irrégulière et vous l’avez utilisée comme un objet sexuel dont on pouvait se servir gratuitement »

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/le-calvaire-d-une-prostituee-roumaine-violee-par-deux-crs-7772768583

 

L’abolition en marche : bravo à la DDF du Sénat, et au Canada

abolitionloiDe bonnes nouvelles pour la transformation de notre monde en un monde plus humain ces derniers jours : depuis que la France a voté la loi d’abolition à l’Assemblée nationale et s’apprête à le faire au Sénat, on dirait que la politique abolitionniste a fait des émules à travers le monde. Ainsi, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a voté une résolution abolitionniste de type modèle suédois -c’est une petite révolution- et le Parlement européen a adopté une résolution  (rapport Honeyball) qui recommande également une politique abolitionniste qui s’attaque à la demande. Cette semaine, c’est le Canada, conseillé par Jimmy Carter, prix Nobel de la paix et ancien Président des Etats-Unis qui a clairement pris position pour le modèle suédois, qui a présenté une loi d’abolition du système prostitueur qui protège les victimes et pénalise (amendes et peines de prison) les clients-prostitueurs-violeurs.

En France donc, on attend pour bientôt l’inscription à l’ordre du jour du Sénat de la loi de renforcement de la lutte contre le système prostitutionnel : en effet la loi fait partie (même si elle est d’initiative parlementaire) des avancées citées par le premier ministre Manuel Valls au sommet mondial des femmes à Paris, selon ce tweet de Claire Chahnez-Schmitt, de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale.

Pour cela, la Commission spéciale du Sénat est en train de terminer ses travaux et rendra son rapport début juillet.

Mais déjà hier, la Délégation aux droits des femmes du Sénat, avec à sa tête Brigitte Gauthier-Morin, s’est réunie et a voté largement en faveur du rapport de Brigitte Gauthier-Morin favorable à la loi tout en l’assortissant de recommandations très pertinentes ! C’est une très bonne nouvelle, voici le communiqué de presse !

Communiqué de presse 
Paris, le 5 juin 2014 

« Prostitution: la plus vieille violence du monde faite aux femmes» un rapport et 11 recommandations adoptés par la Délégation sénatoriale. 

La Délégation sénatoriale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, a examiné le rapport présenté par Mme Brigitte Gonthier-Maurin (CRC, Hauts-de-Seine), présidente, sur la proposition de loi (n° 207, 2013-2014), adoptée par l’Assemblée nationale, renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.

La délégation a considéré que la prostitution est avant tout une violence qui s’exerce contre les femmes, qu’elle ne saurait être considérée comme un métier et que le débat sur la prostitution pose, en réalité, la question de l’égalité entre hommes et femmes.

La délégation a assorti le rapport de onze recommandations, parmi lesquelles :

– l’adoption des dispositions de la proposition de loi concernant la pénalisation de l’achat d’actes sexuels et la responsabilité des acheteurs ;

– l’abrogation du délit de racolage ;

– l’attribution de moyens suffisants et pérennes au financement du parcours de sortie de prostitution ;

– l’accompagnement et la formation des associations qui participeront à sa mise en œuvre ;

– l’élaboration d’une circulaire du garde des Sceaux concernant la qualification de traite des êtres humains.

La délégation souhaite également, dans une logique de prévention, renforcer la sensibilisation à l’égalité entre hommes et femmes dès le plus jeune âge. Dans cet esprit, elle souhaite que l’égalité entre les hommes et les femmes s’insère dans les programmes d’enseignement de l’école, du collège et du lycée et dans toutes les disciplines.
Elle recommande également la généralisation des ABCD de l’égalité à tous les enseignants du primaire (maternelle et élémentaire) et du secondaire, ce qui suppose que la formation initiale et continue
des enseignants comporte obligatoirement cette dimension.

 

 

Lettre ouverte à François Hollande Abolition du système prostitueur : la loi !

111 associations qui accueillent et accompagnent chaque année des centaines de milliers de femmes victimes de violences, notamment des femmes en situation de prostitution, rendent aujourd’hui publique une lettre ouverte à François Hollande.

La lettre est ci-dessous et ici
http://lettreouverteabolition.wordpress.com

Vous pouvez la signer, la relayer et l’envoyer à votre député-es,

Monsieur le Président,

Vous vous êtes exprimé à plusieurs reprises depuis votre élection pour affirmer votre volonté de tout mettre en œuvre pour lutter contre les violences faites aux femmes. Nos 111 associations, engagées partout en France pour faire reculer ces violences et soutenir les femmes victimes, vous appellent à transformer vos déclarations en actes.

Fortes de nos expériences multiples, nous vous l’affirmons : il ne sera pas possible de faire reculer durablement les violences sexistes et sexuelles en France tant que nous tolèrerons que s’exerce en toute impunité l’une des plus insupportables d’entre elles : la prostitution.

En ratifiant dès 1960 la Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949 puis en adoptant en décembre 2011 une résolution parlementaire réaffirmant sa position abolitionniste, la France a solennellement affirmé que la prostitution constitue une atteinte majeure à la dignité de la personne humaine. Candidat à l’élection présidentielle de 2012, vous avez vous-même réaffirmé que la prostitution constitue non seulement une exploitation de toutes les précarités mais aussi une violence extrême, qui s’exerce en grande majorité sur les femmes les plus vulnérables.

Des dizaines de milliers de personnes subissent chaque jour cette violence sans que les auteurs ne soient ni poursuivis, ni condamnés, ni même responsabilisés. Quel message envoyons-nous aux futurs citoyens et futures citoyennes de notre pays en tolérant que l’on puisse acheter le corps des femmes, exploiter leur situation de précarité sociale pour leur imposer un acte sexuel sans désir ?

Nous ne vous demandons pas de faire disparaître du jour au lendemain un fait social qui existe depuis des millénaires. Il faut du temps et nous y travaillons. Votre responsabilité par contre est d’impulser un mouvement. Monsieur le Président nous attendons de vous que vous engagiez la France, ses citoyennes et ses citoyens dans une démarche de progrès inédite pour notre pays : celle d’affirmer que l’horizon de l’égalité est possible. Pour toutes et tous.

Monsieur le Président, c’est un cri d’alerte que vous envoient nos associations.

Nous travaillons sans relâche, avec des moyens insuffisants, pour prévenir, accueillir, accompagner, ou soigner, informer et former. Nous ne cessons de dénoncer toutes les violences : viol, harcèlement sexuel, violences conjugales, coups, insultes,  mariages forcés,  mutilations sexuelles, prostitution… . Si votre objectif, comme vous l’avez souvent affirmé, est d’en finir avec les violences sexistes et sexuelles, nous comptons sur vous pour faire en sorte que la France adopte une loi pour l’abolition du système prostitueur.

Les associations signataires : Collectif Féministe contre le Viol, Collectif National Droits des femmes, Fédération Nationale GAMS, Femmes Solidaires, Mouvement du Nid, Osez le féminisme, Solidarité Femmes

Osez le féminisme Nice ! (06), Syndicat SUD Santé Sociaux Nice (06), Osez Le Féminisme Aube (10), SOLIDARITE FEMMES (10), Centre Evolutif Lilith (13), Forum Femmes Mediterranée (13), SOS FEMMES 13 (13), SOS VIOL (13), Osez le Féminisme! Calvados (14), Rupture (18), ZONTA CLUB de BOURGES (18), Comité permanent de liaison assoc Abolitioinnistes (21), Comite permanent de liaison des assos abolitionnites (21), CPL (21), Mouvement Le CRI (21), Marche Mondiale des femmes.22 (22), Mouvement Le CRI (24), Bagdam Espace lesbien (31), Collectif Midi Pyrenéées des Droits des Femmes (31), Comité permanent de liaison assoc Abolitioinnistes (31), coordination de la Marche Mondiale des Femmes 31 (31), Femmes de Papier (31), Le CRI 31 (31), mouvement le CRI (31), Mouvement Le CRI (31), Osez le féminisme 31 (31), Zerose (31), Agir Contre les Violences Faites aux Femmes (33), Comité permanent de liaison assoc Abolitionnistes (33), Maison des Femmes de Bordeaux (33), mouvement le CRI (33), MouvementLE CRI Section Gironde (33) (33), OSEZ LE FEMINISME 33 (33), SOLIDARITE FEMMES BASSIN (33), Osez le féminisme 34 (34), PSYC & GENRE (34), PSYC & GENRE (34), ZONTA CLUB de TOURS (37), Osez le féminisme 38! (38), femmes en détresse vignoble nantais (44), Mouvement Le CRI (47), Sortir du Silence (50), Osez le Féminisme 63 ! (63), Mouvement Le CRI (64), Osez le feminisme 67 (67), Mouvement Jeunes Femmes (69) (69), Osez le Féminisme 69 (69), Regards de Femmes (69), Comité permanent de liaison assoc Abolitionnistes (71), Espace Femmes Geneviève D (74), Adéquations (75), Amicale du Nid (75), Assemblée des femmes (75), Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (75), Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures » (75), Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (75), Conseil National des Femmes Françaises (75), Elle’s IMAGINE’nt (75), Encore féministes ! (75), EQUIPES D’ACTION CONTRE LE PROXENETISME (75), Feminisme Enjeux théâtre de l’Opprimé (75), Femmes pour le dire, femmes pour agir (75), FIT, une femme, un toit (75), Fondation Scelles (75), Gender Company (75), Grand Chapitre Général Féminin de France (75), Halte aide aux femmes battues (75), Institut de Victimologie (75), Le Planning Familial Paris (75), Libres MarianneS (75), Marche Mondiale des Femmes (75), Mouvement jeunes femmes (75), Mouvement Le CRI (75), Mue Productions (75), Prévenance (75), Prévenance (75), Rajfire (75), Réseau Féministe « Ruptures » (75), resistances de femmes (75), Réussir l’égalité Femmes-Hommes (75), Zonta Club Paris III (75), 82Les efFRONTé-e-s (75), SOS Sexisme (75), Zonta 76 (76), zontarouen reine mathilde (76), Centre de Recherches Internationales et de Formation sur L’Inceste et la Pédocriminalité (78), Le Monde à Travers un Regard (78), ruptures (78), Mouvement Le CRI (79), FEMMES SOLIDAIRES de la Somme (80), Mouvement jeunes jemmes (81), Mouvement Le CRI (86), Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de l’ Essonne (91), PAROLES de FEMMES (91), L’ESCALE (Solidarité Femmes) (92), Ligue du Droit International des Femmes (92), amicale du Nid 93 (93), Memoire Traumatique et Victimologie (94), Osez le féminisme ! (94), Comité permanent de liaison assoc Abolitionnistes (95), Du Côté Des Femmes (95), ASSOCIATION FEMMES 974 (97), Union des Femmes de la Martinique (97), Voix de Femmes (99),

SIGNEZ LA LETTRE OUVERTE

Lutte contre le système prostitueur : il faut pénaliser le client !

Place de l'AbolitionLe 13 avril, et ces derniers mois, nous l’avons répété : la politique néo-abolitionniste est une politique globale de lutte contre le système prostitueur. Son premier objectif est d’imposer une nouvelle norme sociale concernant la prostitution, qui découle de ce que le logo du collectif Abolition 2012 exprime : prostitution = violence.
Cela, si l’on veut bien regarder la réalité en face, est une évidence. Tout le monde s’y accorde. C’est une violence pendant et après la prostitution (voir à cet égard la déclaration d’abolition ci-dessous) et qui prend sa source dans les violences patriarcales. C’est une violence sans nom, dont sont victimes des millions de femmes, des enfants et quelques hommes à travers le monde. Alors, si c’est une violence, que devons-nous faire pour l’enrayer ?

Il faut instaurer une nouvelle norme sociale, qui dise ces 2 choses :

-1- Les personnes prostituées étant les victimes de cette violence, elles doivent être traitées et considérées comme telles : cela veut dire qu’il faut les aider, les accompagner vers la sortie de la prostitution, leur proposer des soins, et des alternatives, et cesser de les abandonner ! Il faut donc y mettre tous les moyens possibles.

-2-Les coupables de cette violence doivent être pénalisés, comme tous auteurs de violence. Car de qui les personnes prostituées sont-elles victimes ? Des proxénètes, de l’Etat (qui en tire des revenus fiscaux) et doit donc cesser de tirer profit de la prostitution d’autrui.

Et surtout , elles sont victimes des hommes-prostitueurs qui achètent l’impunité d’un viol.
Si des hommes ne considéraient pas des femmes comme violables et achetables, la prostitution n’existerait pas. Si les hommes n’étaient pas éduqués à considérer qu’ils ont le droit -que ce soit par la norme sociale, la force ou l’argent ou la manipulation- de prendre possession d’autres êtres humains pour leur satisfaction-jouissance personnelle, qu’ils ont le droit ou qu’il est toléré de contribuer à la destruction d’autres êtres humains en échange d’un billet, parce qu’il y aurait des êtres humains destinés à cela, il n’y aurait pas de prostitution.

Aujourd’hui, face aux résistances de la société, qui ose à peine nommer le client comme responsable de cette violence, il n’ y a donc qu’une seule solution : pénaliser le client-prostitueur.

Ce n’est pas faire preuve d’ordre moral. Ce n’est pas une atteinte à la liberté de qui que ce soit. Je le dis pour ceux qui vont hurler si l’on ose proposer une peine de prison pour ce crime : se sont-ils tant affolés quand la loi a prévu 6 mois de pénalisation pour les victimes du système lors de la loi sur le racolage, alors que celle-ci pénalisait LES VICTIMES ?

Quelle peine faut-il mettre en place ? Si la prostitution est un viol, doit on alors rendre le client passible de peines de l’ordre du crime ? Sans doute, ce serait la logique d’une justice qui veuille mettre fin à la domination et à la violence, à la tolérance envers ce plus grand scandale de l’humanité. On ne peut imaginer en effet de commencer par un simple délit qui serait moins pénalisé que le simple vol de biens, encore moins par une simple amende : on verbalise pour les infractions au stationnement de véhicules, pas pour la destruction active et volontaire d’autrui.

Puisque la prostitution est une violence, une atteinte aux droits humains il faut d’urgence établir la norme sociale de l’interdiction d’achat d’un acte sexuel, et ensuite définir le viol prostitutionnel pour ce qu’il est.

Et il faudra que la loi frappe fort : parce que quand on sait déjà qu’en matière de violences sexuelles commises par les hommes contre les femmes, les peines sont très inférieures à ce que dit la loi, les viols sont correctionnalisés une fois sur deux, que les peines prononcées pour ces crimes sont souvent très faibles ce n’est pas en instaurant une infraction qu’on transformera une société prostitueuse en société de droits humains.

Sandrine GOLDSCHMIDT

Rétro (5) : abolition de la prostitution !

25 novembre : Abolition !
25 novembre : Abolition !

EN 2011, le rapport Bousquet-Geoffroy remis le 13 avril, la convention abolitionniste du 29 novembre à l’Assemblée nationale qui a lancé le collectif Abolition 2012, la réaffirmation unanime par les députés de la position abolitionniste de la France le 6 décembre (et ici, je réponds d’avance à l’argument : il n’y avait personne dans l’hémicycle…oui, c’est toujours ainsi quand il n’y a pas de doute sur le vote, on délègue au responsables de groupe de voter, et cela se passe très souvent comme ça…enfin, rarement à l’unanimité, comme ici !).

En 2012, la position abolitionniste de la prostitution, qui est là Pour les personnes prostituées, et contre le système prostitueur, a encore marqué des points. Avec la prise de position de la ministre du droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et la visibilisation progresive (mais il y a encore du chemin), de notre combat, qui fait qu’il y  a aujourd’hui plus de 50 associations dans le collectif.
Chacune, chacun peut d’ailleurs se solidariser en signant ici l’appel Abolition 2012 : http://www.abolition2012.fr

En 2013, nous continuerons à nous mobiliser, à essayer d’élargir l’espace public d’une position bien plus partagée que les médias ne voudraient le faire croire, et à lutter contre des mensonges et de la propagande qui voudraient faire croire que la réalité de la prostitution est autre que ceci : Les témoignages qui disent la réalité de la prostitution, sans strass (1)

Et nous le ferons, toujours, AU nom du rêve de Rebecca Mott

abolition20121-La  réalité de la prostitution : 

Les anti-abolitionnistes voudraient faire croire que la prostitution, et le règlementarisme, c’est glamour. Ou que la Suède, c’est l’enfer pour les personnes prostituées. La réalité, c’est ceci :

A voir ou revoir, le film qui, en 26′, dit tout (par Marie Vermeiren) :

Pas à vendre

Les survivantes de la prostitution, savent de quoi elles parlent. Malgré les menaces dont elles sont l’objet, les campagnes de dénigrement, elles ont le courage de continuer à dire :

Survivers connect network

Le règlementarisme, ça donne ça :

Grèce : les dérives du réglementarisme

Alors que quand les femmes ne sont pas à vendre, c’est toute la société qui change :

En Suède les femmes et les hommes ne sont pas à vendre

Et la réalité de la prostitution, est très éloignée de ce qu’en fait l’imposture médiatique :

Le front abolitionniste en 2012 comme en 2011

Et vouloir le règlementarisme, c’est aussi vouloir ça :

Paul emploie des seins nus

La réalité, jusqu’au bout :

Jusqu’au bout de l’horreur

logo-abo20123.jpg2-Pourquoi l’abolition, c’est la seule solution : une question de droits humains

Voici quelques textes qui exposent les fondements éthiques de nos positionnements. Il ne s’agit rien moins que de défendre qu’enfin les femmes soient des êtres humains avec des droits humains. Il s’agit aussi de défendre la liberté, la vraie. Et de repérer la propagande.

Abolir le système prostitueur pour réaffirmer les droits humains

Abolir la violence qu’est le système prostitueur

Pourquoi l’abolition ? Pour la liberté

Abolition 2012 : dernière violences des hommes contre les femmes que la loi ne condamne pas

Dénoncer l’oppression sans la reproduire

Apocalypse NO

Pour ou contre l’abolition de la prostitution (rue 89)

Année des femmes sans tête

3- L’imposture médiatique

Le discours sur la prostitution, principalement dans les médias, c’est beaucoup de mensonge. Et c’est une place démesurée donnée à la parole des anti-abolitionnistes. Pour peu qu’ils soient des hommes, et contre la pénalisation du client, on leur donne la parole.  Heureusement, à force d’explication, de persévérance, nos arguments commencent à être entendus. Mais il y a encore des murs à faire tomber. Comme l’a montré récemment l’affaire « Ce soir plus jamais » (voir ci-dessous)

L’imposture médiatique

Pas cher Patrick Bruel

Ce soir plus jamais

Ecrivons à France Télévisions

Réponse aux intellectuels anti-abolitionnistes : un peu de sérieux

Une femme sans tête c’est une morte

Benzema et Ribery en correctionnelle

Hasta la vista la sexualité des hommes en situation de handicap

4-Les événements abolitionnistes de l’année

Nous nous sommes intensément mobilisées, avec le collectif Abolition 2012, de la manifestation du 8 mars à l’appel de Bruxelles en 704650_10151316381924743_215429974_opassant par le Divan du monde et le 25 novembre. Voici.

L’appel de Bruxelles :

Videos de l’appel de Bruxelles,

SIgnez l’appel de Bruxelles

Victor Hugo aurait signé, et vous ?

Après les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem

Abolition 2012 : féministes et donc pour une politique cohérente et entière en matière de prostitution

Les personnes prostituées soutenues au niveau de l’Etat

Fêterons-nous l’abolition du système prostitueur aux 3e rencontre FEM ?

Abolir le système prostitueur, l’engagement qui changera la vie des femmes

Le 13 avril au Divan du monde, conférence de presse, avec en particulier l’intervention en sketch de Typhaine Duch

Abolitionnistes et fièr-es de l’être, suite des videos

Abolitionnistes et fièr-es de l’être

Abolition 2012 au Divan du monde : vidéos de Typhaine Duch

Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes

8 mars : pas d’égalité sans abolition de la prostitution

Le 25 novembre, journée de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes

Manif du 25 novembre
Manif du 25 novembre

Vidéo abolitionniste du 25 novembre

25 novembre : une belle journée en photos

8 mars : les femmes ne sont pas des marchandises

5-Ressources

Enfin, quelques articles qui vous donnent des liens indispensables vers d’autres articles que les miens, et en particulier le scoop.it de Fée ministe

Revue de presse d’indispensables

Scoop.it Abolition 2012

Abolition 2012 : sommaire et ressources pour comprendre

Ressources indispensables sur la prostitution

Je rêve qu’un amour sans tyrannie soit possible

Voilà, n’hésitez pas à vous servir de tout ça pour convaincre, et à diffuser à vos contacts !

S.G

Abolir le système prostitueur pour réaffirmer les droits humains

Aujourd’hui est parue sur Slate.fr une tribune co-écrite par Muriel Salmona, Typhaine Duch, Annie Ferrand, Anne Billows et moi-même pour expliquer pourquoi selon nous il faut absolument adopter une loi d’abolition du système prostitueur.
Vous pouvez la lire ici :

http://www.slate.fr/tribune/65433/abolir-systeme-prostitueur-droits-humains

Et j’en profite pour vous recommander un autre article, écrit par Christine Le Doaré, suite à la manifestation de dimanche

 

Abolition 2012 : la prostitution est la dernière des violences des hommes contre les femmes que la loi ne condamne pas.

Voici le lien vers l’émission de radio libertaire « femmes libres » d’hier soir, où était invité le collectif abolition 2012 qui demande l’adoption d’une loi d’abolition du système prostitueur :

http://media.radio-libertaire.org/backup/45/mercredi/mercredi_1830/mercredi_1830.mp3
Un moment très intéressant auquel j’ai pu participer avec Florence Montreynaud qui animait, Typhaine Duch qui m’accompagnait pour Femmes en résistance, Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, Hélène Hernandez de la fédération anarchiste et Jean-Yves Wilmotte de Zéromacho.

L’occasion de revenir en détail sur les raisons de l’existence de ce collectif et de présenter aussi la mobilisation du 25 novembre (journée internationale de lutte pour l’élimination des violences faites aux femmes, autour des 50 associations qui font aujourd’hui partie d’Abolition 2012 et demandent l’abolition du système prostitueur, parce que la prostitution est la dernière des violences des hommes contre les femmes que la loi ne condamne pas. (comme nous le rappelons dans l’émission, il y a aussi tout le champ des violences contre les enfants qui n’est pas du tout reconnu par la loi et il est indispensable de militer aussi pour qu’il le soit)

Voici (à télécharger ici) le tract que vous pouvez utiliser et diffuser largement. Et si vous ne l’avez pas encore fait, n’hésitez pas à diffuser l’appel :

Enfin, comme on en parle dans l’émission, revoici les vidéos de Typhaine au Divan du monde, premiers sketches de sa future seule en scène féministe et abolitionniste !

Prostitution : les témoignages qui disent la réalité de la prostitution, sans strass(1)

(1) définition strass : verre coloré utilisé pour l’imitation des pierres précieuses

Nous avons l’habitude d’entendre dire, nous abolitionnistes, que nous n’écoutons pas les personnes prostituées. Qui dit cela ? Des personnes se réclamant d’un syndicat des personnes prostituées. C’est en réalité une petite association, qui ne représente pas les personnes prostituées plus qu’une autre :

l’immense majorité de celles-ci sont réduites au silence et à la clandestinité par la peur, la contrainte économique et la violence.
La réalité de la prostitution, ce sont les témoignages recueillis massivement partout dans le monde, les blogs de survivantes (je vous conseille une nouvelle fois Survivors Connect)

Autre lieu où vous trouverez de très nombreux témoignages : sur le site de ceux là même qui sont critiqués pour ne pas écouter la voix des personnes prostituées : le mouvement du Nid

Dans le magazine Prostitution et société, sont publiés des témoignages édifiants et très nombreux.
En voici quelques uns. Il y en a plus sur le site. Une fois que vous les aurez lu, vous pouvez aller voter sur ce site : il est temps d’abolir cette violence et cet esclavage.

http://www.mesopinions.com/sondage/politique/etes-contre-abolition-prostitution/597

Clara

http://www.prostitutionetsociete.fr/temoignages/clara-moi-qui-n-avais-rien-fait-de

Il me disait toujours : si j’ai quelqu’un à tuer, tu seras la première. Je me disais : ou je le tue et je vais en prison ou je me tue ; il n’y avait plus d’autre solution.

Raphaël

http://www.prostitutionetsociete.fr/temoignages/raphael-on-n-avait-pas-le-temps-d

Homosexuel, Raphaël a connu la « zone » et la prostitution. La « fête », l’alcool, la drogue ont englouti plus de cinq ans de sa vie. Récit…

Stéphanie

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Stéphanie est une survivante de la prostitution, elle milite au sein de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES). Le 11 octobre 2009, dans le cadre du Forum Social Québécois, la CLES a présenté les résultats d’une recherche sur les « clients » prostitueurs. Stéphanie est intervenue à propos des regards que des femmes ayant une expérience dans l’industrie du sexe portent sur les « clients ». Merci à elle et à la CLES, qui nous ont autorisé à diffuser son intervention.

Julie

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Julie était secrétaire. Une séparation, un surendettement, deux enfants à élever… Elle est devenue « escorte » sur Internet. Elle dit son irrépressible envie de témoigner, « mais à visage caché, bien obligée ». Condamnée à la clandestinité et à une solitude sans nom, elle décrit l’indifférence de sa famille et des hommes qui l’exploitent, et l’abandon des institutions et de la société. Mieux que tous les discours, son histoire montre un processus d’enfermement dont il est bien difficile de s’extraire.

Caroline

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En 2008, la délégation du Mouvement du Nid du Gard a accompagné une jeune femme prostituée dans un réseau sado-masochiste. Ce soutien a été déterminant puisqu’il lui a donné le courage de porter plainte contre son proxénète. Un procès a eu lieu en octobre 2011, qui a mis en lumière les pratiques terrifiantes du milieu du « BDSM » [1]. Caroline [2], l’une des victimes, nous a raconté son histoire.

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Nous avons reçu ce témoignage par courriel. Nous le livrons tel qu’il nous a été transmis, avec la promesse faite à son auteure d’un anonymat absolu.

Angel K

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Angel K. est une survivante de la prostitution, une des chanceuses qui est parvenue à quitter la prostitution ainsi qu’elle se présente elle-même. Elle nous a autorisé à publier ici ce texte, entre témoignage et analyse, d’abord paru sur son blog, Surviving prostitution and addiction.

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Essayez de fermer les yeux, juste un instant, et de vous imaginer avoir une vingtaine de rapports sexuels par jour avec des hommes de toutes catégories socioprofessionnelles, des petits, des grands, des gros, des maigres, des agressifs, des pervers, des fous, des paumés, des sado-masochistes avec des fantasmes violents. Essayez d’imaginer l’odeur de leur transpiration et de leur sexe, si nauséabonde que rien qu’à l’écrire, j’ai envie de vomir.

Fiona

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Fêterons-nous l’abolition du système prostitueur aux 3èmes rencontres des FEM ?

Ce week-end, ont eu lieu les 2èmes rencontres féministes d’Evry.

L’occasion pour 700 féministes de se rencontrer, c’est un succès non négligeable. D’ailleurs, la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, ne s’y est pas trompée. Quand elle a dit que c’est certainement grâce aux premières FEM l’an dernier qu’il y a eu influence pour qu’on ait enfin le deuxième ministère des droits des femmes de l’histoire de France. Et le premier gouvernement paritaire. La ministre est venue nous rencontrer dans l’amphi : chargée des politiques féministes dans son cabinet, Caroline de Haas, et qui faisait l’an dernier le discours de clôture des FEM n°1 (cette année la tâche incombait à sa soeur Magali de Haas, porte-parole d’Osez le féminisme), y est sûrement pour beaucoup.

Et de fait, la ministre a été très applaudie. Elle a paru consciente des verrous, de la nécessité de se battre dans la transversalité, et prête à s’atteler à toutes les tâches en même temps.

Et si elle n’a pas parlé d’abolition c’est sans doute qu’elle craint que sa parole soit encore une fois déformée par les pro-prostitution et les journaux. Car la parole des abolitionnistes est systématiquement traînée dans la boue par ceux qui, ne représentant qu’eux mêmes, se disent porter la parole des personnes prostituées.

Cela montre bien le degré d’intimidation dont sont capables ceux qui veulent voir fleurir la prostitution. Cela montre bien combien ce chantier est  fondamental. L’abolition du système prostitueur, c’est un enjeu d’avenir crucial pour les femmes, et c’est maintenant qu’il faut s’en occuper. C’est ce que nous avons voulu dire en scandant « abolition, abolition », lors des applaudissements de fin. Que la ministre ne s’y trompe pas. Nous serons là pour porter la voix des personnes prostituées, nous abolition 2012. Envers et contre tout. Et c’est là que le féminisme ne doit pas oublier sa vocation radicale, « changer la vie entière », et de nommer les choses telles qu’elles sont. Nous sommes pour l’abolition du système prostitueur, la responsabilisation du client avec sa pénalisation, que les moyens soient mis pour l’accompagenement des personnes prostituées vers une autre vie, enfin une vie. Et aussi, de mettre l’accent sur l’éducation à la sexualité des filles et des garçons, pour qu’il ne puisse plus être toléré de disposer, par la force ou par l’argent, des femmes. C’est le moins que nous puissions dire.  Et il va nous falloir l’affirmer toujours plus clairement dans les semaines et les mois qui viennent.

Autre sujet qu’il sera fondamental d’avoir à l’esprit : la situation des plus précaires -et en particulier des femmes migrantes dont il a été peu question,et de la montée des intégrismes.

Enfin, le week-end, très bien organisé et bien rempli, a permis aux féministes venues de tous horizons de découvrir des sujets très variés lors des ateliers, une trentaine au total.
Bientôt j’espère pouvoir publier des images des deux que j’ai animé ou coanimés, et de celui qui présentait le bilan des politiques réglementaristes de la prostitution (catastrophiques pour les femmes, aubaine pour les proxénètes), et les espoirs de l’abolition, par Claire Quidet et Claudine Legardinier du mouvement du nid et Typhaine Duch d’OLF.

Atelier « Peut-on représenter les femmes en image » ?

Concernant la représentation des femmes en image, j’ai pu, échanger avec une salle très remplie sur les femmes sans tête… dans un atelier organisé par Femmes en résistance…nous avons à peine eu le temps d’aborder la question de la deuxième partie du plan. Après « les femmes sans tête », les femmes s’entêtent…tellement il est encore nécessaire de déconstruire notre mortification dans l’image : morcellement, décapitation, érotisation du viol, nous avons tellement l’habitude de nous représenter d’un point de vue de l’agresseur, que nous ne savons pas ou rarement le faire de façon satisfaisante.

J’ai commencé par une découverte in extremis : les femmes sans tête, c’est ainsi que les hommes nous représentent…depuis 13.000 ans ! Un homme a en effet écrit un livre sur ce sujet, où il affirme l’émergence de ces statuettes comme un courant à l’époque. Et le résumé de l’éditeur l’interprète ainsi :  » Que signifient ces figures, qui tranchent avec les statuettes aux formes opulentes des périodes précédentes ? Représentent-elles un nouvel idéal de la féminité, une présence rassurante dans les mythes et les histoires des derniers chasseurs-cueilleurs ? Forment-elles un marqueur identitaire, signe que les hommes de cette époque se percevaient comme un groupe social commun, européen avant l’heure ? »

Un groupe social commun, des hommes, qui déjà décapitent les femmes pour asseoir leur oppression.
La colonisation par ces images est tellement ancrée en nous que nous avons toutes, du mal à ne pas tomber dans le piège.
Si bien qu’aucune campagne de quasiment aucune asso, même féministe, n’est incontestable en termes d’images. Certaines sont unanimement critiquées, d’autres font débat. Il ne s’agit évidemment pas de juger, mais de déconstruire suffisamment, pour ensuite être capables de nous réinventer, de nous réécrire, de nous représenter. En commençant par confier la conception des images à des femmes féministes ayant une réflexion sur le sujet.

Nous avons cherché des contre-exemples, de campagnes difficilement contestables.
Une image a semblé assez percutante, parlant du viol, comme crime contre l’humanité (voir ci-contre). Le dessin y sert le message, et est assez significatif.

Nous avons à peine commencé d’aborder la video, pour analyser comment c’est encore plus difficile dans une image animée colonisée par l’érotisation de la violence, de la pornograhie en passant par les films mainstream et les campagnes militantes.
Deux ressorts nous semblent difficiles à défendre : celui du retournement concernant les violences (cf la campagne du LEF sur la prostitution) : l’image étant tellement faite d’une identification à l’homme dans tous ses états, que les femmes n’en sortent jamais re-capitées.

En revanche, la video militante féministe, avec Carole Roussoupoulos ou Delphine Seyrig, avec les Insoumuses (Maso et miso vont en bateau), a eu un vrai rôle de déconstruction de l’image télévisée, affirmant « qu’aucune image de télévision ne peut nous représenter ». Ainsi, a contrario, les images moins formatées, moins saccadées, morcelées, que permet le documentaire de création, donnent la parole aux sans voix, et un espace de liberté donné à chacune de se trouver une place dans l’image.

Enfin, nous avons à peine eu le temps d’évoquer des pistes pour représenter le désir, tel qu’il pourrait nous convenir, un désir féministe. J’ai donné l’exemple de « Lady Chatterley » de Pascale Ferran. Mais vous êtes les bienvenues pour en donner d’autres…pour nourrir cette réflexion de vos remarques, en commentaire sur ce blog.

Je parlerai de l’atelier « qu’est-ce que le féminisme radical » que j’ai co-animé avec Typhaine Duch (osez le féminisme, femmes en résistance) et Lucie Sabau (Osez le féminisme) dans un prochain billet…avec je l’espère rapidement, des extraits videos !

S.G

Abolition 2012 au divan du monde : la video !

Merci à Pascale pour les photos.
Merci à Typhaine pour son talent artistique et militant (elle a illuminé le divan)

Evidemment ici, personne ne se moque des personnes prostituées mais seulement des clients…et du système prostitueur qui veut nous faire passer des prostates pour des lanternes…

voici diaporama ET video de la conférence de presse de ce matin (pour l’instant je ne mets en video que le sketch la suite après…)

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Et donc, le sketch qui a commencé la conférence de presse

Et le sketch qui a fini la CP, avant les questions…petite leçon de plaisirs…